Honorable Théophile,
Au cours des semaines écoulées, entre autres livres, jai lu avec intérêt celui que Sébastien Fath a écrit, et dont le titre est « Du ghetto au réseau ». Un autre livre a retenu mon attention, celui de Bob Jackson qui relate le « Réveil dans lHimalaya ». Ces deux livres sont intéressants, je dirais même captivants. Ils font réfléchir, ils interpellent par leur contenu.
Mettre Jésus au premier rang
Le congrès de Sète animé par M. Eddie Fox, directeur de lInstitut méthodiste mondial de lévangélisation, nous renvoie à notre devoir dannoncer la Bonne Nouvelle du Christ Jésus. Nos églises, et disons plutôt nos adhérents, sont invités à mettre le cap sur un avenir plein despérance, en proclamant le nom qui est audessus de tout autre nom, Jésus.
Depuis la Conférence Annuelle (CA) de lEEM Suisse France en juin 2005, revient souvent le thème de la fondation déglises. Nombreux sont celles et ceux qui réfléchissent et se préoccupent de limplantation de nouvelles communautés méthodistes en Suisse et en France et dans le vaste monde. Ils rêvent bibliquement dune Église renouant avec sa vocation missionnaire et retrouvant une expansion dynamique.
Place à une approche dynamique
Le livre de S. Fath « Du ghetto au réseau » me touche, me réjouit et minterpelle. Il y décrit lévolution des églises évangéliques en France de 1800 à 2005. Durant les 150 premières années, l'implantation déglises au sein du peuple français a été plutôt hésitante et difficile, informe-t-il. Il décrit leur forte expansion depuis 1955-1960. Elles sont fortement implantées en Île de France, dans la région de Lyon et dans dautres agglomérations importantes. Il note, quau moment de la rédaction de son livre, les églises évangéliques en France comptent environ 350 000 adhérents/membres. Il nous communique que les églises étrangères, africaines et asiatiques rassemblent plus de 45 000 personnes.
Je note avec reconnaissance que lEglise de lEvangile (die Evangelische Gemeinschaft) a implanté quatre communautés entre 1868 et 1873 à Colmar, Mulhouse, Munster et Muntzenheim. Au cours de ces années, celles de Strasbourg et de Bischwiller ont été également implantées. Hélas, par la suite, son expansion sest réduite, un constat qui me chagrine fortement.
Jusquau Népal
Le livre Réveil dans lHimalaya' relate limplantation déglises chrétiennes dans une des régions du Népal. Dans les contrées montagneuses, comme ailleurs dans le pays, des hommes et des femmes se sont ouverts au Christ. Nous apprenons q uune traductrice Wicliffe travaille actuellement dans la capitale à la traduction de la Bible dans un des dialectes du pays. Bien que les chrétiens subissent souvent de pénibles agressions, lÉvangile est propagé et des communautés sont implantées. Des hommes comme Lok Bahadu Tamang persévèrent dans la foi et encouragent les croyants.
Lévangélisation en pleine mondialisation
Implanter des églises ! ? Dans son amour, dans sa « mondialisation » à Lui, (il a dit aux disciples daller par le monde !), Jésus nous demande de Le proclamer à tous les humains de tous les temps. Il nous charge de parler de Lui, de dire à chacun, quel quil soit, quen Lui Dieu sest réconcilié avec nous et quen Lui nous jouissons de la vie véritable nous unissant au Père céleste.
Oser aller de lavant
À la lecture de ces deux livres, je réfléchis à notre EEM, et en de nombreuses autres occasions, je suis préoccupé par notre proclamation de lÉvangile'. En son temps, jaurais voulu implanter des églises en Moselle, plus tard dans les nouveaux quartiers de Strasbourg. Certes, je rends grâce à Dieu pour lactivité diaconale quil ma confiée en faveur des anciens. Mais je continue dintercéder pour que se réalise limplantation de nouvelles églises et que se poursuive la proclamation du Christ Jésus. Notre situation EEM me tracasse de temps à autre et jai de la peine sur les deux points que voici :
Besoin de pionniers
Pour implanter des églises, il faut des femmes et des hommes prêts à se mettre à la disposition du Christ Jésus et à sengager dans une structure comme la nôtre. Il faut des gens qui se dépassent et osent tenter limpossible. Jobserve depuis des années le mouvement France Mission. Je constate que des couples jeunes et moins jeunes travaillent dans des villes sans église évangélique. Leur audace dans la foi me touche. Je me demande pour quelle raison ce dynamisme nous fait défaut dans lEEM ? Ah si quelques uns répondaient à « Son Appel » !
La question des finances
Jévoquerais un autre aspect qui pour moi fait partie du Royaume de Dieu. Cest le problème des finances. Puisque lapôtre Paul nous dit de ne pas museler le buf qui foule le grain, nous qui suggérons limplantation déglises, nous devrions pourvoir aux besoins matériels de ceux que nous envoyons sur les routes annoncer la Bonne Nouvelle. Le manque de subsides est un fait qui occupe une large place dans certaines délibérations.
Je connais ce problème de longue date. Je sais que nos églises, du moins certaines dentre elles, peinent « monétairement ». Je crois cependant quun renouvellement dans le Christ nous épanouirait jusque sur le plan financier.
Honoré Théophile, je nai pas été au congrès à Sète, car pour moi le temps de ramasser des pierres est arrivé, celui den jeter appartient au passé. Toutefois, je réfléchis aux évènements présents, je prie et je técris. De tout cur, jespère que nos églises sauront encore implanter des églises en France et ailleurs, comme dailleurs cela se fait déjà en Russie.
Je men tiens fermement au mot dordre de 2006 : Dieu dit : jamais je ne tabandonnerai, jamais je ne te laisserai sans secours.
Dans cette assurance, je te salue Théophile.
Samuel Lauber
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