Au-delà des frontières

Rudolph

Famille Rudolph

Argentine

Les échos des Rudolph

Mi novembre 1999

 

Le 19 septembre 1999, le Pasteur Etienne Rudolph, Anne, son épouse et les enfants, Eve, Noé et Lucie se sont rendus en Argentine. Ils accompliront dans ce pays, au sein de l'Église Évangélique Méthodiste leur ministère qui aura un fort engagement diaconal. Dans nos Églises en France, une lettre circulaire a été affichée. Le Messager Chrétien est heureux de vous proposer une autre lettre que les Rudolph vous adressent. Vous lisez leur adresse et vous saisirez l'occasion pour leur écrire un mot ! 


Immer

République Démocratique du Congo

Les échos des Immer

samedi 20 novembre 1999

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Bien chers tous,

nous avons laissé plusieurs mois s'écouler depuis notre dernière lettre de nouvelles, mais nous avons eu l'occasion de reprendre contact avec beaucoup d'entre vous durant ce laps de temps.

La première et merveilleuse nouvelle que nous voulons partager avec vous est la naissance de Siméon le 21 juillet dernier. La soeur de Céline avait eu un petit Victor la veille, et c'est donc dans la même chambre à la maternité que les deux soeurs se sont remises à pouponner ! L'événement a fait sensation dans la clinique. Les parents mais aussi les grands-parents étaient comblés.

Prenons quelques lignes pour vous présenter notre petit bonhomme. Il est le portrait de son papa à ce que beaucoup disent, est plus grand que la moyenne comme sa maman et est calme et souriant la plupart du temps. Clara prend très à coeur son nouveau rôle de grande soeur, est très attentionnée et fait volontiers le pitre pour obtenir quelques sourires supplémentaires. Elle vient de souffler ses trois bougies et a le désir de commencer l'école car elle s'ennuie à la maison.

C'est début novembre que nous avons repris le chemin du grand sud, tels les hirondelles à l'approche de l'hiver. Depuis maintenant dix jours nous sommes à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo et nous pouvons vous livrer sans attendre nos premières impressions. La paix dans le pays n'est toujours pas rétablie. Il y a même eu l'instauration d'un couvre feu sur Kinshasa la semaine dernière entre 21 heures et 6 heures. Le gouvernement en place dirigé par Laurent Désiré Kabila souhaiterait mettre un terme à ce conflit avant la fin de ce siècle. Cela promet encore quelques jours agités.

En ce qui nous concerne, nous avons été accueillis chaleureusement à la frontière et pouvons circuler en ville sans tracasserie. Nous avons pu remettre à jour nos papiers officiels très facilement. Le nombre des familles missionnaires méthodistes a beaucoup diminué. Sur plus de quinze familles, seules trois sont présentes actuellement. Il n'y a plus de vols possibles avec les petits avions. Suite à cela, la mission en Suisse et l'évêque congolais ne nous donnent pas le feu vert pour retourner vivre dans le Nord. Éric fera les déplacements par train pour visiter les différents projets dont il est responsable. Céline et les enfants seront à Lubumbashi où la famille s'installe pour au moins un an. Nous habitons une très agréable maison et avons même une voiture à notre disposition.

Les gros problèmes actuels sont :

- l'inflation et la flambée des prix. Presque d'un jour à l'autre, les prix au marché changent. Dans les magasins, les prix peuvent être jusqu'à dix fois ceux de la Zambie, à quelques kilomètres de là. Les gens en ville souffrent de cette situation et n'ont pas forcément de champs qui puissent les aider dans cette période critique ;

- le manque d'argent liquide en circulation. L'achat et la vente des devises étrangères ont été interdits le mois dernier et tous les bureaux de change sont fermés. Il est très difficile de se procurer suffisamment de francs congolais pour travailler ou vivre correctement. Éric espérait acheter du matériel pour ses projets mais jusque là, il n'a pas pu obtenir tout l'argent qu'il souhaitait. Les gens travaillant pour les différents secteurs de L'Église ne sont pas payés en temps voulu ;

- le manque de denrées alimentaires et de carburant. Au cours du mois passé, il a été difficile de trouver dans les magasins des denrées de base tant les étalages étaient vides. Certains magasins ont fermé. Depuis que nous sommes là, cela semble aller mieux mais les prix sont fous. Pour avoir du carburant, les files d'attente sont impressionnantes. Les taxis et les bus, seuls rares moyens de déplacement, ne peuvent plus circuler correctement. Toutes la population en subit les conséquences ; rares sont les personnes qui arrivent à l'heure au travail.

Pour ce qui est des jours à venir, Éric va partir à Kamina . Le premier objectif est de superviser les projets dont nous sommes responsables. Pour Éric, il s'agit des projets de développement de l'Église, c'est à dire fermes agricoles, élevage de poulets. Il essaiera de rencontrer l'infirmier chef du centre de santé dont Céline est responsable. Le deuxième objectif sera de rencontrer l'administrateur congolais de l'hôpital de Kabongo. Depuis un an et demi, date à laquelle tous les expatriés ont dû évacuer à cause de la guerre, cet homme s'est retrouvé à la tête de très lourdes responsabilités. Il avait déjà souhaité rencontrer Éric pour lui parler de ses difficultés mais cette rencontre n'avait pas pu avoir lieu. Le troisième objectif sera de participer au comité exécutif. Les différents responsables des projets de l'Église se retrouvent autour de l'évêque pour planifier les budgets et l'orientation des projets pour l'année à venir.

La situation que nous vivons depuis trois ans maintenant n'est pas des plus faciles. Sans parler de l'instabilité et de la tension qui en découle, nous ne parvenons pas à suivre ce qui nous est confié aussi bien que nous le voudrions. Pourtant nous voyons là un gros avantage. Les congolais sont amenés à se prendre totalement en charge pendant une période donnée, puis nous pouvons faire le point avec eux, tirer les leçons de ce qui n'a pas marché et c'est à eux de continuer en espérant faire mieux. Voilà une stratégie pédagogique, pas forcément celle que nous aurions choisie, mais celle que Dieu nous permet de vivre.

On a demandé à Éric de mettre sur pied un programme de recyclage pastoral. Cinq personnes ont été nommées à la dernière conférence pour travailler avec lui à ce projet. Les pasteurs sont sortis de la faculté de théologie depuis bien des années pour certains. Depuis, beaucoup n'ont eu que leur Bible pour nourrir leur foi. Il est donc prévu de mettre en place des séminaires qui ressourceraient, édifieraient la foi de ces hommes et femmes, de créer des bibliothèques et de donner à chacun quelques livres de théologie. Les grandes difficultés sont les problèmes de déplacement, pour faire venir les pasteurs ou pour aller à eux, mais aussi pour trouver des enseignants avec une foi vivante et orthodoxe qui aient à coeur ce travail. Nous voulons remettre ce projet tout particulièrement à vos prières.

Enfin, nous voulons vous faire remarquer que notre adresse a changé. Veuillez noter la nouvelle pour nous écrire à l'occasion :

U. M.C.

Éric et Céline IMMER


Nous vous envoyons toutes nos affectueuses salutations.

Eric, Céline, Clara et Siméon