The way - La route ensemble
Le pèlerinage de St Jacques de Compostelle connaît de nos jours un franc succès : l’an passé, 200 000 pèlerins de 80 nationalités différentes. Croyants ou non, ils empruntent cette voie épris de vérité spirituelle. Cette aventure est loin d’être anodine et change la vie du pèlerin. Le film de Martin Sheen bâti autour de valeurs fortes, l’humanité, la force des rencontres, la quête de soi, et la recherche de la paix intérieure, permet de comprendre les tenants et les aboutissants d’une pareille course en montagne solitaire et solidaire.
Commentaire JP Waechter
The Way, la route ensemble
Signé Emilio Estevez, le fils de Martin Sheen, The Way se veut une plongée émouvante sur la route de Compostelle.
Véritable voyage spirituel, le pèlerinage tel qu’il est vécu par les protagonistes du film, appelle chacun au déplacement intérieur, amène chacun à découvrir cela, même s’il ne soupçonnait pas et le pousse à se réconcilier avec lui-même… Et avec Dieu.
La trame
Parce que son fils s’est tué accidentellement le premier jour de son pèlerinage vers Compostelle, Tom Avery (Martin Sheen) se rend à Saint-Jean-Pied-de-Port et décide de poursuivre le chemin à sa place, ses cendres dans son sac à dos. Au fur et à mesure qu’il marche, il tâche de comprendre la démarche spirituelle de son fils. Dentiste américain à l’existence confortable, amateur de golf, mais éloigné de la foi, Tom se retrouve soudain confronté à lui-même, à Dieu… et aux autres. Il croise sur sa route des compagnons qui, comme lui, portent d’autres fardeaux que leur sac à dos.
Ouverture et épuration
Ce père éploré chemine seul, évite les sourires avenants, mais finit par s’ouvrir bon gré mal gré aux autres pèlerins qui font route comme lui, Jack l’Irlandais, Sarah la Canadienne ou encore le Hollandais Joost, qui sont toutes de fortes personnalités. Il apprend enfin à « marcher ensemble » et à progresser intérieurement ; il tend de plus en plus à l’essentiel, se dépouille de ses masques et de ses faux-fuyants pour gagner en authenticité et se rapprocher de Dieu.
A l’origine du pèlerinage
Au IXe siècle, l’évêque d’alors identifie un tombeau à Compostelle comme étant celui de l’apôtre Jacques le Majeur exécuté en 44 à Jérusalem (Ac 12.2). Vrai ou faux, personne ne saurait le dire avec certitude, toujours est-il que depuis les pèlerins y affluent du monde entier.
Hélas, la religiosité qui affleure ternit quelque peu le film. On aurait préféré une génuflexion devant le Christ et l’invocation de son nom que celle devant la statue de St Jacques, car seul le Christ Jésus constitue la seule réponse valable à la commune aspiration des pèlerins quels qu’ils soient. C’est le regret que nous pourrions exprimer envers ce film.
THE WAY est un film rare gorgé de valeurs chrétiennes !
Il n’en demeure pas moins qu’il interpelle chacun de nous à cheminer avec les autres, à accepter de poser les masques et à se révéler un authentique humain aux côtés de l’humain qui m’accompagne et que j’accompagne, afin de tendre vers la seule libération possible de toutes nos servitudes : Dieu lui-même venu cheminer avec nous sur cette terre.
En route - ensemble