Noël, source de vie
Richard Doulière
Je voudrais, ô Jésus, pour dire ta naissance,
Trouver des mots nouveaux faits d’amour et de foi.
Je les voudrais discrets et profonds à la fois
Comme le fut Noël, tout chargé d’espérance !
Mais ni les mots humains, ni la langue des anges
Ne peuvent exprimer ce mystère béni
De l’infiniment grand qui se veut tout petit,
Tout dépendant de nous, prisonnier en des langes.
Le Dieu emmailloté y veut mettre sa gloire.
Pour les yeux des croyants, Il la résume ainsi.
Tu me vois tout surpris et ma raison aussi
De cette humilité qu’on dirait dérisoire.
La paille est-elle fraîche ? On ne t’attendait pas !
Mais douces sont les mains de Myriam sur ta joue.
Les bergers survenus te contemplent, te louent…
Toi, tu dors simplement et tu n’as rien d’un roi.
Comme tous les bébés, on te verra rêveur.
Tu pleureras parfois… Tu feras des sourires.
Et puis, tu apprendras à lire et à écrire,
À déchiffrer la loi… Or tu en es l’auteur !
Toi qui connais les astres et donne à tous des noms,
Voici que, sur tes doigts, tu fais l’apprentissage
De la science des hommes, ce bel enfantillage !
T’abaisser à cela… Dis m’en donc la raison !
Mais je la sais, mon Dieu. Si tu vins ici-bas
Dans ce dépouillement, t’offrir à la mort même
Réservée aux brigands, c’est parce que tu m’aimes
Et veux, en te donnant, m’attirer en tes bras.
Ah ! que j’apprenne donc et que jamais n’oublie
À me donner aussi jusqu’à mon dernier jour
Pour proclamer encor’ ton merveilleux amour.
Que, vivant de Toi seul, je sois source de vie.
Les Mouyons, le 24 12 10
Avec l’aimable autorisation de l’auteur