UNE ALLIANCE DE VIE POUR MEPHIBOCHETH
Willy Funtsch
pasteur
En fuite
Mephibocheth, (ou Meri-baal), fils de Jonathan, petit fils du roi Saül avait cinq ans lorsqu'arriva de Jizréel la nouvelle de la mort, sur le champ de bataille, de son père et de son grand-père. Sa nourrice voulut le prendre pour fuir, mais dans sa hâte elle le laissa tomber et l'enfant en demeura estropié. Un enfant traumatisé, déraciné avec dans son cur les souvenirs douloureux d'une famille décimée. On le retrouvera à Lo-Dabar. Mais pas de cellule psychologique pour l'accueillir. Pas de groupes de paroles pour effectuer un travail de deuil. D'ailleurs Lo-Dabar est un lieu qui signifie « sans parole ». Pas de place pour l'espérance, pas d'endroit pour reprendre vie.
Une alliance ignorée
Et voilà que, quelques années plus tard, David, devenu roi, demande s'il reste un survivant de la famille de Saül. (2S 9.1) car il avait promis à Jonathan de traiter avec bonté tous ses descendants (1S 20.15). Il fait chercher le fils de Jonathan et lui signale qu'il sera tous les jours l'invité à la table du roi. Bien plus, David le protégera lors de la vengeance demandée par les Gabaonites (2S 21.7). Mephibocheth redécouvre une nouvelle vie, loin de Lo-Dabar grâce à une parole d'alliance dont il ignorait l'existence.
Des Lo-Dabar dans ma vie ?
Où, dans ma vie, existe-t-il des lieux d'où l'espérance a été chassée, où la miséricorde est absente, où l'amour est muet ? Des manières de penser et d'agir, des amertumes, des jalousies, des déceptions, des désirs illusoires, des projets vains qu'il serait bénéfique de laisser derrière soi ? Dieu ne désire pas que je reste à Lo-Dabar.
Une alliance plus grande
Par rapport à Mephibocheth, nous avons une alliance d'avance. Et elle nous est venue d'un lieu qui, pour les contemporains de Jésus, n'était pas appelé à connaître un jour une attention particulière, ni à recevoir quelques lettres de noblesse. Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? a demandé un futur disciple de Jésus. Mais nous savons que de ce lieu est sorti Celui qui dans l'impasse de nos existences peut prononcer la parole qui seule nous permet de quitter nos Lo-Dabar pour nous emmener sur un chemin porteur d'avenir.
Jésus-Christ est venu habiter parmi nous pour que nos lieux néfastes et porteurs de silences ou de paroles mortelles puissent être habités par la présence et l'Esprit de Dieu, restaurés, refaçonnés par la parole agissante, constructive et salutaire du Dieu créateur.
Il est venu pour nous proclamer que nous sommes les invités à la table du Roi, qui est encore bien plus grand et miséricordieux que ne l'était David.
David, une fois solidement installé sur son trône, n'a pas oublié sa promesse d'antan. Il aurait pu être heureux sans partager les repas avec le fils de son ami Jonathan. Il n'a pas voulu vivre ainsi. Il a renouvelé pour le fils l'amitié qu'il avait eue pour son père.
Dieu ne désire pas être heureux sans que ses créatures entrent dans une relation de vie et d'espérance avec Lui. En Jésus-Christ, il offre quotidiennement son amitié aux Mephibocheth d'aujourd'hui, aux fatigués et chargés, à ceux qui souffrent dans leur corps, à ceux qui sont blessés dans leur personnalité, à ceux qui ignorent encore l'alliance scellée an notre faveur par son Fils.
C'est vers eux qu'il nous envoie pour que dans leur vie devienne réalité la merveilleuse parole du prophète Ezéchiel :
C'est moi qui ferai paître mes brebis. C'est moi qui les ferai reposer, je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée et je fortifierai celle qui est malade (Ez 34.16).
Une alliance de vie est offerte.