NOUVELLES DE SEPTEMBRE 2000
Message du directeur international
Lors d'une récente étude biblique, j'ai médité sur le chapitre 13 de la 1 ère épître aux Corinthiens, où l'apôtre Paul nous dit ce qu'est l'amour et ce qu'il n'est pas. Ce passage bien connu n'est pas placé au début de la lettre, qui commence par traiter des divisions dans la communauté, de l'immoralité, des procès entre croyants et des abus commis lors de la célébration de la cène. Paul reconnaît de nombreux dons spirituels chez les Corinthiens, mais il leur manque l'essentiel, l'amour fraternel.
Bien sûr, nous pensons que nous ne sommes pas comme les Corinthiens. Malheureusement l'effet du péché est aussi anesthésique que la lèpre. Ne sommes-nous pas aussi aveugles que les Corinthiens, fiers de nos bonnes oeuvres, mais pauvres en amour véritable ?
Comment appliquer ce chapitre 13 dans l'oeuvre où nous sommes engagés ? Pour pouvoir manifester notre compassion il est important de savoir d'abord écouter les autres, pren-dre clairement conscience de leur besoins, nous approcher d'eux, faire tomber les barrières. Quand le Dr. P. BRAND mit ses bras autour d'un malade en Chine, celui-ci se mit à pleurer. P. BRAND pensa qu'il lui avait fait mal, mais non, en réalité, c'étaient des larmes de joie, car c'était la première fois, depuis des années, que quelqu'un osait le toucher.
Pour Paul l'amour chrétien est plus action qu'émotion. N'est-ce pas ainsi que Dieu a agi en venant à nous dans la personne de Jésus ? Je vous adresse ce message dans un esprit d'amour, lisez-le dans le même esprit.
T. DURSTON
Situation mondiale de la lèpre
Selon les dernières statistiques de l'O.M.S., le nom-bre de malades en cours de traitement est descendu à 753.263, mais le nombre de nouveaux cas signalés ne diminue pas : 738.284. Les pays les plus touchés sont les suivants : Inde (495.000), Brésil (78.000), Myanmar (28.000), Indonésie (23.000), Népal (13.000), Bangladesh (11.000), Madagascar (7.700), Éthiopie (7.700), Nigeria (7.700) et Mozambique (7.400).
Nous remercions Dieu pour la diminution du nombre global de lépreux, mais, paradoxalement, cette diminution pose certains problèmes dans les pays où le taux de lèpre a été réduit à moins de 1/10.000 habitants :
- Les gouvernements ne recevant plus de subventions de l'O.M.S. risquent de ne plus lutter avec autant d'énergie contre la maladie.
- Les services léprologiques sont souvent démantelés et intégrés dans d'autres services dont la lèpre n'est pas la priorité.
- Le personnel médical devient moins attentif aux symptômes de la maladie.
- L'approvisionnement en médicaments n'est plus assuré régulièrement.
- Les statistiques ne sont plus établies rigoureu-sement.
Ainsi la lutte contre la lèpre risque de retomber plus lourdement sur les épaules des organisations non-gouver-nementales comme notre Mission. Il est donc important que nous exercions une pression constante sur les autorités sanitaires pour qu'elles ne relâchent pas leurs efforts.
Nouvelles du Congo-Kinshasa
" La situation est très changeante. Aussi, quand une région est à nouveau ouverte à nos activités, nous y allons sans tarder avant qu'elle ne soit bientôt fermée. C'est ainsi que je suis allée avec le Dr. BYAMUNGU dans un district où nous n'avions pu mettre les pieds depuis trois ans.
Malgré l'insécurité ambiante les activités se pour-suivent, les malades sont diagnostiqués et soignés. Nous avons commencé un programme de prévention et réparation des difformités dans deux villages. Quelle joie de voir des ulcères guéris, des pieds déformés chaussés de sandales ! J'ai eu le bonheur de recevoir le premier visiteur depuis sept ans, M.S. BROWN, directeur de la Mission en Australie.
Prions pour la protection du personnel et des malades et pour le rétablissement de la paix dans le pays."
M. REID
Nouvelles de l'Inde
Les effets négatifs de la lèpre affectent davantage les femmes que les hommes en termes d'isolement, de rejet, de perte de liberté. Les femmes sont plus réticentes à venir se faire soigner de peur d'être maltraitées par leur famille, surtout par leur mari. Elles n'osent pas porter de chaussures orthopédiques de peur d'être repérées comme lépreuses. Dans la société indienne, les femmes sont généralement moins édu-quées que les hommes et par conséquent elles sont très souvent ignorantes des symptômes de la lèpre et de leurs conséquences. Un autre obstacle important est que le person-nel médical est le plus souvent masculin et bien des femmes et des jeunes filles répugnent à se laisser examiner par un homme. C'est pourquoi notre Mission s'efforce de promouvoir le personnel féminin.