Vacances: suite et fin...
Jean-Ruben Otge pasteur
Elles sont bien loin, déjà, ces vacances ! Pour certains, elles ont rimé avec farniente ; pour d'autres, elles ont consisté à changer d'activités. Qu'on les ait consommées sur place ou au loin, qu'importe : ce que nous allons essayer de considérer est par rapport à cette nouvelle période qui arrive. Le mot vacances peut se décliner au pluriel ainsi qu'au singulier, avec des sens divers ; de quoi tirer quelques enseignements pour nous.
Du temps pour lutter contre le stress
Les vacances? Elles sont synonymes de repos, de laisser-aller ; dans ce sens, c'est fini ! A quand les prochaines? On court, on court après ce repos sans jamais être satisfait. La reprise est bien difficile à vivre alors. Ce repos, physique ou moral, est lié à la capacité de savoir le vivre ; certains n'arrivent pas, même en vacances, à se reposer ; tandis que d'autres semblent paisibles, même en voyant s'accumuler les activités et les pressions. Peut-être n'avons-nous jamais demandé à Dieu la capacité de maîtriser intérieurement ces pressions, de dédramatiser les risques et les inquiétudes (qui, de toute manière, ne se dérouleront pas comme nous le redoutons). Les retours de vacances sont soit l'occasion d'un stress avant même que ne soient abordés les problèmes, soit un tremplin pour les vivre posément, en comptant sur Dieu. Je pense au repos pendant le camp d'enfants que nous avons vécu : seul, impossible de vivre dans le calme avec une bande de 29 enfants ! Mais nous étions 6 encadrants : nous pouvions compter les uns sur les autres et connaître au sein même des activités un repos épanouissant (y compris pour les enfants !). En plus du fondement, -à savoir le fait d'être dynamisés par la présence de Dieu, j'espère que nous pourrons mieux le vivre entre nous, en comptant les uns sur les autres ; avec nos imperfections quelquefois lourdes à supporter, mais surtout avec nos richesses partagées.
Du temps libéré pour servir
Qui parle de vacances, pense école, entreprise ; les vacances, en fait, rendent la liberté aux élèves et aux employés pour un laps de temps. Les vacances, c'est la liberté retrouvée, la possibilité de choisir les activités désirées. Dans ce sens, Dieu nous offre de vivre cette liberté bien plus que quelques jours par an ! Jésus déclarait : Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres [...]. Si c'est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres (Jn 8.31,36). Aux Etats-Unis, une esclave, Elisa, est mise en vente aux enchères ; deux acheteurs sont aux prises : un incroyant et un chrétien, Fairbank. Les enchères montent, et à 1 585 dollars, l'incroyant renonce. Le commissaire, injurieux, demande au chrétien : "Et qu'allez-vous en faire !?"
"Lui rendre la liberté". Elisa tomba à ses pieds. La liberté que Dieu accorde n'est pas qu'une théorie. Elle transforme la vie. Pour cela, Jésus-Christ a tout payé à notre place. Il suffit de l'accepter. Je peux également entrevoir cette nouvelle période d'activité (sur le plan familial, professionnel, ecclésial) comme un temps où je considérerai ma liberté d'aider, de donner ce que je suis, ce que j'ai, comme des vacances, c'est-à-dire comme une occasion d'accorder la liberté à ceux avec qui je suis proche ; comme le Samaritain (Lc 10,29-37) qui a soulagé physiquement, moralement le blessé. Dieu veut m'inclure dans son plan pour renvoyer libres les opprimés (Es 58.6). Un vieux proverbe dit : « Quand le ciel veut sauver un homme, il lui envoie l'amour ». A l'exemple de Christ, je veux aimer de cet amour qui libère.
Un vide à remplir utilement
En parlant de « vacance », au singulier, on pense à ces postes dans l'enseignement ou dans certaines églises où les places sont vacantes, laissées vides. Sur le plan personnel, de quoi suis-je rempli ? Et peut-être serait-il bon de réfléchir sur ce qui remplit mes pensées, mon emploi du temps pour faire la place vide en vue d'être rempli de ce qui est plus essentiel ? L'apôtre Paul (dans Ep 5.18) parle d'une personne qui est pleine de vin ; non que l'alcool remplisse son corps mais il le contrôle. Le résultat est que cette personne n'est plus libre. D'autres éléments ont un résultat similaire et nous aliènent, même s'ils nous semblent assouvir nos intérêts ou nos plaisirs. Ce que Dieu nous propose, c'est, au contraire, de nous remplir de son Esprit et que nous passions sous son contrôle. Pour cela, il faut que je diminue pour que lui grandisse, que je lui laisse la place. Il ne s'agit pas de faire des efforts pour mériter quoi que ce soit aux yeux de Dieu mais de désirer laisser la place vacante pour qu'il la remplisse. Dieu me propose de vivre des vacances (sur le long terme), une vie de vrai repos, épanouissante, mais qui est bien différente du farniente ! L'apôtre Pierre (dans 2 Pi 1.3,5) résume bien cette réalité. Par sa puissance, Dieu nous a donné tout ce qu'il faut pour vivre dans l'attachement au Seigneur. (...) Pour cette raison même, faites tous vos efforts (pour progresser dans votre vie de sanctification). Alors, bonne suite de vacances !