ANTICONFORMISME ÉVANGÉLIQUE
JP Waechter
Un seul leitmotiv semble guider les Églises tout comme notre Église que ce soit à la Conférence missionnaire d’Edimbourg (prochain numéro), à la Conférence sur l’évangélisation du Cap Town 2010 (on y reviendra aussi plus tard) ou dans notre Conférence Annuelle 2010, la nécessité d’actualiser le mandat missionnaire que nous a confié Jésus-Christ, : « appeler les gens à suivre Jésus-Christ pour transformer le monde ».
Nous voici engagés à tous les niveaux dans un travail de réflexion pour considérer, sinon reconsidérer nos engagements sur le plan missionnaire.
Dans l’année à venir, chaque communauté locale cherchera à transposer cette directive missionnaire « faire des autres des disciples de Jésus-Christ pour transformer le monde »; Elle précisera les prochains petits pas à faire sans prétention, en toute humilité, pour l’avancement du Royaume de Dieu et la seule gloire de Dieu.
Face au déclin des églises et à la sécularisation montante, on peut opter soit pour la résignation et mourir à petits feux, - baisser les bras et passer son temps à larmoyer sur le passé avec un brin de nostalgie -, soit pour l’humble réplique et vivre : cette humble réplique prend en ligne de compte les assertions et les avancées du Royaume de Dieu et à contrepied le monde ambiant en préférant par exemple l’hospitalité et l’ouverture à l’ostracisme et la xénophobie remis au goût du jour cet été (stigmatisation de la population tzigane, amalgame entre Roms et délinquants).
Notre Église suit manifestement cette ligne en programmant une matinée de sa Conférence au devenir des étrangers et des communautés issues de l’immigration au sein de notre Eglise, un aspect non négligeable de la mission au sein de notre monde globalisé : « l’hospitalité est une valeur ajoutée de la mission », clame sans hésitation l’évêque David Yemba (RDC), invité de cette Conférence.
Une telle attitude est de nature à favoriser croissance et bénédiction, car elle procède du Seigneur lui-même dont l’amour ne connaît pas de frontières.
Dérangeante à plus d’un titre - pour notre égoïsme et notre étroitesse d’esprit si vite renaissants, cette attitude s’impose néanmoins à nous comme une nécessité, elle suppose la transformation de nos mentalités et leur alignement sur la volonté de Dieu, enfin elle est la marque de l’anticonformisme évangélique.
MARTIN LUTHER KING
DANS LE TEXTE
« Il nous faut retrouver la flamme évangélique des premiers chrétiens, qui furent non-conformistes au sens le plus vrai du mot et refusèrent de régler leur témoignage sur les perspectives du monde. Volontairement, ils sacrifièrent réputation, fortune, vie même à une cause qu’ils savaient être juste. Petits par le nombre, ils furent des géants par la qualité. La puissance de leur Évangile mit fin à des plaies barbares comme l’infanticide et les combats sanglants des gladiateurs. Finalement, ils gagnèrent à Jésus-Christ tout l’empire romain. » (Martin Luther King)
« Ne vous habituez pas trop à votre milieu au point de lui ressembler sans même vous en rendre compte. Mieux vaut garder constamment les yeux fixés sur Dieu. Ainsi pourra-t-Il changer profondément votre cœur. Apprenez à comprendre ce qu’Il attend de vous et dépêchez-vous de répondre à Son attente. Contrairement à votre entourage qui risque sans cesse de vous faire chuter et de vous rabaisser, Dieu tient à faire jaillir de vous le meilleur afin que vous développiez votre maturité spirituelle » (Rm 12.2 d'après Le Message).
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Cet ordre de ne pas nous conformer à ce monde vient de notre Seigneur et Maître, Jésus-Christ, le non-conformiste le plus engagé du monde, dont le non-conformisme moral lance encore son défi à la conscience de l’humanité.
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Si nous refusons de souffrir pour la justice et choisissons de suivre le chemin du confort plutôt que de la conviction, nous entendons Jésus dire : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux » (Matthieu 5/10).
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Si, par un détachement sans compassion et un individualisme arrogant, nous laissons sans réponse les besoins des défavorisés, le Maître nous dit : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25/40).
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Cette heure de l’histoire demande un groupe engagé de non-conformistes transformés. Notre planète tremble au bord de l’annihilation atomique ; de dangereuses passions d’orgueil, de haine, d’égoïsme sont installées dans nos vies ; la vérité gît prostrée sur les collines raboteuses de calvaires sans noms ; et les hommes se prosternent devant les faux dieux du nationalisme et du matérialisme. Notre monde sera sauvé du sort qui le menace non par l’adaptation complaisante de la majorité conformiste, mais par l’inadaptation créatrice de la minorité non-conformiste.
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En ces jours de confusion mondiale, il y a un besoin terrible d’hommes et de femmes qui acceptent de se battre avec courage pour la vérité.
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Il nous faut choisir. Continuerons-nous à marcher au rythme du conformisme et de la respectabilité ou bien, prêtant l’oreille au battement d’un tambour plus distant, irons-nous vers son appel ? Marcherons-nous seulement à la musique du temps, ou bien, risquant la critique et l’insulte, marcherons-nous à la musique salvatrice des âmes, à la musique de l’éternité ? Plus que jamais dans le passé, nous sommes aujourd’hui affrontés au monde de demain. « Ne vous conformez pas à ce monde, mais transformez-vous par le renouvellement de votre esprit ».
En bref :
- Le pasteur Claude Grunenwald a fait l’objet cet été d’un quadruple pontage cardiaque. Il est en bonne voie de convalescence.
- Alice Rudolph, la mère du surintendant Etienne Rudolph, été délivrée de sa maladie sans souffrance le 1er août dernier.
Nos prières accompagnent les familles concernées.
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