Fleurance
L'Église est partagée entre des sujets d'encouragement (merci Seigneur) et des situations qui nécessitent le combat de la foi, qui demandent de la persévérance, de la patience, de la vigilance pour ne pas tomber dans le doute et le découragement. Vous allez me dire qu'il n'y a rien d'original en cela parce que c'est sans doute le lot de la plupart de nos Églises. Et vous aurez raison. Je ne veux pas faire sensation, mais partager ce que nous vivons actuellement dans notre Église de Fleurance.
Les sujets d'encouragement sont les bienvenus et nous permettent de nous projeter encore plus en avant et d'avancer avec notre Seigneur. Les quelques personnes nouvelles du début de l'année ecclésiale continuent à venir et à s'investir dans la vie de l'Église, certes à des degrés divers, mais elles sont là et apportent leur contribution à la construction de l'édifice. Suite à la période de crise que vient de connaître l'Église, plusieurs frères et soeurs subissent le contrecoup. En effet, ils avaient connu un recul dans leur foi et dans leur relation avec Dieu et par conséquent avaient pris une certaine distance vis-à-vis de l'Église et de ses activités. Le début de l'année a vu plusieurs de ces personnes (mais pas toutes) revenir à un engagement plus réel et plus concret résultant d'une vie spirituelle plus dynamique et plus engagée. Les mois confirment ce retour et ce réveil dans leur âme. Et cela est pour nous une véritable source de joie. C'est notamment le cas pour une jeune fille qui s'est fait baptiser au mois de juin avec deux autres jeunes hommes qui s'engagent dans leur foi et qui ont désiré le manifester et en témoigner publiquement.
Nous avions programmé un effort d'évangélisation dans la ville au travers de deux soirées: un concert de Pierre LACHAT et une soirée d'évangélisation à partir du film «La Passion du Christ». L'investissement de l'Église ne fut pas à la hauteur des espérances du comité. Cette situation met à jour une Église «à deux vitesses», ce que nous trouvons souvent: ceux qui s'engagent et s'investissent et ceux qui se cantonnent à une vie d'Église «super marché» (consommateurs).
A partir de cet état de fait, des réflexions, des discussions et des échanges émergent d'un côté et de l'autre. Nous avons organisé une rencontre pour commencer une réflexion sur l'Église, son avenir, ses projets. Cette rencontre fut consacrée à un partage sur les attentes de chacun en ce qui concerne l'Église. Cette démarche, dite et jugée intellectuelle par certains, nous semble importante et nécessaire si nous voulons un avenir et si nous voulons, ensemble, continuer la construction de l'Église de Jésus-Christ à Fleurance. Nous devrons continuer dans cette direction en mettant en avant la concertation, le dialogue, l'écoute. Cela se fera par la mise en place d'autres rencontres (automne 04 et printemps 05), par des réunions du comité centrées sur ce sujet afin que les responsables puissent aussi se concerter et trouver un chemin d'unité. Cette mise à plat des idées, des conceptions et des croyances de chacun est indispensable. La question n'est pas de détruire pour reconstruire mais de se retrouver tous pour savoir comment construire et comment continuer car chacun a une place et est appelé à poser sa pierre.
C'est un temps qui pourrait déstabiliser certains frères et soeurs, qui peut faire surgir certaines différences que l'on aurait tendance à enfouir pour ne pas créer de vagues, qui inquiète parce que tout bouge et parce qu'il semble dans un premier temps que tout cela ne sert à rien.
Mais je perçois l'Église sur un chemin de croissance. Cette croissance se fait au travers de craquements divers, de douleurs diverses, de «crises» d'identité, de doutes, de jugement De quoi sera fait l'avenir? Le Seigneur est le berger de son Église : il est vraiment bon de se le rappeler et de garder les yeux fixés sur lui. Merci pour tous ceux et celles qui continuent à prier pour notre Église.
Robert GILLET
Agen
Au cours de l'année 2003, la communauté d'Agen a commencé une réflexion sur l'Église, ses implications, ses possibilités, ses limites, son développement... dans le but d'arriver à formuler un projet d'Église. Cette réflexion s'est traduite dans un premier temps par un questionnaire donné à chaque participant aux activités de l'Église locale. Il y a eu des questions «fermées» et d'autres «ouvertes». Aux premières, il fallait choisir entre quatre possibilités, aux secondes, les uns et les autres ont été invités à écrire leurs souhaits, leur vision de l'Église sur tel ou tel domaine qui leur semble important.
Le dépouillement a été intéressant et riche! Si le fil à couper le beurre n'a pas été réinventé, les points forts et les points faibles de notre communauté ont été cependant révélés. Bien-sûr, il faut toujours relativiser une enquête parce qu'elle reflète seulement à un moment donné la façon de voir et de comprendre l'Église des uns et des autres. Mais elle reste une «photo instantanée» intéressante et utile même dans sa subjectivité.
La communion fraternelle est un des éléments forts ressortant de cette enquête. Suivant les expériences des uns et des autres, elle est mise en avant pour être développée ou elle est soulignée comme étant une des richesses de l'assemblée. Toute une série de verbes ont été trouvés pour exprimer la réalité de la communion fraternelle : entraider, encourager, partager, échanger, témoigner, soutenir, intercéder, se ressourcer, protéger, aimer, consoler, pardonner, défendre, apaiser, unir, accueillir, rassembler, se réjouir, ne pas juger, servir, porter les fardeaux... Vous pouvez constater par vous-mêmes la richesse et la diversité des propos!
Après analyse, la commission de dépouillement du questionnaire va proposer au conseil d'Église, puis à toute l'assemblée, une esquisse de projet d'Église qui devrait permettre de tracer quelques grandes lignes prenant en compte les points forts et faibles. En partant de l'identité de la communauté et de son fonctionnement (la place de chacun: enfants, jeunes, adultes, anciens), ce projet tentera de proposer des choix pour établir deux ou trois objectifs à réaliser à court, moyen et long termes...
Vaste programme, penserez-vous peut-être... Mais c'est aussi un défi que nous voulons relever avec l'aide de Dieu, pour son Église et son témoignage à Agen, pour l'avancement de son règne et pour le bien des uns et des autres dans notre communauté.
Étienne RUDOLPH