Le temps de l’Avent nous interpelle
Heinrich Bolleter, évêque à la retraite
En novembre, les gens sont envahis par des sentiments de peur et de solitude. Les mots peur et peine n’ont pas seulement en commun de commencer tous deux par « pe » ; tous deux décrivent ce que beaucoup de gens ressentent. Heureux celle ou celui qui réussit à s’évader du cercle vicieux de la peur. Au sixième siècle avant J-C, le peuple de l’Ancien Testament vivait en exil. Il était prisonnier de la peur et de la détresse.
« Ah ! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! » (Es 63.19)
« Mais quand est venu l’accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils » (Ga 4.4)
C’est la prière en commun qui l’a aidé à sortir du cercle vicieux de la peur. La troisième partie du livre d’Esaïe nous a transmis la prière de ces exilés. Elle culmine dans le cri de détresse adressé à Dieu : « Ah ! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! » (Es 63.19) L’appel à ce Dieu qui se solidarise avec les humains est un appel du temps d’Avent. Dieu répond à cet appel : « Mais quand est venu l’accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils » (Ga 4.4).
Et c’est ainsi que le temps de l’Avent nous interpelle : Est-ce que je comprends qu’en ce temps d’Avent, Dieu veut m’envoyer pour allumer la lumière de l’espérance dans les prisons de la peur?
Traduction : Frédy Schmid
Source : Kirche + Welt, n° 24, 9 décembre 2004