Information Réflexion Prière Action
A la demande de la rédaction du Messager Chrétien, le CPDH (Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine) est heureux de mettre à disposition des lecteurs du journal une sélection d'informations choisies parmi les nombreuses données qui nous parviennent. Certaines ont paru dans la presse séculière, d'autres non. Notre souci est d'informer les chrétiens sur les grandes questions de société de la façon la plus objective possible, en encourageant la réflexion, la prière et l'action .
Le CPDH regroupe des chrétiens issus de toute la mouvance protestante et a pour objet de promouvoir le respect de la dignité humaine, la défense et la protection des droits et des devoirs de l'enfant, de la femme et de l'homme d'une manière générale ainsi que la protection du droit à la vie de tout être humain, de sa conception jusqu'à sa mort.
Grande-Bretagne L'assistance au suicide n'est pas un acte sans conséquence.
Un rapport publié par la Voluntary Euthanasia Society dévoile que 30 % des personnes ayant aidé d'autres personnes à se suicider se suicideront à leur tour. Le rapport montre aussi qu'entre 40 et 50 % des médecins ont déjà eu des demandes pour un suicide médicalement assisté et que 55 % des médecins sont favorables à un changement de la loi. Pourtant une porte-parole du Home Office a déclaré : «Notre loi a besoin de prendre en compte la valeur de la vie et la vulnérabilité de personnes malades et en souffrance. C'est pourquoi la loi les protège contre eux-mêmes. Nous n'avons présentement pas l'intention de changer la loi.» Ananova - 09/09/03
France Malaise des médecins face à la prise en charge des malades en fin de vie.
Le «British Medical Journal» vient de publier une enquête réalisée auprès de 1000 généralistes et spécialistes français. L'étude révèle que les médecins favorables à l'euthanasie sont ceux qui sont le moins confrontés à l'expérience de fin de vie (neurologues ou généralistes), alors que ceux qui la vivent sur le terrain journellement (les cancérologues, par exemple) sont plus mal à l'aise sur ce sujet. Le soutien à l'euthanasie serait donc révélateur du manque de formation des médecins français dans l'accompagnement des mourants et les soins palliatifs. En conclusion, l'article affirme que pour clarifier le débat sur l'euthanasie, il serait utile d'améliorer les connaissances dans ce domaine. Gènéthique 17/09/03
Belgique L'euthanasie, un an après ?
Un an après sa légalisation (23/09/02), l'Artsenkrant (journal du médecin belge) enquête et dresse un bilan sur l'euthanasie. Alors que la commission de contrôle et d'évaluation affirme ne posséder que 170 dossiers, l'hebdomadaire garantit que le nombre réel de cas d'euthanasie est en réalité deux à trois fois plus important. Le président de la commission de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, Wim DISTELMANS, admet que des problèmes persistants, tels que l'obligation de trouver un deuxième « médecin-témoin », rendent difficile l'application de la loi. Il constate aussi qu'il serait utile d'améliorer le formulaire à remplir par les médecins pratiquant une euthanasie. Quality of Life 24/09/03
«Donner la mort c'est refuser d'assumer sa propre souffrance».
Cyril RAJINSKY, avocat, intervient dans la rubrique Rebonds du quotidien Libération. Il y explique qu'il a euthanasié son père en phase terminale d'un cancer du poumon. Selon les médecins, cet homme n'avait plus que 48 heures à vivre mais c'était pour lui intenable. Il s'interroge sur cette décision : «Était-ce la bonne? Encore aujourd'hui je n'en sais trop rien». « Mon père ne m'a absolument rien demandé. J'ai décidé à sa place, sans qu'il ait la possibilité matérielle d'accepter ou de refuser ce que j'allais faire ». Pourquoi un tel acte? «Me suis-je épargné moi-même la souffrance extrême de voir mon père, que j'adorais, dans un tel état pour encore 48 heures? N'était-ce pas pour en terminer avec ma propre souffrance, plutôt que pour faire cesser la sienne? » En tant qu'avocat, Cyril RAJINSKY le sait: «L'euthanasie est l'une des infractions les plus graves, si ce n'est la plus grave qui soit. Il s'agit d'un attentat, d'un meurtre prémédité ». C'est pour cela qu'il affirme : « L'euthanasie doit rester une transgression». «L'euthanasie doit rester illégale, même si cet illégalisme n'est finalement pas sanctionné, même s'il y a sursis ou dispense de peine à l'issue d'un débat judiciaire». Gènéthique - 30/09/03
« Accepter de se soustraire à la souffrance c'est encourager nos enfants au suicide ».
Pour la psychiatre Corinne ZERBIB paraplégique depuis 3 ans, « cet événement reflète le manque criant d'un accompagnement, d'une réelle " rééducation " psychologique de la personne victime d'un handicap acquis ». Elle explique qu'une société qui reconnaît aujourd'hui « le droit de se soustraire à la souffrance ou à la perte d'un idéal » encouragera demain «ses enfants au suicide ». Gènéthique - 30/09/03
Témoignage d'une maman dont la fille qui ne pouvait ni parler, ni marcher est morte à l'âge de 5 ans.
Les 5 années qu'elle a vécues avec son époux et des proches étaient des moments difficiles où ils « se sont battus contre ceux qui, à l'hôpital, voulaient « euthanasier » leur fille : «Ça ne vaut pas le coup de vivre comme cela!» leur avait dit un des médecins. La maman n'est pas d'accord ; pour elle : «Toutes ces années ont pesé leur poids d'amour, de mots et de caresses, d'attentions, de combat, de souffrance aussi». Un des médecins leur a même expliqué: «Votre fille m'a coûté 350 000 francs l'année dernière ». Un seul médecin leur a redonné confiance. A la question d'une infirmière: «Alors, si elle a un problème, que dois-je faire?», il a répondu fermement : «Mais votre travail, mademoiselle : la soigner». «Une confiance indispensable», explique la maman, «quand on remet le corps et la vie de son enfant aux mains des soignants». Courrier des lecteurs de Libération 27 et 28/09/03
France Lettre ouverte au premier ministre.
«Monsieur le premier ministre, je suis muet, totalement paralysé, trachéotomisé, branché à un appareil respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux. Cette maladie, appelée «Sclérose Latérale Amyotrophique» (S.L.A.) ou «maladie de Charcot» entraîne une dégénérescence inexorable de tous les muscles et conduit rapidement le malade à une dépendance totale. Mais la vraie vie, le vrai bonheur, la vraie force de l'homme résident dans la tête et dans le coeur. Monsieur le premier ministre, si on fait abstraction de la dignité humaine qui est l'argument des orgueilleux et des lâches pour en finir, je vous assure que, même dans cet état, la vie est merveilleuse à vivre. MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, JE REVENDIQUE LE DROIT DE VIVRE. L'euthanasie est la porte ouverte à tous les abus... L'euthanasie ouvre la porte à tous les fous qui se croient investis d'une mission de nettoyage... La légalisation de l'euthanasie serait une régression de l'être humain jusqu'au stade animal le plus primaire... Monsieur le premier ministre, c'est l'amour qui fait tourner le monde et c'est l'orgueil et la haine qui le détruisent. MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, JE REVENDIQUE LE DROIT A DONNER DE L'AMOUR. JE REVENDIQUE LE DROIT A RECEVOIR DE L'AMOUR. JE REVENDIQUE LE DROIT A L'AMOUR. Aussi longtemps que Dieu laissera battre mon coeur... » Pierre PANIS - 27/09/03
France Création d'une mission d'information sur le sujet.
L'ensemble des députés a préféré, à l'unanimité, la mise en place d'une mission d'information parlementaire « sur l'accompagnement de la fin de vie ». L'aveu de Jean-Louis DEBRÉ résume bien l'état d'esprit des parlementaires : «L'euthanasie est une question sur laquelle je n'ai pas d'idée arrêtée, tellement c'est délicat, complexe et que cela a trait au plus profond de l'âme». Il semblerait qu'au sein de l'Assemblée Nationale, les partisans résolus d'une loi restent minoritaires. CPDH 04/10/03
Il est possible de se procurer le texte complet de «CPDH Actualités » ainsi que d'autres textes de réflexion sur les questions éthiques et d'actualité auprès du
C.P.D.H. - Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine
BP 261 - F- 67021 STRASBOURG Cedex 1
Suite à la mort de Vincent HUMBERT Communiqué adressé à 250 médias nationaux et régionaux
Compassion oui, résignation non.
Strasbourg le 29/09/03 - Comme de nombreux Français, le CPDH Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine ressent une grande tristesse face au drame qui vient de se produire à Berk sur Mer où Vincent HUMBERT est mort des suites d'un acte d'euthanasie de sa mère.
Cette mort peut être présentée par certains comme une délivrance. Elle est plus sûrement, en ces circonstances, la conséquence d'un échec, celui d'une société qui découvre ses morts, parce qu'elle ne sait plus accompagner la vie. Les personnes handicapées font aussi partie de ces oubliés d'une société hédoniste qui a peur de voir ses faiblesses.
Accepter que certaines vies ne méritent pas d'être vécues, c'est prendre le risque d'accepter que des personnes peuvent être des «non personnes». C'est mépriser tous ceux et celles qui se battent pour eux-même ou pour les plus faibles qui leur sont confiés afin que la dignité d'un être humain ne se mesure plus jamais à des normes physiques ou raciales comme à certaines époques de sinistre mémoire.
Le CPDH dénonce l'exploitation qui est faite de ce drame pour promouvoir l'euthanasie. On ne peut utiliser le cas extrême pour faire déplacer les normes éthiques d'une société. Au-delà du «tu ne tueras point» biblique, la véritable compassion ne se mesure pas dans l'élimination d'une personne, quel que soit son âge ou son état, mais dans son accompagnement.
Le CPDH propose qu'à la lumière de ce qui vient de se passer, une réflexion nationale soit engagée afin de promouvoir, notamment à travers les soins palliatifs, un accompagnement digne d'un pays initiateur des droits de l'homme.
Sujets de prière spécial euthanasie
- Prions pour que les chrétiens reçoivent une conviction profonde sur ce sujet et qu'ils s'impliquent personnellement dans ce débat.
- Prions pour que leur voix se fasse entendre et soit respectée.
- Prions pour qu'il y ait une vraie réflexion nationale sur ce sujet, sans manipulation, avec aussi le recueil d'avis de professionnels chrétiens de la santé et des représentants des différents responsables religieux du pays dans une véritable perspective d'accompagnement respectant la vie jusqu'à la mort naturelle.