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INTERVIEW...


Tu l'a sûrement déjà vue pendant quelques années dans toutes les rencontres intergroupes de jeunes, dans tous les meetings officiels méthodistes et soudain, plus rien. Mais que lui est-il donc arrivé? Pour toi, j'ai osé partir à sa recherche. Rencontre avec cette jeune membre de l'Église Évangélique Méthodiste de Munster de 22 ans,qui est depuis un trimestre à l'«International Christian College» de Glasgow... oui, j'ai bien dit Florianne GEORGE.

Moi: "International Christian College" ça sonne bien... mais qu'est-ce que c'est?

Elle: C'est à peu près l'équivalent d'une école biblique française, c'est tout.

M: Donc, tu es là dedans pour faire pasteure!?

E: Non pas du tout, je suis une formation de deux ans qui a pour but de me former au travail parmi les jeunes. C'est vrai qu'il y a une formation théologique (d'ailleurs relativement poussée), mais surtout axée sur cette spécialisation. J'ai deux jours de cours par semaine (12 heures) et le reste du temps, je suis embauché par une église locale pour travailler 21h par semaine. J'ai encore du temps pour étudier, préparer les réunions de groupes de jeunes et me reposer... en gros.

M: Des groupes de jeunes? Explique!

E: L'église qui m'embauche comprend environ 70 membres et est située dans une banlieue de Glasgow. Ma tâche principale est de gérer quatre groupes de jeunes (en fait deux fois 2). Le dimanche soir, pour les jeunes de l'église -séparés en groupes de cinq à dix ans et de 11 à 14 ans, on organise quelquechose dans la veine de nos "Flambeaux-Claires flammes", et on fait donc des activités assez concrètes. Le fait qu'il n'y ait que des jeunes de l'église rend les choses souvent plus simples. Le deuxième groupe -le mardi soir- réunit environ 100 jeunes (là encore en deux groupes d'âge) qui ne fréquentent absolument pas l'église qui les accueille et leur propose des activités comme billard, ping-pong, babyfoot... La soirée est toujours précédée d'un moment de réflexion en petits groupes. Le but est plus de faire des contacts personnels que de l'évangélisation "brutale".

M: Donc, toi tu es là pour gagner au billard, au babyfoot, et être sympathique avec tout le monde en gros, je me trompe?

E: Je suis là pour développer ce qui existe dans l'église plutôt que pour faire l'animatrice de ce qui existe déjà. Par exemple, en janvier, on va mettre en place un nouveau groupe pour ceux qui s'intéressent plus personnellement à Dieu.

M: Bon,maintenant qu'on sait à peu près ce que tu fais, on va un peu parler de tes motivations. Qu'est-ce que ça t'a fait de quitter ta famille?

E: Etre au loin te permet toujours de prendre du recul par rapport à ce que tu vis dans ton église dans ta famille -au niveau de ton engagement- et c'est vrai que voir d'autres formes d'engagement, d'autres confessions, d'autres modes de vie, découvrir de nouvelles choses a le mérite d'ouvrir l'horizon.

M: C'est le bonheur, quoi!

E: J'ai pas fini: c'est vrai que la distance n'est pas toujours facile à gérer par rapport à la famille, les amis...

M: Qu'est-ce qui t'as motivé pour t'engager dans une formation biblique pour travailler spécialement parmi les jeunes?

E: J'ai le BAFA avec un peu de pratique (ndr: Vive le camp Vercors), mais quand il s'agit de faire quelquechose avec des jeunes au niveau d'u église, ça se corse, parce que je manque tout simplement de formation "adaptée". C'est une telle formation que j'ai trouvée à Glasgow.

M: Alors c'était le flash divin avec les éclairs et le tremblement de terre, et tu a su que c'était pour toi?

E: Pour contredire l'opinion générale, je n'ai pas eu de révélation particulière: j'ai cherché quelquechose qui convenait à mon besoin pour mieux servir Dieu, je l'ai trouvé, et je me suis lancée, voilà tout. Chacun(e) est appelé(e) à servir Dieu là où il (elle) est, pas la peine d'attendre que tout tombe du ciel, mais c'est à chacun de se prendre en main pour servir le Seigneur. "L'appel missionaire" n'est pas forcément au fin fond de l'amazonie, mais bien souvent devant notre porte.

M: Attends... je crois que tu te contredis : pourquoi être allé à Glasgow si tu penses qu'on doit travailler devant notre porte?

E: Comme je l'ai déjà dit, c'est juste pour une formation que je n'ai pas trouvée en France, elle me permettra de travailler concrêtement là où je serai plus tard.

M: C'est à dire? Retour dans la bonne vieille vallée de Munster?

E: Peut-être, peut-être pas. Rien n'est encore sûr... je suis confiante dans le Seigneur plutôt que craintive pour mon avenir.

M: Une denrière question qui n'en est pas une: aurais-tu un petit mot de conclusion pour celui (ou celle) qui lit ça?

E: Même deux: une école Biblique n'est pas juste pour devenir pasteur(e), mais ça apporte beauoup pour la foi, et enfin... ose t'engager là où tu te trouves, avec ce que tu as et ce que tu sais; Dieu bénit, même les petits projets.

M: Bon, bin c'est tout. Merci.

Thomas ELTZER