Le pouvoir dans l’Église
Patrick Streiff, évêque
Faut-il se prendre la tête dans l’Église ? Certainement pas, encore moins pour la tête, car elle est unique ! Réflexion sage sur l’esprit de corps dans notre Église, dans l’Église !
Lorsque ces lignes arriveront dans vos foyers, je serai en Floride et suivrai les délibérations de la Conférence générale. Il est vrai qu’en tant qu’évêque, j’ai une position importante dans l’Église, je connais et influence bien des choses et dispose donc d’un pouvoir. Mais à la Conférence générale, les évêques n’ont même pas le droit à la parole et encore moins le droit de vote. Les quelque 1 000 délégués élus par les Conférences annuelles décident ensemble. Les évêques président les débats, mais n’ont absolument pas le droit de se prononcer quant à leur contenu. Cela a été introduit il y a 150 ans pour limiter leur pouvoir.
Le pouvoir est donc matière à discussion aussi au sein de l’Église. On en parle rarement ouvertement, à moins qu’un conflit ne soit en train de s’envenimer. La plupart du temps, cela se passe au niveau subliminal. On entend alors : « Ne nous fais-tu pas confiance ? » ou « Dieu nous a clairement montré que… ». Le pouvoir a bien des facettes ; il en est de pieuses aussi bien que d’impies. Quand il y a conflit, on se réfère rarement, sérieusement, à l’image biblique selon laquelle l’Église ressemble à un corps composé de nombreux membres. Quand on évoque cette image, il est clair pour tout le monde que les mains ne peuvent se battre contre les pieds ou que le ventre ne peut pas dire que le corps ne peut exister sans lui, mais que lui peut vivre sans le corps. Mais il y a dans nos communautés des gens qui disent : « Notre église peut très bien vivre sans l’Église, mais l’Église ne peut pas vivre sans les églises locales ».
En tant que méthodistes individuels et que communautés méthodistes, nous sommes rassemblés dans un corps – et le corps du Christ est encore bien plus grand quand nous le vivons dans un esprit œcuménique. L’appartenance au « corps EEM » se manifeste par la solidarité réciproque, mais aussi par des processus de décision clairement définis. La Conférence générale fixe ces lignes directrices, valables pour tous, dans le Règlement de l’Église. Ainsi, dans le « corps EEM », toutes les cellules peuvent s’appuyer sur des règles identiques et équitables, les délibérations ont lieu et les décisions se prennent dans les Conférences, les évêques (avec les surintendants) dirigent le personnel et tout le corps est édifié. La collaboration au sein du « corps EEM » fonctionne évidemment mieux lorsque toutes les personnes concernées connaissent et appliquent les règles élaborées en commun.
Patrick Streiff, évêque
Traduction : Frédy Schmid
Calendrier en mai : 24.4 — 4.5 Conférence générale, Tampa, USA ; 10 -13 : Conférence annuelle des Républiques tchèque et slovaque, Michalovce, Slovaquie orientale ; 16 — 20 : Conférence annuelle Autriche, Linz ; 31.5 — 3.6 : Conférence annuelle Pologne, Klarysew.