Oui, mon Dieu, quelle tristesse !
Témoignage du pasteur Roger Correvon
Sur bien des points je découvre, nous découvrons un tout petit quelque chose de l’expérience du Christ. Je la comprends un tout petit peu mieux à travers Son rejet, Son abandon, et la trahison d’un disciple qui lui coûtera la vie. Le fait que Dieu l’ait anticipé par sa prescience n’enlève rien à l’étendue de sa douleur.
Merci de ne pas nous oublier dans la prière. Nous vivons un peu ce que David a vécu lorsqu’il fut expulsé de son palais par un membre de sa famille. Ces découvertes deviennent notre richesse, celle d’un Dieu qui veut sauver et rejoindre l’humanité non par la force et la puissance mais par la faiblesse et l’amour. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, même si nos larmes coulent, même si les bras nous en tombent de découragement.
Malgré tout cela, et je le dis avec une immense reconnaissance, expérimenter cette Parole du psaume 12 est une grâce immense : Je mets en lieu sûr celui sur qui l’on crache.Lors de notre très rapide déménagement des lieux, il pleuvait et faisait froid et nous avons eu la grâce de pouvoir occuper les locaux de la villa d’une de nos paroissiennes actuellement à Nantes avec son mari atteint de diabète. Elle a fait geler la vente de sa maison jusqu’à ce que notre situation trouve une issue. « Les affaires de Dieu avant celles des hommes » a-t-elle dit. Sans cette aide providentielle, nous nous serions retrouvés dans la rue.
J’essaie de mettre un peu d’ordre dans tout ce chamboulement, de retrouver mes affaires dans le déménagement et de me réorganiser un peu. Nous sommes également infiniment reconnaissants vis-à-vis de l’Église Catholique, qui, sans hésiter et avec une très grande générosité de cœur, nous a permis de reprendre nos cultes dans une très jolie chapelle à Hydra. Ils n’ont aucun service le vendredi, nous pouvons donc en disposer comme nous le désirons. Vendredi passé, nous avons eu notre premier culte avec Daniel Nussbaumer animé par trompette et orgue et un message sur la progression de la lumière. Nous étions très peu, mais représentatifs de toutes les entités rassemblées à Reda Houhou : africaine, algérienne, coréenne, homme, femme, etc... Même un rayon de soleil traversa la chapelle à cette occasion. Des clins d’œil de la clémence du ciel qui, lorsque nous sommes dans le chagrin, ne passent pas inaperçus.
Actuellement nous devons préparer Noël, l’émission pour la radio, le culte de vendredi prochain, tout en essayant de joindre nos paroissiens un peu déboussolés par toute cette situation et retrouver nos affaires dans le déménagement pêle-mêle. Nous n’avons plus le souci d’un bâtiment, mais la grâce de prendre soin de la communauté pour qu’elle brille de celle du Christ.
Roger et la communauté d’Alger au gré de sa Grâce