Un avocat pour Karla
La saison 2000-2001 est marquée par deux anniversaires importants les 40 ans d'Amnesty International et les 20 ans de l'abolition de la peine de mort en France. A cette double occasion, la Compagnie de la Marelle a choisi de raconter une histoire authentique qui dépasse le banal fait-divers.Le 3 février 1998, Karla Faye TUCKER est exécutée par injection létale à la prison de Huntsville, Texas. Condamnée à mort pour un double crime en 1984, la jeune femme n'a plus grand chose de commun avec la
meurtrière d'alors. Droguée, prostituée par sa mère dès son adolescence, elle avait en effet connu toutes les violences qu'une société peut infliger à l'un de ses membres avant de sombrer vers une incroyable débauche qui l'a conduite au meurtre. En prison, elle découvre Dieu, la foi, l'amour et l'espérance. En 1995, elle épouse un aumônier de prison, le pasteur Dana BROWN.
De nombreuses institutions, des Églises, des pasteurs, le pape Jean Paul II lui-même interviendront pour demander sa grâce : en vain. La machine judiciaire texane l'exécutera.
Thème:
On ne tergiverse pas avec la peine de mort. On est pour ou contre. Radicalement. Aussi n'est-ce pas le sujet central de la dernière pièce de Jean NAGUEL. Le thème est en effet davantage la question de
l'espérance
. Lorsque David BOTSFORD reprend le dossier TUCKER, à l'instigation d'un ami, la situation est claire: cause perdue. Mais plus l'avocat découvre sa cliente, plus il connaît son histoire, plus il découvre de raisons de "
grâce
". Au point que Karla elle-même va reprendre espoir. Un espoir cependant constamment combattu par les échecs de l'avocat face à une machinerie judiciaire impitoyable. Dès lors, les hauts et les bas alterneront, l'espoir succédant à la rage, le désespoir à la résignation. Et la vie viendra alternativement de l'un ou de l'autre.
Le décor figure un lieu unique: le parloir de la prison, où Karla et David se rencontrent. Des séquences vidéo illustrent ce qui se passe hors du parloir.
Mise en scène:
Il était important de faire voir au public que Karla Faye TUCKER avait changé tout en restant la même! Qu'elle pouvait toujours être violente, brusque, emportée, car ces facettes de son caractère lui appartiennent et en sont l'expression. Mais qu'elle avait choisi de les mettre désormais au service de sa foi, et de ne plus se laisser dominer par ses désirs ou ses blessures. Nous avons voulu montrer que c'était toujours la même femme, mais une femme libérée par sa foi et son amour de Dieu. Une femme convertie, c'est-à-dire qui a effectué une conversion, un changement radical de route. Et tout skieur comprend cela. De plus, nous avons voulu montrer le regard d'un homme, David, son avocat. Regard d'un homme en proie à l'incompréhension que suscite une telle vocation. Incompréhension que nous partageons tous, car comment réagir face à une attitude si radicale et à une foi si absolue? Embarqué malgré lui dans cette aventure, il va se battre, combat impossible, pour tenter de sauver Karla. Il n'a pas la foi, il est même sceptique, au mieux agnostique, et pourtant il est troublé, porté en avant par cette femme qui ne cherche même pas à le convertir à son tour.
La Marelle:
La troupe professionnelle de la "
Compagnie de la Marelle
" a été créée à Lausanne en 1982, et est héritière du Théâtre à l'Église qui l'a précédée. Un de ses objectifs est de susciter une réflexion, d'amorcer une communication, sans oublier que le théâtre est aussi un jeu et une distraction.
Jean NAGUEL a écrit plusieurs pièces et adaptations théâtrales, et la Compagnie de la Marelle a créé ces dernières années neuf de ses oeuvres.
Voici quelques-unes des prochaines représentations :
- Ste Marie aux Mines : Théâtre, mardi 6, 20h30 ;
- Colmar : Foyer Hoffet, 2 rue Gustave Adolphe, mercredi 7, 20h30 ;
- Mulhouse : Salle de la Fraternité, rue d'Alsace, jeudi 8, 20h30
- Jebsheim : Salle polyvalente, vendredi 9, 20h15 ;
- Munster : Foyer Emmaüs, samedi 10, 20h30 ;
- Riedisheim : Temple,12 r de la Marne, dimanche 11, 17h.