Éditorial

Précédent

“Le réveil est de retour !” par Jean-Philippe Waechter

Notre société joue volontiers la carte du divertissement où le glauque et le sordide rivalisent avec la violence et le sexe. La tentation est alors grande de nous enfoncer comme tout le monde dans cette pénombre ; lui préférerons-nous le renoncement et la sobriété, comme nous le suggère le billet de l’évêque Patrick Streiff ? Autrement dit nous mettrons-nous un peu plus dans la peau du Seigneur Jésus-Christ ? (Rm 11.13) Quand bien même il est au ciel, le Christ nous est proche, il est même à la porte de nos vies, prêt et prompt à en changer le cours en profondeur et nous faire vivre l’éveil et le réveil au présent.

Selon le pasteur Alain Arnoux*, « le Réveil, c’est l’expérience que Dieu est vivant, que Dieu change la vie, que la foi n’est pas une simple opinion, mais une communion de vie avec le Christ.… Le Réveil, c’est quand des chrétiens repliés sur eux-mêmes, sur leurs culpabilités, sur leurs échecs, retrouvent la fierté de leur Dieu et cessent de se faire pardonner par les hommes d’être encore croyants. C’est quand des églises repliées sur elles-mêmes, courbées sous les accusations, préoccupées de leur seule survie, entrent dans la reconnaissance et dans la proclamation du Dieu vivant et souverain. C’est quand des églises satisfaites d’elles-mêmes et fières de leurs succès, ou soucieuses de respectabilité, entrent dans l’humilité. Le Réveil, c’est quand pasteurs et fidèles laissent la Parole de Dieu secouer leur découragement, leur morosité et leur cynisme, et se mettent à parler avec l’autorité de l’expérience du Dieu vivant, même s’ils doivent le faire dans la solitude et l’hostilité. Car le Réveil réveille aussi les oppositions… Le Réveil, c’est toujours un appel à une conversion, un appel adressé d’abord à ceux qui sont là, qui nichent dans les églises, à nous. Notre conversion aujourd’hui, je me demande si ce n’est pas une conversion à la reconnaissance. À reconnaître ce que le Seigneur a fait et fait dans chacune de nos vies, à le remercier, et à le dire avec douceur et force. À reconnaître qui est notre Dieu et à lui rendre grâces, et à cesser de contempler nos hontes et nos gloires, à cesser de nous contempler nous-mêmes et de nous laisser fasciner par la puissance du mal. Conversion aussi à la reconnaissance pour nos églises, pour les frères et sœurs qui nous y sont donnés. Si nous nous convertissons à la reconnaissance, nous renoncerons à la morosité et aux récriminations, nous chasserons le découragement et les accusations contre nous-mêmes, contre les autres chrétiens et le monde, nous serons guéris et libérés de tout cela, décrispés, et pleins d’une assurance nouvelle… Et le message que nous porterons autour de nous sera vraiment un message heureux, celui qui nous fait vivre. Et les suites appartiennent à Dieu, comme cela s’est vu chaque fois que les chrétiens ont donné au mot ‘Seigneur‘ tout son sens. Le Réveil commence par nous, et je peux dire que partout où mon ministère me conduit, je commence à le voir ! Le Réveil commence par nous. Et c’est aujourd’hui. »

Chaque génération passée a eu son lot de croyants éveillés et réveillés. Le méthodisme historique a développé cette dynamique de changement individuel et communautaire, comme en témoigne ce numéro :

- La    méditation du pasteur Pascal Gaudin en écho au ministère du prédicateur méthodiste Charles Cook, pionnier du réveil méthodiste en France, auquel l’Assemblée du Désert 2008 vient de rendre hommage,

- La recension du livre « Silhouettes » du pasteur Henri Eberhard, un des Brigadiers de la Drôme, instruments d’un puissant réveil dans le sud-est du pays, qui retrace ici la figure d’une humble méthodiste, Marie, grande infirme… Et grand exemple de foi aimante devant l’Éternel,

- L’article anniversaire des JMP : grâce à la vision dont le Seigneur l’a animée, Annelyse Gerber a contribué à la naissance des Journées Mondiales de la Prière en France, 20 ans en arrière,

- Le court hommage à une centenaire, veuve du pasteur Nyffeler, dont la vie a été humble service de Dieu et des autres.

Le réveil n’est donc pas l’affaire de vieux nostalgiques repliés sur le passé mais devient la nécessité de l’heure pour tous. Etre éveillé et réveillé appartient à la condition même du disciple de Jésus-Christ ici et maintenant.

« Il nous faut revenir à un christianisme néotestamentaire, non seulement sur le plan doctrinal, mais aussi dans toute notre façon de vivre. La séparation, l’obéissance, l’humilité, la simplicité, le sérieux, la maîtrise de soi, la décence, savoir porter sa croix sont autant de valeurs qui doivent de nouveau faire partie intégrante de notre compréhension globale du christianisme et être vécues au quotidien ».**

Si le Réveil commence par nous aujourd’hui, alors laissons l’Esprit-Saint agir dans nos vies et nos églises, laissons la voix de Dieu faire « taire en nous toute autre voix que la sienne ».***

* Pasteur de l’Église réformée de France, animateur régional pour l’évangélisation, à l’Assemblée du Désert 2008, voir le lien suivant : http://www.museedudesert.com/IMG/pdf/ASS2008_AA. pdf

** A.W.Tozer, voir site : http://www.croixsens.net/reveil/tozer.php

*** D’après Sébastien Fath lors de l’Assemblée du Désert 2008 : http://www.museedudesert.com/IMG/pdf/Ass2008_SF. pdf



Sincères condoléances à la famille du surintendant Daniel Nussbaumer frappée par le deuil : Mme Aimée Tschanz-Glardon, mère de Jane-Marie, est décédée le mardi 22 septembre 2008 dans sa 89e année. Que le Père des cieux console les cœurs éplorés !

LIBRE À VOUS DE TÉLÉCHARGER CE NUMÉRO DANS SA VERSION PDF (12,1 MO)