Une (re)découverte
Méditation
Joël Dejardin, pasteur
D’un dimanche à l’autre, les textes bibliques de référence se répondent les uns aux autres, constate le pasteur Joël Dejardin. Il en tire un certain nombre de déductions pour notre plus grande édification.
À Munster, nous suivons un calendrier liturgique des textes pour le dimanche. J’ai été impressionné ces derniers temps par la concordance des lectures suivies. En effet, au mois d’août, nous avons lu le long chapitre de Jean 6 où il est question du corps et du sang du Christ. Je trouve là des paroles fortes :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas en vous la vie. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraie nourriture, et mon sang vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il est bien différent de celui que vos pères ont mangé (la manne dans le désert) ; ils sont morts, eux, mais celui qui mangera du pain que voici vivra pour l’éternité. »
Il veut habiter en tout notre être
Que veut dire Jésus ? Il explique qu’il veut habiter à l’intérieur de nous, dans notre chair, notre sang : tout notre être. Il veut rayonner à l’intérieur de nous : Jésus jusqu’au bout des doigts ! Et puis, fin août, le calendrier liturgique nous a invités à lire Marc 7.1-8,14-15,21-23. Il y est question des pharisiens et de quelques scribes. Ceux-ci se plaignent que les disciples ne respectent pas les traditions des anciens. En effet, ils ne se lavent pas les mains avant de manger. Scandale ! Ce à quoi Jésus répond :
« Ecoutez-moi tous et comprenez. Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.…/… C’est du dedans, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées ! »
Il veut tout changer de l’intérieur
Et alors là (!), dans la suite des textes lus, avec l’aide du Saint-Esprit, tout s’éclaire :
« Rien de ce qui pénètre de l’extérieur ne peut rendre impur ».
Jésus parle bien sûr des aliments, mais il veut aller beaucoup plus loin : Pour lui, ce qu’il faut changer avant tout, c’est l’intérieur ! Car, certes, où siège la pureté ? Pas en moi, mais en Jésus ! Car, en moi, il se trouve beaucoup d’impuretés : Mc 7.21-23, la liste est longue ! Aussi puisque, malheureusement, je n’ai pas accès à cet être intérieur : Que faire ? (!) La réponse est là : Il me faut manger, du dehors, le pain qui soigne-guérit l’homme intérieur ! Jésus le dit : Ma chair, mon sang (à moi), ne sont capables de rien. Ma chair, mon sang : ce sont égoïsme, égocentrisme ! Mais, le pain du Christ en moi, sa chair, son sang, ses intentions : c’est l’amour de Dieu pour l’autre !
Me nourrir par l’Esprit de ses pensées
Nous nous souvenons que pour les Méthodistes, la sanctification est importante. Et, c’est en mangeant le pain du Christ, en me nourrissant par l’Esprit de ses pensées que, peu à peu, mon être sera changé ! Quelle grâce !
… Quitte à me faire abandonner ce qui lui déplaît
Enfin, mi-septembre, Mc 9.30-37, nous avons lu que les disciples se préoccupent de savoir qui d’entre eux est le plus grand : le mieux placé pour occuper les plus hautes fonctions ! Encore une fois, émerveillons-nous de voir combien les textes répondent les uns aux autres ! En effet, que font les disciples ? Ils ne mangent pas, ici, le pain de Dieu, mais ils poursuivent leur projet fou d’un Israël fort, débarrassé des Romains… Or, pour manger le pain de Dieu, il nous faut arrêter nos rêves fous, nos habitudes ! Et, plutôt que d’agir toujours de la même façon, nous devons dire à toutes ces voix qui nous pressent :
« Non, je ne parle qu’à Jésus ! » il nous faut rester tranquilles et dire : « Seigneur, j’ai faim ! » Jn 6 : « Tel est le pain qui est descendu du ciel : il est bien différent de celui que vos pères ont mangé ; ils sont morts, eux, mais celui qui mangera du pain que voici vivra pour l’éternité. » Seigneur, j’ai faim !