Epargner ceux qui vont à la tuerie... JP Waechter
Bien que différents les uns des autres, nous avons bien des choses en commun, dont deux yeux, deux oreilles, autrement dit, nous avons la faculté d’écouter et de voir grâce à ces organes de l’ouïe et de la vue, ainsi que le souligne notre évêque Patrick Streiff dans son billet du mois.
Mais en faisons-nous seulement bon usage toujours ?
Il est si facile de faire la sourde oreille et de ne pas voir ni savoir la détresse de notre prochain, exclu et victime de discriminations. À la suite de Jésus, apprenons à ouvrir nos cœurs et nos portes aux exclus de notre temps. La méditation du pasteur Étienne Rudolph s’achève sur cette exhortation.
Au Panthéon, le 18 janvier dernier, hommage était rendu aux « Justes » par la voix du président de la République Jacques Chirac. Au cours de la seconde guerre mondiale, ils ont été des milliers de contemporains à venir en aide aux Juifs pourchassés. Ils se défendaient de faire une œuvre extraordinaire. Quoi de plus normal pour eux d'épargner ceux qui, en vacillant, vont à la tuerie (Pr 24,11). Ne pas le faire aurait été hautement coupable : Si tu dis : "nous ne savions pas !", celui qui pèse les cœurs ne le comprend-il pas ? Ne rendra-t-il pas à chacun selon son action ? (v.12)
Dans ce numéro, Mme Julie Nyffeler, veuve du pasteur Nyffeler, témoigne de leur engagement discret mais répété sur Agen pour sauver des Juifs. Mme Évelyne Otge a de son côté recueilli le témoignage de plusieurs héros de l’amour ordinaire qui ont permis à maints Juifs de garder la vie sauve. Ils l’ont fait et ne pouvaient pas ne pas le faire!
Et nous, en ce XXIe siècle naissant, pouvons-nous nous permettre de rester sourds aux exclus de notre temps, aux sans-logis et aux sans-papiers plus nombreux que jamais ? Puisse Dieu susciter des « Abbé Pierre » par milliers qui clament au grand jour le droit bafoué des sans-voix !
Pendant que certains tuent, d’autres se sont tus. Quant à nous, apprenons à briser le silence et à lutter contre l’indifférence et l’ignorance. Entrons dans la logique de l’intervention : plaidons, défendons la cause des indéfendables à cause de notre commune solidarité au Christ le Libérateur.
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