TÉMOIGNAGES
Deux sœurs de notre église de Colombes (92) ont perdu des proches dans cette guerre civile qui ne dit pas son nom et qui déchire actuellement la Côte d’Ivoire.
L’une a perdu l’aîné de ses fils. Caporal-chef dans l’armée, il avait 36 ans ; parti au front, il avait pris sa garde, puis à la fin de sa garde, il s’est retiré sur le côté pour se recueillir peu avant d’être abattu depuis des buissons. Il laisse 5 enfants. Sa mère se montre bien courageuse, sa foi la soutient : « tout ce que Dieu fait est bon, que ce soit dans l’allégresse ou la tristesse. J’ai déjà pardonné, sachant que je suis moi-même une pécheresse. Je ne tisse pas la haine, je ne suis pas comme ça, je tends toujours la main » en citant un proverbe ivoirien « la langue et les dents sont dans la même bouche ». « Je prends les gens tels qu’ils sont ».
Le cousin de l’autre a été tué et brûlé à Abobo, quartier tenu par les rebelles et sillonné par le ‘commando invisible’ de Ouattara. Il était infirmier, 57 ans, il laisse 7 enfants. Apparemment, ils avaient dû quitter la maison d’Abobo pour fuir hors du quartier. Il a cherché à y revenir pour y reprendre des vêtements, à bord de son ambulance. Arrêté par un contrôle, les rebelles se sont ensuite emparés de lui et l’ont emmené attaché, ils l’ont égorgé avant de brûler son corps avec un pneu autour du cou. Ses restes calcinés ont été retrouvés ensuite par la famille. Notre sœur reste paisible et ne cultive pas la haine, même si son chagrin est immense.