LE SAINT ESPRIT
«Mais vous recevrez une force quand le Saint-Esprit descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde.» Ac 1.8
Il est important de bien préciser que ce verset ne fait aucunement allusion à la réception d'une force particulière ou d'une puissance spirituelle particulière, comme certains le disent. Il est question seulement (et c'est déjà énorme!) de recevoir dans sa vie le Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit est Dieu : Tri unité. Cette identité du St-Esprit comme étant Dieu lui-même est affirmée notamment dans les textes d'Ac 5.3-4 ou de 2 Cor 3.17.
Le Saint-Esprit est une personne
Le Saint-Esprit est une personne et non une force : Il possède les traits caractéristiques et distinctifs d'une personne. En effet, il possède la connaissance (1 Cor 2.10), la volonté (1 Cor 12.11), une mentalité (Rom 8.27), l'amour (Rom 15.30). Il est possible de l'attrister (Ep 4.30), il parle (Ap 2.7), il intercède (Rom 8.26). Jésus le présente comme le paraclet, c'est-à-dire quelqu'un qu'on peut appeler auprès de soi, un avocat, un consolateur, ce qui implique une activité personnelle. De plus, il l'appelle «un autre paraclet» (Jn 14.16). Le Saint-Esprit est donc un être semblable à Jésus-Christ, dont la personnalité ne peut être niée. Notons aussi que le mot Esprit, en grec, est du genre neutre (comme un objet), mais que souvent le pronom correspondant est au masculin, tant l'auteur sacré était convaincu que l'Esprit Saint était une personne (Jn 14.26, 15.26, 16.13-14).
L'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant
Là encore, le but recherché est de mettre en avant l'importance du St-Esprit et de son action divine dans la vie du croyant.
Il importe tout d'abord de souligner que le St-Esprit régénère (Tite 3.5, Jn 6.63). Sans l'oeuvre du St-Esprit dans la vie du non croyant, il est impossible de connaître la nouvelle naissance, la régénération.
Deuxièmement, le St Esprit fait une oeuvre de sanctification dans notre vie. Quelques actions de l'Esprit Saint dans la vie du croyant : il fortifie le chrétien (Ep 3.16), il fait de nous des enfants de Dieu (Rom 8.14), il nous libère du péché (Gal 4.1-7), il nous conduit dans toute la vérité (Jn 16.13), il enseigne le chrétien selon l'enseignement de Jésus-Christ (Jn 14.26), il est l'interprète de la PAROLE (1 Cor 2.9-14), il donne le discernement (1 Cor 2.15), il nous permet de prier et nous aide à prier (Jud 20, Ep 6.18, Rom 8.26), il nous donne la capacité d'adorer Dieu (Phil 3.3), il conduit l'Église de J-C (Ac 13.2-4) et le chrétien pris à part (Ac 8.29), il distribue les dons dans l'Église (1 Cor 12.7-8), il opère en nous le changement complet de notre caractère (Gal 5.22), il nous transforme pour être semblable au Seigneur (2 Cor 3.18), il nous transforme de gloire en gloire (2 Cor 3.18), il ressuscitera nos corps (Gal 5.21). Je ne pense pas être exhaustif dans cette énumération. Mais cette simple petite liste nous permet d'entrevoir l'importance de l'oeuvre du St-Esprit dans la vie du croyant.
Être remplis de l'Esprit
Depuis la Pentecôte tout croyant né de nouveau jouit de la présence constante du Consolateur et doit se considérer comme ayant été baptisé de l'Esprit. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le Saint-Esprit le remplisse automatiquement. Quelques remarques que je laisse à votre réflexion.
a) Dieu donne son Esprit sans mesure: Lorsque le Saint-Esprit vient élire domicile en nous, il y vient dans sa plénitude. Il n'est pas une force impersonnelle dont une mesure plus ou moins grande nous serait accordée (Jn 3.34). Il est une personne indivisible.
b) Mais nous avons parfois le coeur partagé (Os 10.2). Nous sommes heureux de la présence de l'Esprit dans notre vie, tout en ne souhaitant pas qu'il se montre envahissant. Nous entendons nous réserver les clés de divers domaines de notre existence. Dans ces conditions l'Esprit est en nous, mais par notre faute nous ne sommes pas remplis de lui. Mais sa volonté EST de nous remplir.
c) Une telle expérience n'est pas un privilège destiné à quelques personnalités exceptionnelles de l'Église. C'est à tous ses lecteurs d'Éphèse et à nous que l'apôtre Paul donne cet ordre: «Soyez remplis de l'Esprit» (Ep 5.18).
d) Nous pouvons être remplis à plusieurs reprises, comme le montre l'exemple de l'apôtre Pierre : il a participé à la bénédiction du jour de la Pentecôte quelques semaines plus tard lors de sa comparution devant le sanhédrin, cette grâce lui a été renouvelée; puis quand il a retrouvé ses condisciples il s'est associé à la prière à la suite de laquelle «le lieu où ils étaient assemblés trembla et où tous furent remplis du Saint-Esprit» (Ac 2.4, 4.8 et 31).
De même Paul, rempli de l'Esprit dès sa conversion, semble avoir été saisi tout à nouveau par le Saint-Esprit dans sa discussion avec le magicien Élymas (Ac 9.17, 13.9 - le temps employé dans ce dernier passage comme dans Ac 4.8 suggère une expérience qui se produit au moment même).
e) Développement progressif: On peut ajouter que de toute manière il ne s'agit pas d'une expérience faite une fois pour toutes, mais au contraire d'un développement progressif. Le temps du verbe utilisé par Paul dans l'épître aux Éphésiens le suggère («Soyez remplis de l'Esprit»). C'est un impératif présent qui exprime un ordre auquel il convient toujours à nouveau de se conformer. Nous ne sommes pas remplis à la façon d'un réservoir d'eau stagnante. Pour que le lit d'un fleuve soit plein, il faut à chaque minute des flots nouveaux qui se succèdent. Nous ne pouvons être habituellement remplis de l'Esprit que si nous bénéficions jour après jour d'un afflux renouvelé.
Que le Seigneur fasse de nous des chrétiens remplis de l'Esprit.
Robert GILLET (inspiré du « Précis de doctrine chrétienne » de Jules-Marcel NICOLE)