“Une différence petite, mais significative”, par Patrick Streiff, évêque
Bien sûr que Jésus est mort sur la croix pour pardonner nos péchés, les péchés des êtres humains. Dans les milieux chrétiens, bien des gens partagent toujours cette conviction. C’est ainsi que, devant la tombe d’une personne décédée, ils attendent des mots de consolation de la part du pasteur ou de la pasteure. Bien qu’ils considèrent que c’est tout naturel, ils tiennent à réentendre, une fois encore, que finalement, Dieu sera miséricordieux envers leurs proches.
Il en allait de même pour John Wesley et nombre de ses contemporains. Ils vivaient tous avec l’espérance qu’à la fin de leur vie, Dieu leur serait miséricordieux, parce que Christ était mort pour eux tous. Wesley en était reconnaissant et c’est pourquoi il cherchait à vivre selon la volonté de Dieu – en termes bibliques : à mener une vie de sanctification. Quand tout allait bien, l’espérance d’une fin clémente le stimulait. Mais à certains moments, alors qu’il ne maîtrisait plus sa vie, p.ex. lors d’une tempête en plein océan, il a été envahi par la peur, se demandant si Dieu allait vraiment lui accorder sa grâce. Il a senti que sa foi était une « religion de beau temps » qui ne résistait pas aux tempêtes de la vie. Désespéré, il a cherché mieux. Il a vu chez les chrétiens moraves une certitude profonde du pardon des péchés. Il a découvert à travers eux une différence petite, mais significative.
Il espérait un Dieu miséricordieux à la fin de sa vie. Eux se réjouissaient de faire dès maintenant l’expérience d’un Dieu qui fait grâce au milieu des orages de la vie. Il s’efforçait de mener une existence correcte devant Dieu et n’était pourtant jamais vraiment sûr de savoir si ses efforts étaient suffisants. Eux étaient tout à fait convaincus que leurs efforts ne suffiraient jamais et faisaient donc dès maintenant et complètement confiance à la grâce de Dieu. Il a réfléchi intensément à la question de savoir s’il est raisonnable et justifié d’entretenir l’espérance du pardon. Eux avaient déjà fait personnellement l’expérience du pardon, après avoir mis toute leur confiance en Dieu.
Wesley finit par faire lui-même l’expérience de ce changement fondamental, lorsque vers le milieu de sa vie, il reçut l’assurance que le pardon de Dieu lui était donné par la foi seule, et non à cause de ses bonnes œuvres préalables. Ce fut une expérience profondément libératrice. Sa vie trouva un nouveau fondement. Cela déclencha une dynamique qui se saisit d’autres personnes et mena à un réveil.
Wesley parla dès lors de la « sanctification conforme à l’Écriture » comme étant le grand but. Il entendait par là la révélation réformatrice qu’il avait découverte dans l’Écriture Sainte grâce au témoignage d’autres personnes. Dans la foi en Christ, chaque personne peut dès maintenant vivre une paix profonde, tournée vers Dieu et sans aucune peur quant à savoir si l’on est accepté par Dieu (et par les humains). C’était une différence petite, mais significative. Son frère Charles a formulé ainsi cette expérience :
Que ma bouche chante des milliers de fois la gloire du Seigneur du monde, lui qui a brisé le joug de mon péché, qui s’est donné comme rançon.
O Dieu, mon roi et mon Seigneur, que ma parole te loue et ne cherche rien d’autre que l’honneur de ton nom, toujours et en tous lieux.
Patrick Streiff, évêque
Traduction : Frédy Schmid
Calendrier pour avril : 2-5 : Conférence annuelle en Bulgarie ; 9-14 : Visites aux paroisses en Pologne ; 18-26 : Visites aux paroisses et Conférence annuelle en Hongrie.