Devant l’impensable
JP Waechter
L’impensable survient en mars 2011 : un séisme d’une amplitude sans précédent (8,9 sur l’échelle de Richter) suivi de près par un gigantesque tsunami qui ravage le pays du soleil levant. On dénombre environ 20 000 morts et disparus. Et le pire est à craindre avec une contamination nucléaire. Scénario de fin du monde. Paysage apocalyptique.
Cette tragédie montre une nouvelle fois l’immensité de notre fragilité humaine : «la fragilité de la vie humaine se manifeste aujourd’hui au Japon de manière terrible», déclare Gottfried Locher, président de la FEPS. La tragédie porte aussi à l’humilité selon Emile Okal, géophysicien : « Ce séisme est une leçon d’humilité ».
La catastrophe nous oblige enfin à nous interroger sur la validité de nos choix énergétiques : le nucléaire est vulnérable. Quand cesserons-nous de jouer à l’apprenti-sorcier ?
Autre impensable se produisant sous nos yeux, la vague de désinformation* déferlant sur la Côte d’Ivoire. Après l’ONU et les nations occidentales, quasiment tous les médias tiennent Alassane Dramane Ouatarra pour gagnant au second tour des élections présidentielles de novembre 2010 et son outsider Laurent Gbagbo pour perdant malgré l’avis contraire du Conseil constitutionnel. Depuis, la crise postélectorale ne cesse de s’envenimer au point que les deux camps s’affrontent violemment : la liste des victimes s’allonge de jour en jour.
Sans chercher à avantager un parti plutôt qu’un autre, l’évêque Benjamin Boni en charge de l’EMUCI en appelle au règlement pacifique et spirituel du conflit : « C’est le lieu pour moi d’exhorter chacun de nous ces temps-ci si difficiles à regarder constamment du côté de l’Eternel Dieu de qui vient pour nous le secours et à puiser en nos retranchements, les retranchements de la conscience, les ressorts nécessaires pour surmonter les rancoeurs, pour briser les clivages de manière à rencontrer l’autre, qu’il soit du Nord, du Centre ou du Sud, de l’Est ou de l’Ouest. Nous sommes un seul et même peuple. Notre combat est ailleurs. Notre combat, c’est le combat pour le développement, pour le bien-être de tout le peuple de Côte d’Ivoire. Ce n’est pas encore trop tard, le Seigneur est avec nous, prions-le de nous ouvrir les fenêtres d’espérance : tout est encore possible ! »
* Définition établie par Vladimir Volkoff : « La désinformation est une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés. »
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