Notre évêque Heinrich Bolleter vient d’être honoré par l’Autriche pour avoir jeté des ponts entre l’Est et l’Ouest. Retour sur un événement mémorable. Félicitations à notre évêque !
Grand jour pour l’évêque Heinrich Bolleter en ce 9 mars 2006 : la ministre de l'Education, de la Science et de la Culture Madame Elisabeth Gehrer lui remet le « Grand insigne d’honneur en argent avec étoile pour services rendus à la république d’Autriche ».
La scène se passe dans la majestueuse salle d’audience du palais Starhemberg (Hofburg), au siège même du ministère de la formation, science et culture en présence de nombreuses personnalités civiles et religieuses. Par ce geste mémorable, les autorités autrichiennes entendent honorer l’évêque Heinrich Bolleter pour son engagement à la tête de son diocèse, véritable passerelle entre l’Est et l’Ouest, l’Autriche et les différents Etats de l’ancien empire soviétique. Dans son éloge chaleureux et très personnel de l’évêque, le professeur Dr Karl Schwarz, directeur de cabinet, l’a qualifié du nom de « Pontifex » au sens littéral du terme, bâtisseur de ponts, dans la mesure où il a contribué à faire de l’Autriche une tête de pont pour de tels échanges. L'évêque infatigable, au seuil de sa retraite, reçut cet hommage avec toute la modestie et l’esprit d’équipe qui le caractérisent.
Construire des ponts et pas des murs
Lors de la guerre froide, l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) s’était montrée solidaire des habitants des pays de l’Est sans se laisser gagner par le découragement en dépit de toutes les difficultés rencontrées ; elle a fait de son mieux pour venir en aide à la population dans le besoin, rappelle l’évêque Bolleter. Après la chute du Mur de Berlin, chute qui eut lieu peu après son entrée en fonction, l'évêque a construit des ponts depuis l’Autriche vers les méthodistes des pays de l’Est. Grâce à son engagement et sa présence inlassables, l'Eglise Evangélique Méthodiste a connu un formidable essor à l’Est et dans les Balkans.
Miser sur la formation
L’EEM a mis en place en Autriche même un centre de formation pour futurs pasteurs originaires des Balkans avec un programme unique en son genre, dans le sens que les étudiants sont invités à partager la vie des gens dans le besoin. « Ils poursuivent, selon l’évêque, simultanément des études et un travail dans des institutions sociales ». Mais rien n’est plus difficile que de leur garantir l’embauche vu la faiblesse des moyens. « Quand ils ont fini leurs études, nous ne sommes pas en mesure de leur payer un salaire », a expliqué Bolleter. « Nous avons beaucoup plus de candidats au ministère que nous ne pouvons accepter ». L’Eglise est « dans l’ensemble très affectée par le fossé croissant entre riches et pauvres en Europe », ajoute l’évêque. En Europe centrale et dans les Balkans particulièrement, « les membres de l’Eglise Evangélique Méthodiste comptent parmi les plus pauvres ».
D’après EEMNI & Sylvia Otto