Le billet missionnaire

Betty Fritsch en mission

Quand l’église prie le Seigneur d’envoyer des ouvriers dans sa moisson, en retour Il suscite des vocations : des hommes et des femmes se lèvent volontaires pour le service. Betty Fritsch répond à l’appel du Seigneur et part le servir à Abéché dans la personne des pensionnaires de l’orphelinat et du dispensaire dont s’occupe la Mission protestante franco-suisse du Tchad. L’église de Munster l’a recommandée à la grâce de Dieu lors d’un culte d’envoi solennel et touchant le 8 janvier dernier. La presse locale s’est fait l’écho de ce départ. En route publie quelques extraits significatifs des articles qui lui ont été consacrés.

REVUE DE PRESSE

En mission à Abéché
*Christine Schweibel

Betty Fritsch missionnaire, a assisté hier à son culte d’envoi au temple de la Paix à Munster. Elle rejoindra bientôt le Tchad.
Un événement important s’est déroulé hier dimanche, dans la vie de Betty Fritsch, missionnaire. En effet, entourée de sa famille originaire de Breitenbach et de ses amis, elle a participé à son « culte d’envoi », qui s’est déroulé au Temple de la Paix, rue du 9e Zouaves. Ce culte d’envoi, qui s’est déroulé après de nombreux préparatifs, l’a préparée à son départ pour l’orphelinat d’Abéché dans le Nord-Est du Tchad, où elle passera les deux prochaines années.Le culte, animé par des membres de la mission protestante franco-suisse du Tchad, notamment Paul Horala, son épouse et la famille Oberli, a été très émouvant pour la jeune femme. Des amis s’étaient réunis, afin de créer une petite chorale qui a chanté et lu des poèmes pour elle, et quelques musiciens (violon, cithare, orgue) ont animé l’office. Née en 1977 à Colmar, elle a effectué des études d’infirmière, deux années d’exercice au Parc à Colmar, trois années en Suisse dans la région d’Aigle, une formation à la médecine tropicale à Anvers (Belgique), a suivi des cours d’orientation missionnaire, d’Islamologie (99 % de la population est musulmane) et a fait un passage au service de réanimation à la clinique Sainte Thérèse à Colmar. Elle s’envolera pour le Tchad le 23 janvier prochain, où elle rejoindra l’orphelinat Bakan-Assalam 'Dieu de Paix’ en arabe). Ses attributions à l’orphelinat couvriront notamment le domaine médical, le suivi des orphelins (hygiène, vaccinations) les consultations maternelles et infantiles, des visites en brousse dans les familles d’accueil. Le suivi des orphelins est de trois ans.La mission protestante présente depuis une cinquantaine d’années, collabore avec ses homologues tchadiens, notamment auprès des enfants de la rue à Ndjaména, ainsi que dans les dispensaires de Matadjéné et Torani. À Abéché, dix « engagés » s’occupent de l’orphelinat, notamment un directeur, une infirmière, du personnel administratif et logistique, et participent à l’alphabétisation, à des animations sportives en faveur des jeunes, des clubs d’enfants, à l’étude biblique. Il existe également une grande bibliothèque, ainsi qu’une pouponnière composée de cinq places pour les enfants prématurés et de couveuses. Toutes ces actions sont réalisées grâce au travail de la mission, à des subventions et des dons de particuliers.

L’Alsace (090106)


Breitenbach/Une infirmière part en mission humanitaire au Tchad
La vocation de Betty
*Valérie Freund

Une jeune infirmière de Breitenbach, Betty Fritsch, s’envole lundi soir pour Abéché, au Tchad, en mission humanitaire. Elle devrait y rester pendant deux ans.
Il y a six mois, Betty Fritsch ne savait rien sur le Tchad. Cette jeune infirmière de 28 ans, originaire de Breitenbach, n’avait qu’une seule certitude : elle voulait partir, exercer son métier d’infirmière dans un pays en développement. Cette vocation lui est venue très tôt. « Il y a dix ans, en école d’infirmière, on a dû rédiger une lettre pour exposer nos projets. J’ai écrit que je voulais travailler dans l’humanitaire. » Pour acquérir expérience et maturité, elle commence par travailler à Colmar. en pédiatrie, à l’hôpital du Parc, pendant deux ans. Puis l’envie de partir la mène en Suisse, d’abord dans un hôpital du Valais, où elle travaille en chirurgie orthopédique et abdominale. « C’était un hôpital neuf et performant, mais mon travail ne me plaisait pas, pas plus que les relations avec mes collègues » Au bout de dix mois, elle cherche un autre emploi, toujours en Suisse. « Je ne pouvais pas quitter la Suisse avant d’avoir relevé mon défi, à savoir m’intégrer à un nouvel environnement et créer un tissu social ».C’est ce qu’elle fera dans un hôpital de L’Aigle, où elle intègre le service de pédiatrie polyvalente. « C’était Super. J’avais de très bonnes relations avec mes collègues, et j’ai appris énormément de choses au niveau professionnel ». À L’Aigle, elle peut aussi assouvir sa passion pour les sports de montagne, ski. alpinisme, VTT. Pourtant au bout de deux ans, elle songe déjà à repartir. « J’étais prête à faire autre chose. Pendant ces deux années passées en Suisse, je me suis épanouie dans la foi et j’étais prête à faire ce que Dieu voulait que je fasse » explique la jeune femme, qui avoue avoir longtemps mis sa foi en réserve, avant de faire des rencontres qui l’ont poussée dans cette voie. Ne sachant pas précisément où aller, elle continue à se former.« J’ai appris à pratiquer des accouchements en brousse ou à monter un camp de réfugiés ».De mars à juillet 2005, Betty suit une formation de médecine tropicale à Anvers en Belgique. Une formation qui élargit considérablement ses compétences, en matière de diagnostics notamment. « J’ai appris à repérer des parasites sur les lames, à isoler des germes dans les selles. J’ai étudié toutes les pathologies tropicales et leurs vecteurs de transmission. Et j’ai même appris à pratiquer des accouchements en brousse ou à monter un camp de réfugiés ».C’est à ce moment-là que le jeune infirmière entend parler de la Mission protestante franco-suisse du Tchad, une association qui gère un orphelinat à Abéché et deux dispensaires, à Abéché et dans la capitale N’Djamena. Hasard ou destinée, l’association recherche justement une infirmière pédiatrique pour une mission de deux ans à Abéché. « En discutant avec le responsable, j’ai réalisé que ce poste correspondait exactement ce que je voulais faire », indique Betty Fritsch. Sa mission consistera à visiter les enfants dans la brousse, à prodiguer des soins infantiles et surtout des conseils aux parents, dans ce pays où 70 % de la population est analphabète. Elle distribuera aussi du lait en poudre, gérera une campagne de vaccination. Pour communiquer avec les femmes, elle suivra des cours d’arabe, sur place. Peuplée de 100 000 habitants, Abéché accueille aussi un camp de 150 000 réfugiés soudanais, pris en charge par des ONG. « Au dispensaire, où il n’y a pas de médecin, nous nous occuperons seulement de la population locale, mais nous travaillerons en collaboration avec les médecins des ONG du camp, ainsi qu’avec l’armée française qui détient une base dans la ville » explique Betty Fritsch. À quelques jours de son départ, te jeune femme se dit « en paix avec elle-même ». Elle n’a pas peur de ce que l’avenir lui réserve, dans ce pays à la stabilité précaire, et se sent protégée « par sa fonction et par Dieu ».
DNA 190106