À propos de la théorie de l’évolution et des créationnismes
Dans la série « Pour mieux se comprendre, pour mieux se connaître », le responsable de l’antenne Évolutions Religieuses et Nouvelles Religiosités (ERNR), service de l’Église catholique en Alsace et des représentants de l’Entente des Églises Évangéliques Libres de la Communauté Urbaine de Strasbourg (EELCUS) ont complété les 13 notices précédentes par une 14e, concernant le sujet indiqué ci-dessus.
Ce livret bat en brèche l’affirmation simpliste que l’Église catholique serait devenue, un peu malgré elle, évolutionniste, tandis que les Évangéliques seraient tous créationnistes. Il s’attache à définir la théorie de l’évolution – souvent confondue elle aussi avec sa caricature — et les différentes formes de créationnismes. Il évoque l’histoire des diverses perceptions de la théorie de l’évolution, depuis Darwin, tant dans l’Église catholique que dans les églises évangéliques.
La manière de lire et d’interpréter les Écritures est bien entendu sous-jacente à la question traitée et fait l’objet d’un développement dans le 5e chapitre, en même temps qu’est éclairci le partage entre « ce qui revient à la foi et ce qui revient à la science ».
Ce livret peut être commandé, au prix de 2 €, auprès de
ERNR 27 Rue des Juifs 67081 Strasbourg Cedex ou
Entente EELCUS 2 Rue des Magasins 67000 Strasbourg
Extraits
« Dieu le Père, tout puissant, créateur du ciel et de la terre »
Que la Genèse ne raconte pas comment le monde, les vivants et l’être humain sont apparus historiquement n’empêche nullement les chrétiens de croire et d’affirmer que le Dieu révélé en Jésus-Christ est Père, créateur du ciel et de la terre. Que signifient-ils par là ? Que Dieu est à l’origine, au fondement de toutes choses. Non seulement au début dans un lointain passé, mais également ici et maintenant et à chaque instant de leur existence. Dieu est créateur créant. Nous existons « grâce à la libre volonté d’une puissance créatrice bonne et tout ce qui existe vient d’elle. Elle est l’amour qui se manifeste en toute chose. La terre et l’univers existent par l’amour et pour l’amour ». Cela signifie conséquemment que les humains ne tirent pas leur origine d’eux-mêmes.
Comme nous le lisons dans la Genèse, ce Dieu fait don de toutes choses aux humains Gn 1.29-30. « Son œuvre, la création, est le don d’un amour infini qui se déverse dans le fini ». Libre aux hommes de l’accueillir comme un cadeau à respecter qui leur est donné pour leur bonheur. « Le fait que le monde existe — ou pour le dire de façon existentielle, le fait que j’existe — n’est pas un fait dépourvu de signification, qui ne suscite aucun élan religieux. Bien au contraire, comme l’écrit l’apôtre Paul, les perfections invisibles (de Dieu), c’est-à-dire son éternelle puissance et sa divinité, se voient, depuis la création du monde, quand on réfléchit à ses œuvres (Rm 1,20). La création témoigne de son Créateur ; notre monde contingent renvoie bel et bien à son fondement transcendant » 1.
C’est précisément parce que notre monde naît de l’amour débordant de Dieu et que cet amour le porte continuellement, que nous pouvons comprendre qu’il ne peut être un monde statique achevé dès le début. Car l’essence de l’amour est de donner à l’autre de l’espace pour se déployer et se développer. Ce qui est valable pour nous, humains, est aussi valable pour toute la création : Dieu, qui pour les chrétiens est mystère personnel et relationnel, désire un monde où règnent des relations d’amour. C’est pourquoi il l’a, dès les origines, ancré en une énergie créatrice qui lui permet de réaliser toujours plus les potentialités qu’il recèle, et même d’aller vers du neuf : par exemple de passer de la matière à la vie et finalement à la vie de l’homme qui est la seule créature terrestre à pouvoir reconnaître et accepter le don de l’amour de Dieu et à y répondre.
- Lydie JAEGER, Vivre dans un monde créé, collection « Question Suivante », Coédition Farel-GBU, Institut Biblique de Nogent-sur-Marne, 2007. » p. 16
Extraits de la brochure « A propos de la théorie de l’évolution et des créationnismes », p. 42-43.
À lire en complément :
«Bible et Science : mésentente ou alliance ?» «Évolution et création : où est le problème ?» par Michel Charles dans IDEA, N°8 - octobre 2010