Tension, déplacements de population, souffrances inouïes
La situation actuelle en Côte d’Ivoire est tendue comme jamais et les populations cherchent à se protéger des tirs nourris des belligérants en se rendant en masse vers des zones plus sûres. Les églises tentent de venir en aide aux personnes déplacées.
Rebellion
Les «Forces nouvelles» qui auraient dû être désarmées comme prévu dans les accords de Marcoussis, s’infiltrent dans tout le territoire, lancent des attaques de partout pour tenter de renverser le Président Laurent Gbagbo. A présent, l’autre camp - pro-Gbagbo - cherche à enrôler sa jeunesse dans l’armée régulière : la crise s’aggrave d’un cran.
Guerre de religion ?
Selon le secrétaire général de l'UEESO-CI, le pasteur Loh Michel, le conflit ivoirien n’oppose pas pour autant chrétiens et musulmans, quand bien même des chrétiens accusés d’être pro-Gbagbo ont été bel et bien par endroits victimes d’attaques ciblées (il ne se passe pas un jour sans qu’on apprenne que des personnes ont été égorgées ou abattues).
Les autorités musulmanes prônent la paix et la coexistence pacifique entre Ivoiriens quelles que soient leur origine et leur religion : selon le quotidien «Le Patriote», l’Association des Musulmans Sunnites en Côte d’Ivoire (AMSCI) et le Conseil des Imams Sunnites (CODIS) appellent les protagonistes à la paix et la conciliation : ils ne veulent pas «transposer cette crise qui est d’essence politique dans la sphère religieuse» et veulent «éviter d’engager notre pays dans un conflit ethno-religieux». Elles entendent «maintenir avec toutes les autres communautés religieuses du pays des relations de solidarité, de fraternité et d’unité en vue de barrer la route aux démons de la haine et de la division. Que le Seigneur Tout Puissant veille sur notre pays lui permette de retrouver au plus vite la paix et le bonheur.»
Mesures graves
Pour obtenir le départ du président sortant Laurent Gbagbo, l’Union Européenne (UE) a pris la décision de fermer les banques et d’infliger à la Côte d’Ivoire un embargo sur les bateaux à destination de ce pays y compris ceux transportant des médicaments. Ces mesures sont inhumaines, dénonce l’évêque méthodiste Benjamin Boni, d’autant plus qu’elles ont de graves conséquences économiques et sociales sur la population. La ministre de la Santé Publique, Christine Adjobi, a dénombré le 7 mars, « 24 décès » pour la période de janvier à février chez les personnes dialysées. Médecins Sans Frontières (MSF) reproche à « la communauté internationale (…) les ruptures d’approvisionnement en médicaments et matériel médical ». Le syndicat, le SYNACASCI (Syndicat National des Cadres de la Santé), menace de poursuivre l’OMS et l’UE (Union Européenne) devant les tribunaux pour « crime contre l’humanité ».
Pour l'instant les importations de nourriture (le blé, etc. ...) ne font pas défaut, mais le coût de la vie ne cesse de grimper : avec la pénurie du gaz, du charbon de bois et des denrées alimentaires..., le prix des produits de base passe du simple au double, voire au triple. Les tickets de transport flambent en raison du manque de véhicules.
Le Patriote / UEESO-CI / Directscoop / EEMNI