Jésus apaise une tempête
« Protéger quelqu’un, c’est le rendre capable d’affronter et de vaincre le danger en lui, autour de lui. » (Martin Gray) Jésus protège ses disciples d’hier et d’aujourd’hui en les rendant capables de traverser les tempêtes de la vie. La preuve en est cet épisode évangélique !
Serge Warin, Gennevilliers
Tous étaient remplis d’étonnement et disaient : « Quel genre d’homme est-ce pour que même le vent et les flots lui obéissent ? Mt 8.23-27
C’est le genre de journée maudite que connaissent souvent les marins. Ici, tout paraît calme a priori, une mer d’huile et puis soudain la tempête s’élève sur le lac.
Quand arrive ce genre d’événement, on n’est déjà pas à l’aise sur un gros bateau mais que dire dans ce cas précis : une barque ! Certes, c’est une grande barque mais que représente-t-elle face à l’immensité des flots déchaînés ?
Panique à bord ! Les vagues recouvrent la barque. J’imagine les disciples s’efforçant d’écoper en vain.
En temps ordinaire, ils ont confiance en leur barque mais là ils commencent plus qu’à douter des planches qui l’assemblent. La peur les gagne.
Quel contraste avec Jésus qui dort paisiblement dans la barque.
Comprennent-ils que ce n’est pas en plaçant leur confiance dans leur seule embarcation mais en s’appuyant sur le Seigneur qu’ils seront sauvés ? Ils côtoient le Seigneur depuis un certain temps mais ils n’ont pas encore pris la mesure de sa pleine puissance.
Pourtant, ils sont désemparés, la peur de mourir les gagne et ils n’ont d’autres recours que de réveiller Jésus.
Le Seigneur tout en leur faisant remarquer leur manque de confiance transforme la tempête en un calme parfait.
Ce que ce passage nous montre, c’est la difficulté pour les disciples de mettre en pratique la prédication de Jésus… C’est la difficulté de suivre le Christ en s’enracinant dans « la confiance et la fidélité ».
Deux autres histoires analogues me sont venues à l’esprit :
La première reprise aussi dans la Bible, dans les Actes 27.23-25 où lors de la traversée vers Rome de l’apôtre Paul retenu prisonnier, le navire essuie une tempête. L’équipage et les détenus sont pris de panique mais Paul les rassure Cette nuit, en effet, un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers s’est approché de moi et m’a dit : « N’aie pas peur, Paul ! Il faut que tu comparaisses devant l’empereur, et Dieu, dans sa bonté pour toi, t’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi ». Courage donc, mes amis, car j’ai confiance en Dieu : il en sera comme il m’a dit.
La suite raconte que le navire va sombrer mais que toutes les personnes seront saines et sauves.
La deuxième histoire, c’est John Wesley qui la raconte dans son journal.
Pareille mésaventure lui est arrivée lors d’une traversée en compagnie des frères moraves pour se rendre en Amérique.
Une violente tempête survint. Il rapporte le grand sérieux et l’humilité qu’il avait observés chez eux. Il les avait vus rendre aux autres voyageurs les services les plus humbles sans aucune contrepartie. Ils disaient « cela fait du bien à nos cœurs orgueilleux » et ajoutaient « notre bien-aimé Sauveur a fait pour nous bien plus que cela ».
La tempête faisait rage, une très grosse vague se déversa sur le navire. La grande voile fut mise en pièce et l’eau recouvra tout l’entrepont. Les uns et les autres étaient ballotés de part et d’autre. Les Anglais qui étaient sur le bateau étaient pris de panique. Wesley lui-même se sentait envahi par la crainte. Il observait les frères moraves qui restaient calmes. Ils n’avaient jamais cessé de chanter un cantique tout au long de la tourmente. Quand le calme fut revenu, il demanda à l’un d’eux « n’as-tu pas eu peur ? Il répondit « Dieu soit loué, non ». » « Mais vos femmes et vos enfants n’ont-ils pas eu peur ? » « Non, nos femmes et nos enfants n’ont pas peur de mourir ».
Nous voyons bien que, lorsque tout se passe bien, nous avons peut-être trop tendance à ignorer la présence du Seigneur et à ne nous appuyer que sur nous-mêmes pour construire nos vies ; mais aussi forts que nous pensions l’être, dès que survient un événement difficile, soit dans notre vie personnelle, soit dans notre vie d’église, au travers de ces trois exemples, Jésus nous rappelle nos limites.
Pourtant avec le Seigneur, nous pouvons dépasser nos limites, nos peurs, nos angoisses.
Lui seul peut briser la violence de la souffrance ou du péché : découragement, tentation, conflits, meurtrissures.
Il est là pour conduire nos vies, pour nous garantir de tout péril à condition que nous ne nous dérobions pas au moment même où il veut saisir notre main.
Mais nous faut-il des signes extraordinaires, des preuves irréfutables, des miracles, pour offrir au Seigneur notre confiance ? Certes non !
Au contraire, osons répondre à son amour, à son alliance, à sa confiance, en lui offrant la nôtre.
Es 26.4 Confiez-vous en l’Éternel à perpétuité, car l’Éternel, l’Éternel est le rocher des siècles.