Prise sur l’essentiel
par Jean-Philippe Waechter
L’actualité charrie en continu son flot d’infos. Une foule de questions nous assiègent : « Quoi de neuf et que retenir de la masse d'informations qui nous submergent ? Où est le vrai, où est l’important ?
Des événements heureux ou dramatiques s’enchevêtrent avant de disparaître à peine apparus. L’instant prime sur l’éternité. Le culte de l’immédiateté réduit le sens des perspectives : tout réside dans le « maintenant » et l’homme moderne s’imagine, mais à tort, tout savoir tout de suite.
Il importe donc de se défaire de cette grande illusion… des sens et du sens. Aucun événement ne se comprend sans recul ni hauteur historique et spirituelle. On ne peut guère comprendre le monde de 2008 sans revenir au passé. Le présent s’éclaire à la lumière de l’histoire. Le coup d’œil en arrière remet en selle l’essentiel et élimine le contingent et l’accessoire. Ce qui vaut pour le monde de l’information prévaut aussi pour la vie spirituelle.
L’essentiel ne se joue pas seulement dans le royaume de l’instant, ici et maintenant. Il repose sur le fondement de la parole éternelle de Dieu. Dans sa méditation, le pasteur Byeong Koan Lee rappelle cet élément fondamental en référence à l’image des deux maisons (Mt 7.24-27) : la parole de Dieu s’écoute et se pratique, fondement d’une vie durable à l’abri des tempêtes de l’histoire !
Notre évêque Patrick Streiff pose lui aussi la question de l’essentiel. De fait, en quoi consiste l’essentiel des temps que nous vivons, l’essentiel de ce que Dieu nous demande à vivre ici et maintenant ? Sommes-nous réellement attentifs ? À quoi, à qui sommes-nous finalement attentifs ? Reconnaissons-nous le contour des véritables événements ? À quoi, à qui dois-je m’intéresser ?
Au maintien du pouvoir d’achat à l’heure du renchérissement majeur du prix du pétrole ? À la croissance de notre niveau de vie ? Ou à la solidarité active avec les naufragés de la mondialisation, compte tenu du lien contraignant qui nous relie aux autres, comme le souligne avec pertinence le sociologue Frédéric de Coninck ?
Ce questionnement salutaire réveille notre responsabilité, bouscule notre individualisme. À la bonne heure !
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SUR
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