Paroles licites ou illicites en laïcité ?
JP Waechter
Après les attentats meurtriers perpétrés en Irak et en Égypte au début de l’année, l’Union Européenne pousse enfin un cri d’indignation contre l’ostracisme dont souffrent les chrétiens dans maints pays.
Cet ostracisme antichrétien pointerait-il son nez à Codognan, où l’église méthodiste locale s’est vue refuser l’accès à un terrain municipal pour l’organisation de son festival de musique chrétienne annuel ? L’argument avancé par la municipalité a été le principe de laïcité qui prohibe le prosélytisme sur la place publique.
Mais depuis quand la laïcité implique-t-elle l’éradication du religieux de la sphère publique ? La laïcité bien comprise implique au contraire - à côté de la séparation des pouvoirs - la liberté reconnue à toutes les sensibilités de s’exprimer dans l’espace public : toute prise de parole est licite du moment qu’elle ne porte pas atteinte à l’ordre public.
Avec la prière des musulmans dans la rue, la question de la laïcité revient au devant de la scène. L’UMP s’interroge ces jours-ci sur la place des religions dans la société française.
Puisse la voix protestante se faire entendre à cette occasion ! Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, a déjà plaidé à plusieurs reprises en faveur d’une approche ouverte de la laïcité, comme le rapporte ENroute : « Tous les citoyens ont des convictions qui les font agir et parler, ils n'ont pas à s'en cacher. Sans agressivité, il nous faut trouver la manière de rendre compte de cette espérance qui nous pousse à être des veilleurs actifs ».
En leur temps, les trois amis du prophète Daniel ont su résister aux pressions d’un pouvoir totalitaire et afficher discrètement leurs convictions au péril de leurs vies et plus récemment encore Sœur Marlyse, sœur supérieure de la Congrégation Bethesda qui vient de décéder, nous laisse l’exemple d’une servante du Seigneur « inspirée, soutenue et renouvelée par le seul amour de Jésus ». Veilleurs actifs, ils l’ont été, puissions-nous l’être à notre tour !
LIBRE À VOUS DE TÉLÉCHARGER CE NUMÉRO DANS SA VERSION PDF (3,2 Mo)