Tunis, la suite !
Interview du pasteur Isaac Agré recueillie par JP Waechter
De passage en Suisse pour la CA 2011, nous avons interrogé le pasteur Isaac Agré sur son engagement présent aux côtés de sa femme à l’heure où le pays a vécu sa révolution.
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ENroute (ER) La Tunisie a connu son printemps. Le peuple s’est soulevé contre ses dirigeants et l’armée, à l’heure critique, a refusé de tirer. Comment as-tu vécu ces heures avec ta famille ?
Isaac Agré (IA) Nous étions préoccupés par ces manifestations qui ont pratiquement surpris tout le monde, mais, grâce soit rendue à Dieu, les choses sont petit à petit rentrées dans l’ordre et nous croyons qu’avec la prière des uns et des autres, les dispositions que les nouvelles autorités sont en train de prendre satisferont tout le peuple et que la paix va s’installer et s’instaurer pour toujours.
ER Les revendications actuelles sont essentiellement syndicalistes ?
IA Oui, c’est ce qu’on nous dit : les différents syndicats manifestent pour améliorer dans le futur les conditions de vie et de travail. C’est l’occasion pour eux de s’imposer dès maintenant.
ER Le pasteur méthodiste a une fonction diaconale actuellement ? Il collabore avec CARITAS ?
IA Oui, nous avons une collaboration avec CARITAS comme avec l’Église réformée de Tunis. Nous sommes avec eux en attendant que nous ayons notre propre communauté.
ER Le pasteur méthodiste n’oublie pas sa première mission : rassembler les enfants de Dieu autour de la Parole et les sacrements. Cela reste ton objectif, de former une communauté méthodiste sur place à Tunis ?
IA Nous avons eu au départ des recommandations fermes de la part de nos autorités, nous les gardons espérant qu’un jour cela va se dégager !
ER C’est possible ? ! Et en particulier d’avoir une action continue auprès des étudiants.
IA Oui, à Tunis, les étudiants subsahariens montent en grand nombre, à flots (Côte d’Ivoire, Afrique de l’Ouest), et se trouvent dans notre pays ; ces jeunes gens sont souvent des Méthodistes ; J’espère qu’un jour l’envie viendra de les réunir et de parler avec eux. À partir de là, une communauté pourra naître.
ER Qu’en est-il de ce foyer d’accueil pour étudiants ? C’est un mirage ?
IA Dans les premières dispositions du centre que nous animons, il y a l’accueil de plusieurs étudiantes. C’est un foyer aménagé pour accueillir ceux qui traversent des difficultés, qui n’ont pas assez de moyens, mais ça a été abandonné au moins pendant cinq ans et c’est ce que nous sommes en train de reprendre. Nous avons pris l’option « filles ». On veut aménager maintenant les locaux pour que les jeunes filles puissent y entrer et y être à l’aise pour leurs études, surtout, qu’elles soient en sécurité. Voilà l’option que nous avons prise.
ER Donc l’opération continue et s’étend à d’autres filles. En tout cas, que le Seigneur vous bénisse, bénisse votre engagement dans ce pays qui connaît le printemps. Merci, pasteur Isaac Agré.