Clin Dieu de May Rachel Porret
Témoignage touchant de May Rachel qui revient sur les grandes lignes de sa démarche spirituelle et son apprentissage de la maturité.
Quand je repense à ma jeunesse, je me rends compte que j’y ai fait plusieurs choix importants :
Tout d’abord à l’âge de 11 ans. En effet, je souhaitais être gentille, serviable et prenais plein de bonnes résolutions le matin… Mais le soir, je réalisais que je n’avais pas réussi à les tenir, que décidément, je n’aimais pas faire la vaisselle… Et que je n’y arriverais jamais par moi-même : alors, j’ai demandé à Jésus de m’aider, je l’ai invité dans ma vie.
En ce qui concerne ma profession, j’avais deux idées : institutrice ou couturière. J’ai tout simplement décidé que si l’école normale me fermait ses portes, je serais couturière. Simpliste ? Ou simple confiance, foi ?
Le choix du conjoint n’était pas facile : les chrétiens que je voyais autour de moi ne se révélaient pas forcément exemplaires et les élans du cœur nous trompent quelquefois. Aussi, j’ai confié ce choix à Dieu : plusieurs circonstances imprévisibles m’ont conduite vers celui qui est devenu mon époux.
Parfois aussi, elles nous « tombent dessus » sans que nous les choisissions, et notre réaction constitue la seule liberté qui nous reste. Mon premier problème est survenu avec une remise en question de mes choix. Alors que j’étais mariée et que nous avions déjà quatre enfants, un pasteur est venu remettre en cause mon mariage en argumentant que mon conjoint était d’une autre confession, et que je l’avais choisi moi-même, privilégiant ma propre volonté plutôt que celle de Dieu. J’ai d’abord ri. Puis, le doute s’est peu à peu infiltré dans mon esprit : « Et si j’avais seulement cru « être dans la volonté de Dieu » et que je n’y étais pas ? » S’en sont suivis trois ans de révolte, de culpabilité, de rejet des chrétiens. Un jour, j’ai vraiment vécu une crise de désespoir : j’ai pleuré, pleuré… Puis, le calme est revenu, Dieu était là, comme une Présence. Après trois ans de tempête, il m’a ramenée à lui.
À travers cette expérience, j’ai appris à me débarrasser des fausses sécurités et réalisé qu’aucun humain n’est parfait, fut-il pasteur, qu’aucune église n’a toute la vérité et que je suis moi-même faillible. Après cette épreuve, je ressemblais à une plante ayant perdu ses feuilles vertes… Mais quelle puissance de vie elle contient ! Dieu se sert de toute chose pour nous faire grandir. Ma foi en est sortie épurée, fortifiée.