Que sommes-nous ?
Réflexions sur les fondements de la dignité humaine. Dans une société tentée par des idéologies discutables, prêtes à resurgir devant les possibilités quasi infinies de la science, il est bon d’affirmer, encore et toujours : « Au commencement… Dieu ! » La chronique est diffusée conjointement par Christ Seul et ENroute.
Que sommes-nous ? Du point de vue scientifique, nous ne sommes rien : de simples enveloppes sur deux jambes, contenant approximativement 70 % d’eau et quelques autres composés biochimiques. C’est tout ce que nous sommes !
Alors, comment donc peut-on, en France, attribuer liberté, égalité et fraternité à de telles enveloppes ? Quel est le fondement de la dignité humaine et de l’égalité intrinsèque à chaque personne dans le cadre de la société laïque française ? Cette dignité apparaît-elle tout simplement, comme par magie ? D’un point de vue logique, cela ne fait aucun sens.
Critères de sélection
C’est l’anthropologue français Georges Vacher, Comte de Lapouge (1854-1936) qui devint l’un des premiers à embrasser des idéaux eugéniques en France, en se fondant sur une logique qu’il croyait cartésienne et en suggérant que seuls certains types de personnes ‘de qualité’ devraient êtres mis au monde. Aussi, ses opinions tranchées sur l’état de son pays l’amenèrent à proposer que les principes de liberté, d’égalité et de fraternité soient remplacés par le déterminisme, l’inégalité et la sélection.
De même, le lauréat français du prix Nobel 1913 de médecine, Charles Richet (1850-1935), qui était convaincu du principe d’inégalité entre êtres humains, indiqua en 1919 que :
« Lorsqu’il s’agira de la race jaune, et, à plus forte raison, de la race noire, pour conserver, et surtout pour augmenter notre puissance mentale, il faudra pratiquer non plus la sélection individuelle comme avec nos frères les blancs, mais la sélection spécifique, en écartant résolument tout mélange avec les races inférieures ». Il faut ainsi qu’une autorité organise l’« élimination des races inférieures » puis celle des « anormaux ».
Bien sûr, d’un point de vue purement scientifique, il est indiscutable que des personnes distinctes ont des capacités différentes. Pourquoi alors la société française moderne reconnaît-elle leur égalité ? Cette égalité existe-t-elle seulement parce qu’elle est nécessaire à la survie de la société ? Mais pourquoi la survie d’une personne ou d’une société est-elle considérée comme quelque chose d’important ou de positif ?
Tous créés à l’image de Dieu
Quelles que soient les réponses à ces questions, il est probable que l’origine du principe d’égalité et de dignité soit un vestige d’une France prérévolutionnaire. Une France de foi chrétienne, où chaque personne, quelle qu’elle soit, était tenue de croire qu’elle avait été créée à partir d’une même image et dans le même amour de Dieu.
Affirmer, sans démontrer, l’égale dignité de toute personne humaine
La dignité inhérente à toute personne humaine n’a donc rien de logique ou de scientifique. C’est une œuvre de foi. Une œuvre de foi qui est la clé de voûte de toute société civilisée.
C’est cela qu’a reconnu la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948) quand elle a simplement déclaré que chaque être humain a une dignité égale. Elle affirme, sans démonstration, dans son préambule « que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
C’est donc sur une croyance complètement non-scientifique, que chaque être humain a une dignité égale, inhérente et incommensurable. C’est donc sur une croyance que la société laïque française est construite.
Pas d’autre choix
Une société civilisée n’a pas d’autre choix que de croire que toute vie humaine est digne d’être vécue : il n’existe pas de vie qui ne vaille pas ou plus la peine d’être vécue !
Elle doit croire cela alors même que la légalisation de l’euthanasie ou un retour à un eugénisme de sélection embryonnaire ou fœtal sont, malheureusement, à l’ordre du jour.