Pourquoi je suis et propose des pèlerinages…
Un de nos pasteurs a pris goût au pèlerinage et en entraîne d’autres dans ses foulées. Explications de cet engouement hors pair pour cette marche et démarche spirituelle.
Walter Wilhelm,
Pasteur EEM à Birsfelden (Suisse)
En bref
Ça vous change de faire une randonnée, parce que la tête et l’âme s’y lâchent. Telle est l’expérience que font les pèlerins dans leur corps et leur âme une fois qu’ils se mettent en route. La marche pousse à réfléchir sur la vie qui, en soi, est un grand pèlerinage où chacun laisse ses propres traces. Parfois les pèlerins y repèrent des traces de Dieu qui traversent et portent leurs propres chemins. En cours de route, les pèlerins font l’expérience de la nature et de la culture, de loisirs et de rencontres. Ils sont en route pour eux-mêmes, mais néanmoins ne se déplacent pas seuls.
Ma propre expérience du pèlerinage
Le pèlerinage, j’ai appris à le connaître et à l’apprécier comme un « break » et une pause créative dans mon engagement professionnel (2004) et comme une transition et une préparation à mon nouvel engagement professionnel (2007). Depuis 2008, je propose différents pèlerinages thématiques sur plusieurs journées dans la région de Bâle, en Suisse, et sur demande sur le Chemin de St-Jacques en Suisse.
Ce que représente un pèlerinage pour moi
Le pèlerinage est plus qu’une randonnée. L’itinérance ‘extérieure’ de la marche soutient le déplacement ‘intérieur’ du pèlerin1. Celui qui démarre un pèlerinage lâche ses amarres et cherche du nouveau. Sa démarche est une histoire de quête et de découverte. Celui qui prend du recul acquiert une nouvelle façon de voir. Celui qui se met en marche établit son itinéraire, l’enregistre, le suit à la lettre jusqu’à ce qu’il atteigne sa destination. Celui qui part en randonnée change, (se transforme). Ses motivations sont parfois claires, quelque chose se met en mouvement chez lui, il acquiert petit à petit le courage de mener une action audacieuse qui est pourtant totalement dans son intérêt.
Où puiser mes forces ?
J’aime revenir à la thématique du pèlerinage biblique. Certaines figures me touchent tout particulièrement sous l’angle de leur cheminement2 (par exemple, Abraham et Sara). Suivre Jésus-Christ, je le comprends comme un pèlerinage où je serai accompagné et guidé par le Christ. Parfois, le cadeau m’est fait de le reconnaître (voir le récit des disciples d’Emmaüs dans Luc 24).
J’accède ainsi aux sources de Dieu tout comme un arbre : l’arbre tend ses branches vers le ciel d’où tombe une pluie vivifiante. Il peut absorber l’eau, mais essentiellement par les racines fermement enracinées dans la terre. Voilà donc comment je ressens la spiritualité du pèlerinage : ouverture à la dimension du divin — mais le mystère de la puissance vitale de Dieu, je ne peux l’appréhender que par les sens physiques de mon humanité.
Comment je conçois un pèlerinage
Comme compagnon de pèlerinage, je veux lancer des impulsions thématiques sur un sujet ou une parole biblique qui aient pour effet de rendre chacun plus attentif à soi-même comme au ciel et à la terre. Pendant une demi-heure, nous marchons silencieusement en groupe. Il est toujours étonnant de voir surgir des pensées qui balisent3 la vie de chacun.
Voix de pèlerins qui se sont mis en route avec moi
- Marcher parfois silencieusement, sans pour autant être vraiment seul, a été une très belle expérience.
- Les randonnées sont très souvent pour moi des occasions de recevoir de Dieu de multiples cadeaux : de belles impressions, de la gratitude pour la santé qui permet la marche, des pensées qui me viennent spontanément à l’esprit. Pouvoir réfléchir encore une fois dans le calme d’une petite église au son de l’orgue a été pour moi nouveau et rafraîchissant.
- J’étais intéressé par le sujet, « chaque fois que je veux parvenir au repos, ça grouille de bruit en moi » parce que je réagis de cette façon et parce que je voulais voir si une telle journée pouvait m’aider. C’est pourquoi j’ai pris part à la randonnée. Et aussi parce que j’étais curieux de connaître cette forme de pèlerinage. Le jour même, je n’ai pas trouvé de repos, je pense être beaucoup trop occupé ce jour-là et j’ai remarqué que j’avais besoin de beaucoup de temps pour entrer dans cette nouvelle forme de spiritualité. Mais cette journée m’a encouragé à prendre du temps pour marquer un arrêt et autant de temps que nécessaire et à faire preuve de patience avec moi et ce « bruit interne ».
Dans quelle mesure ce type de randonnée/pèlerinage vous a conduit à renforcer votre propre relation avec Dieu ?
Le jour même, j’ai remarqué que si je cherche à rencontrer Dieu, je cherche en même temps à l’esquiver. Au premier abord, ce n’est pas un renforcement de ma relation avec Dieu, mais je pense y parvenir à partir du moment où j’essaie de rester honnête le plus possible. Cette journée m’a aussi donné le courage à vivre cette exigence dans la vie quotidienne.
Impressionnante pour moi a été cette « écoute consciente de Dieu », ce qui constitue une partie essentielle de notre relation avec Dieu.
Dieu a agi très tôt dans ma vie. La journée de marche/pèlerinage a été l’occasion de repenser et de confirmer mon cheminement avec Dieu.
Traduction JP Waechter
Site du pasteur Walter Wilhelm : http://www.pundw.ch/web/
Le pasteur Walter Wilhelm est intervenu sur le sujet du pèlerinage (3’55”) dans la chronique religieuse de la télévision suisse SRF http://goo.gl/gzesxq
En route - ensemble