Le Ressuscité nous attend (Jn 21.1-14) par le pasteur Willy Funtsch
Simon Pierre leur dit : je vais pêcher…
Les femmes et des disciples l’ont vu, ou entendu la proclamation des anges leur annonçant que Jésus-Christ était vivant : le doute n’est plus permis !
Et maintenant le travail les attend et presse, car la vie quotidienne reprend ses droits. Ce n’est pas parce qu'il y a eu Pâques que le pain se fera sans boulanger, que les légumes n’auront plus besoin d’être semés par les maraîchers, que les trains et les trams circuleront sans conducteurs, que les voitures quitteront les chaînes de production sans ouvriers, que les écoles fonctionneront sans professeurs. Mais la joie de Pâques donnera une autre couleur, une autre harmonie à mes responsabilités, à mes engagements et services dans la famille, au travail et dans l’église.
Dans le catéchisme de Heidelberg (qui a vu le jour en janvier 1563, sous la tutelle de Frédéric III, prince électeur du Palatinat, pour qui l’élaboration d’une confession de foi réformée devait être « l’œuvre la plus importante de son gouvernement »), nous lisons après les questions relatives à la résurrection et la vie éternelle : « Je sens dans mon cœur le commencement de la joie éternelle, de même après cette vie, je posséderai cette parfaite félicité que l’œil n’a point vue, que l’oreille n’a point entendue et qui n’est jamais montée au cœur d’aucun homme, et cela pour louer Dieu éternellement ». Ce commencement de la joie éternelle est appelé à nous aider à grandir dans la foi et transformer nos cœurs pour vivre notre quotidien dans la paix et l’espérance chrétienne.
Ils sortirent, montèrent dans une barque, cette nuit-là, ils ne prirent rien…
Ce n’était pas la première fois que cela leur était arrivé. Et malgré tout leur savoir-faire, malgré leur expérience, malgré leurs efforts communs, les filets ne se remplissent pas.
Il n’est pas toujours facile d’assurer son gagne-pain. Il n’est pas toujours aisé à la fin d’une journée d’être en présence d’un filet rempli. Combien de paroles reçues ou dites ont été des paroles sans consistance ou immangeables, parce que sans vie, chargées de rancune ou destructrices ? Combien d’actions et de réactions manquaient de discernement et de vision ?
Pour les disciples, ces filets sans rien inaugurent une bien sombre journée.
Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage…
Avec délicatesse et tact, il leur pose la question : Enfants, n’auriez-vous rien à manger ? Bien sûr, il connaît la réponse. Mais il est là pour s’offrir à eux. Il est là pour les accueillir.
Il est là pour les rassasier. Il est là pour les encourager. Mais les disciples ne le reconnaissent pas. La question nous rappelle qu’il veille sur nous. Rien ne lui est inconnu. Il partage nos soucis. Il porte avec nous nos craintes du lendemain. Il veut nous accorder le pain quotidien. Ce qui nous est nécessaire pour vivre, la nourriture, les vêtements, un enseignement, une correction, un encouragement par sa parole éternelle, un sourire qui nous réjouit, un prochain qui nous fait du bien ou auquel nous pouvons faire du bien. Mais reconnaissons-nous toujours dans notre quotidien Celui qui se tient sur le rivage et qui nous offre sa présence et sa sollicitude ?
Ils jetèrent le filet, et ils ne pouvaient plus le retirer…
Une nouvelle pêche miraculeuse ! Pour réactualiser ce que Jésus leur avait annoncé au début de son ministère : Je vous ferai pêcheurs d’hommes. Là aussi, les filets ne se remplissent pas toujours comme nous le souhaiterions. Mais la promesse de Dieu ne meurt pas, elle demeure. Et la réalité de l’Église universelle nous montre que le filet se remplit.
Chaque matin, le Ressuscité nous attend pour nous fortifier pour la nouvelle journée qu’il nous offre.