In memoriam

JOHN WINSTON

fondateur de la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine (1923-2009)


Culte de souvenir et de reconnaissance

Pasteure Joseline Waechter

La Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine vient de perdre un de ses pères fondateurs John Winston. Un culte de reconnaissance en son souvenir fut célébré à Vaux, le vendredi 15 janvier 2010. Joseline Waechter qui représente notre Église au sein du Conseil d’Administration de la Faculté nous relate ici la cérémonie.

La Faculté a été créée en 1965 par les « trois mousquetaires » qu’étaient John Winston et ses deux compagnons Jacques Blocher et Samuel Bénétreau. Plusieurs professeurs de la Faculté ont témoigné de ce qu’ils avaient eu le privilège de vivre à ses côtés : Samuel Bénétreau (son compagnon de la première heure), Henri Blocher, Louis Schweitzer, Jacques Buchhold (actuel doyen de la Faculté), ainsi que du pasteur-professeur tchadien Abel Ndjerareou et du propre fils de John Winston.

Mme Winston était présente, hochant souvent la tête en acquiescement de ce qu’elle entendait. Pour tous, leur couple était celui de ‘sages’, non seulement auprès des étudiants nombreux passés à la Faculté, mais aussi auprès des Églises évangéliques françaises, avec un authentique ministère d’encouragement.

Pour John Winston, premier doyen de la Faculté, l’accent spécifique de la Faculté est « spirituel et pas seulement académique ». Il voulait qu’on y respecte la Parole de Dieu, avec une spiritualité saine et profonde. Ce jeune américain vivait en Belgique, sans locaux, peu d’argent, voulant créer une Faculté de Théologie en France, là où l’administration est si tatillonne, avec des Églises évangéliques différentes qui devraient s’entendre pour y arriver ! Même en période de grandes difficultés financières, il manifestait toujours de la sérénité, il restait paisible, aimable, confiant en Dieu, il y avait de l’optimisme dans sa foi, de l’espérance. Toujours bon pour toutes les corvées, il a consenti bien des sacrifices, fortement appuyé dans cette vocation par sa femme et ses enfants. Passionné par l’histoire de l’Église, il a manqué par conséquent de temps pour approfondir ses recherches à ce sujet. Visionnaire, homme de foi, serviteur, à l’instar d’Hanania, il était un « homme supérieur à beaucoup par sa loyauté et par sa crainte de Dieu » (Néhémie 7.2). Ce genre de crainte fait bon ménage avec un grand amour.

Possédant « la ténacité du bull dog », il a souvent poussé son Conseil, comme pour l’extension des bâtiments ou pour le 3e cycle de Doctorat, là où les autres pensaient que ce ne serait pas possible. Il cultivait une réflexion indépendante de la pensée unique, fût-elle évangélique, dans beaucoup de domaines, il encourageait de toutes ses forces ceux qui l’entouraient à l’excellence.

Ses qualités précieuses de bilingue anglais-français ont été aussi relevées, faisant la passerelle entre les églises francophones et les missions américaines ; le faisant aussi jouer humblement le rôle de l’interprète dans des conférences en Afrique.

Les étudiants africains à Vaux gardent un souvenir ému et affectueux de leur professeur. Les pasteur-professeurs tchadiens : René Daïdenzo, Isaac Zokoué et Abel Ndjerareou en firent partie. Ils sont actuellement eux-mêmes des professeurs de grande valeur pour leur continent (le Commentaire Biblique Contemporain africain en témoigne). Pour eux, il a été plus qu’un professeur, il a été « un ami, un conseiller, un père » et Mme Winston « une mère », eux qui étaient si loin de leurs familles. À la base de la FATEB de Bangui (en Centrafrique), il a aidé à la rédaction des textes de création et plus récemment il a aidé à la création de la Faculté de théologie évangélique à Madagascar.

Le témoignage du fils de John Winston atteste que son père avait la vision de l’histoire de Dieu derrière l’histoire qu’on vit, l’œuvre de Dieu qui se fait quels que soient les circonstances et les faits. Ce que l’on avait reçu était à transmettre dans nos institutions, nos églises, mais aussi dans nos familles et nos relations interpersonnelles.

Le professeur Émile Nicole nous a conduits dans la méditation du Psaume 90, verset 17 : « Affermis l’œuvre de nos mains » (Ps 90.17). Prier pour la Faculté : « affermis l’œuvre de nos mains » reste donc un souci permanent. C’est un combat constant pour affermir une vie spirituelle saine chez les étudiants en vue de relations saines avec les églises en France.

Le pasteur et professeur, Étienne Lhermenault, a clos la cérémonie par la prière et la bénédiction.

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Information détaillée sur la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine.