LE MONDE EST MA PAROISSE
L'étude biblique, facteur de transformation de l'Église
L'Église Évangélique Méthodiste (EEM) d'Asbury
L'Église, en tant qu'organisme vivant, est tout sauf statique: en mouvement permanent, elle se transforme entre autres grâce à cette pratique chrétienne fondamentale qu'est l'étude de la Bible, telle est l'expérience faite par un pasteur américain dans son Église passée de 40 à 300 membres en l'espace de 15 ans. Au fil des années, l'Église Évangélique Méthodiste (EEM) d'Asbury à Pennsauken (New Jersey) est même devenue un centre de documentation fort apprécié des autres Églises.
«L'étude de la Bible est importante pour Asbury et devrait l'être dans chacune de nos Églises parce que c'est de cette manière que Dieu nous rencontre tous les jours et que ses projets nous sont communiqués», déclare BLACKWELL. «L'étude de la Bible est un des principaux outils utilisés par l'Esprit Saint pour transformer nos vies et façonner notre caractère de chrétien», ajoute-t-il.
Autre intérêt de cette expérience: l'engagement des laïcs dans la mise en place et le suivi de ces études bibliques. Ils sont laïcs et mènent les études bibliques dans l'Église. Enfin, ces classes quotidiennes couvrent une gamme impressionnante de sujets. «Autant de sujets que de gens», dit-il. On assiste aux études bibliques parce qu'on y traite mille et un sujets différents - toujours adaptés aux gens. «Nous avons une variété d'études bibliques plusieurs fois durant la semaine à des heures et à des moments qui conviennent aux gens.» Peut-être qu'il faut chercher dans ce souci de faire correspondre l'offre à la demande le succès de ce programme d'études bibliques à la carte. Et si nous songions à notre tour à la mise en place dans nos communautés respectives de programmes analogues en phase avec l'attente véritable des uns et des autres? D'heureuses surprises s'en suivraient, ne le croyez-vous pas?!
Il y a quinze ans
Quand BLACKWELL est allé à Asbury il y a 15 ans, l'Église n'avait défini aucun programme et ne disposait d'aucun moyen. «Mais par la grâce de Dieu et grâce à l'Esprit de Dieu ... nous avons organisé une étude biblique et avons alors commencé à grandir», dit-il. L'Église a commencé des études le week-end et mis en place avec ses membres un programme de formation biblique sur quatre jours.
«Ces croyants ont revu radicalement à la hausse leur engagement dans l'Église au fur et à mesure de leur croissance dans la foi. Nous avons vu des vies transformées grâce à la fréquentation quotidienne des Écritures Saintes», dit-il.
«L'étude systématique et la fréquentation quotidienne de l'Écriture Sainte sont extrêmement importantes, essentielles, primordiales et nécessaires pour le développement de la foi, la formation spirituelle et pour nous permettre de devenir les personnes que Dieu nous appelle à être», note-t-il.
Sept principes
Sept principes de vie spirituelle guident l'Église d'Asbury et charpentent son enseignement: le recueillement personnel, la marche avec Dieu dans la vie de tous les jours, la prière, le témoignage, l'accompagnement des autres, la communion fraternelle constructive et le fait d'apprendre aux autres à faire des disciples pour le Christ. Sur ces sept principes, aucun n'est plus important qu'un autre, déclare BLACKWELL. «Ils s'entrelacent tous et sont reliés les uns aux autres, mais le plus fondamental d'entre eux est sans conteste le recueillement personnel quotidien». Et si nous en prenions de la graine?
Côte d'Ivoire : l'Église Méthodiste se rallie à l'EEM mondiale en grande pompe
Naissance de l'EEM en Côte d'Ivoire
L'Église Méthodiste Protestante de Côte d'Ivoire est devenue partie intégrante de l'Église Évangélique Méthodiste (EEM). Elle prend le statut de mission au sein de l'EEM.
Connue à présent sous le nom d'EEM en Côte d'Ivoire, cette Église d'Afrique occidentale forte de 1,4 millions de membres et née du travail de l'Église Méthodiste britannique a célébré l'événement début octobre au stade Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan en présence de plus de 20 000 personnes. Lors d'un culte spécial, les 86 pasteurs actifs en son sein, anciens et évangélistes, furent reconnus dans leurs ministères respectifs. La louange prit la couleur et le rythme de l'Afrique.
Dotés d'un nouveau statut, celui d'Église missionnaire, les méthodistes de Côte d'Ivoire pourront demander plus tard le statut de conférence provisoire. L'Église centenaire dispose d'écoles, d'un hôpital, d'un orphelinat et de ministères spécialisés auprès des femmes et des jeunes, ont souligné les responsables du conseil. ...
Le président de la République de Côte d'Ivoire
Le président de l'État ivoirien, Laurent GBAGBO, a honoré de sa présence ces festivités et dans son allocution a pris le ton d'un prédicateur en appelant les fidèles à la prière. Il a dit : «Nous savons aujourd'hui que la prière a des effets. Dieu n'abandonne pas ses enfants ; le Seigneur exauce les prières de ceux qui les lui adressent Alors, chers amis, chers frères et soeurs n'abandonnez jamais la prière. La prière est la seule chose qui nous rapproche de Dieu afin qu'il nous écoute. Sans Dieu, il est impossible de réussir dans ce que nous entreprenons». Il a aussi affirmé que la prière a agi et Dieu a fait grandir le pays de Côte d'Ivoire pour qu'il soit stable, malgré la phase difficile qu'il traverse. Pour lui, il faut que l'Église se fortifie et base son cheminement spirituel sur la parole de Dieu que l'on doit mettre en pratique quotidiennement. Un conseil de bon aloi.
Le président de l'EEM de Côte d'Ivoire
Quant au président de l'EEM de Côte d'Ivoire, le pasteur Benjamin BONI, il précise auprès du journal «Fraternité Matin» les répercussions de cette intégration historique sur son Église: «Notre ouverture sur le monde méthodiste répond au souci que nous avons depuis 1985 lors de la conférence inaugurale ; celui de nous ouvrir. Nous avons maintenu ce souci et il y a deux ans que cela s'est concrétisé. Nous voulons nous ouvrir pour partager. Preuve en est notre vision missionnaire et l'accent qui est mis de façon particulière sur l'évangélisation, sur la formation des pasteurs, mais aussi des laïcs.
L'accent est aussi mis sur l'action sociale. Ces actions se retrouvent dans la vision de l'EEM. Donc, en intégrant cette Église, notre souci est de concrétiser ces préoccupations que nous avons, de porter ces soucis avec les autres lorsque nous pourrons faire le partage au plan spirituel, culturel, matériel, etc. Lorsque nous étions à Dakar, des frères et soeurs d'autres régions disaient que l'Église Méthodiste de Côte d'Ivoire va beaucoup apporter à l'EEM au point de vue musical, vu notre grande expérience en la matière Nous avons vraiment le souci d'apporter beaucoup en matière sociale. Avant même la guerre, nous parlions de cela et la guerre est venue nous éprouver durement. Il y a tellement de frères et soeurs de ce pays qui sont confrontés aux dures réalités économiques que l'Église ne saurait rester indifférente. Nous menons beaucoup d'actions à l'hôpital protestant, à la pouponnière de Dabou, dans des écoles, nous prenons en charge des cas sociaux, etc. Mais nous voulons aller encore plus loin. Comme le dit Jésus, nous voulons avancer en pleine eau. Nous avons le secret espoir qu'à la faveur de cette ouverture, nous pourrons poser davantage d'actes sociaux en faveur des hommes. L'Église, à l'instar de son maître, doit joindre l'acte à la parole».
Une démarche désintéressée
Pour l'EEM de Côte d'Ivoire, l'intégration à l'EEM mondiale n'est pas intéressée; bien qu'elle doive faire face à diverses détresses, ne fut-ce qu'en raison de la guerre qui ravage le pays et provoque son lot de déplacés, elle ne songe pas à faire l'aumône auprès de ses nouveaux alliés: «Nous n'allons pas nous croiser les bras pour dire que l'extérieur nous viendra en aide J'attends des méthodistes que nous fassions plus d'efforts sur nous-mêmes, tant les projets que nous avons sont nombreux et vitaux pour le peuple ivoirien, c'est cela qui est important. Même si nous devons recevoir de l'aide, il faut d'abord compter sur nous-mêmes. Nous sommes autonomes».
Sur le chapitre de la guerre qui fait plonger le pays dans le chaos et planer des menaces terribles, le pasteur BONI donne sa version des faits et lance, lui aussi, un appel vibrant à la prière en ces termes: «La Côte d'ivoire est fatiguée, le peuple est fatigué, le peuple aspire à la paix. C'est aussi le lieu d'exhorter les chrétiens que nous sommes à garder les genoux à terre. Nous avons affaire non pas aux humains que nous voyons: nos frères et soeurs, du Nord, du Sud et du Centre. Nous avons affaire à Satan. Cette guerre est avant tout une guerre spirituelle. C'est dommage qu'au moment où nous parlons de ces choses, des frères et soeurs militent encore dans les sectes, les ordres mystiques, donc pactisent avec Satan retournons franchement à Dieu, mettons-nous à genoux. C'est le Seigneur qui fait des merveilles. Notre pays, Dieu l'a sous son ombre et ce n'est pas par la force des chevaux du roi que le roi est libéré».
Voici une Église engagée en première ligne sur le front de la guerre spirituelle, autant prête à donner qu'à recevoir et entrée tout naturellement dans une logique de connexion et d'interdépendance. Nous y sommes aussi engagés en France. Puissions-nous développer à l'avenir avec cette Église francophone des relations suivies et enrichissantes! Qui de nous ne le souhaite?
Jean-Philippe WAECHTER