Corée du Sud
Des femmes coréennes espèrent obtenir un "nid" pour le restant de leurs jours
Effet collatéral de la Guerre de Corée (1950-1953), des femmes coréennes ont été forcées à la prostitution et souffrent encore aujourd’hui des conséquences. Une femme méthodiste se dévoue pour changer leur sort. Voici des détails sur Soon Duj Woo, une héroïne de notre temps.
Une femme âgée arpente une rue sinueuse et étroite jusqu’à son appartement d’une pièce où elle vit avec un passé qui l’a privée d’avenir. Elle est l’une des 300 000 femmes contraintes à la prostitution à la suite de la guerre de Corée. Une femme prend son repas au Centre Sunlit Sisters ouvert aux femmes contraintes à la prostitution à la suite de la guerre de Corée.
Beaucoup de femmes veuves ou devenues orphelines suite au conflit 1950-1953 se sont regroupées dans la cité militaire de Anjung-Ri pour tenter de survivre. Elles n’ont pas eu d’autre choix sinon de se prostituer. Maintenant que ces femmes ont 60 et 70 ans, beaucoup d’entre elles souffrent d’une mauvaise santé, de l’aliénation sociale et de l’angoisse, selon Soon Duk Woo.
Une femme évangélique méthodiste, Woo, a ouvert le Centre Sunlit Sisters en 2002 pour soutenir les femmes asiatiques et les enfants conçus avec un père soldat américain. Baptisés « Amérasiens », ces enfants sont généralement aussi rejetés par la société. « Ces femmes sont privées de biens, de dignité, de famille » a déclaré le pasteur Neal Christie, un des responsables de la commission Église et Société de l’EEM. « Elles vivent avec des capacités physiques et mentales réduites, leurs corps portent la trace des abus qu’elles ont subis mais elles ont une foi et une confiance pleine de vitalité. On leur fait suivre une thérapie par l’art, du sport, des cours d’alphabétisation, des cours de sensibilisation juridique, et on tente de poursuivre en justice les militaires responsables. J’ai prêché pour elles lors d’un culte. Cinq ans plus tard, je me souviens encore de leurs visages ».
Dans une petite maison en location, Woo propose le lundi soir des réunions où les sœurs partagent un repas et un culte. Le Centre organise également des cultes spéciaux au cours de l’année. Aussi souvent que possible, Woo organise des sorties, des pique-niques, des ateliers artistiques et des consultations médicales et dentaires. D’anciennes travailleuses du sexe coréennes trouvent refuge, reconnaissance et soutien dans ce centre soutenu par l’EEM.
Maisons en péril
Ces femmes risquent l’expulsion de leurs modestes maisons étant donné que la région se développe et entend répondre au déplacement de soldats américains de Séoul à la ville voisine de Camp Humphreys. En 2012, le quartier général des troupes américaines fera grossir la population de 10 000 à 45 000 personnes environ.
« Nos sœurs sont sur le point d’être expulsées dans la rue » a déclaré Woo. « Le Centre Sunlit Sisters prie instamment le Seigneur pour qu’il accorde un nid à nos sœurs pour le restant de leur vie ». Woo essaie de lever des fonds pour construire un nouveau bâtiment polyvalent. Elle rêve d’offrir à ces femmes un logement ainsi qu’un lieu de culte, de fraternité et de loisirs. « Dieu nous ordonne de protéger les veuves, les orphelins et les étrangers » a déclaré Woo. « Le projet (nouveau bâtiment polyvalent), vise à aider les femmes et les enfants de Anjung-Li à vivre comme des êtres humains en Jésus-Christ ».
D’après le Service de presse évangélique méthodiste UMNS