Informations sur la situation de l'étranger en Suisse
La loi a changé en Suisse
Nouveau tour de vis dans la loi réglementant le séjour des étrangers. Finies les fleurs aux migrants. La nouvelle loi donne la priorité aux ressortissants de l’UE et de l’AELE et limite l’immigration extra-communautaire aux seuls travailleurs qualifiés. Le regroupement familial sera très limité : le conjoint et les enfants d’un étranger au bénéfice d’une autorisation de séjour n’auront plus forcément le droit de s’établir en Suisse. La loi refuse d’autre part d’accorder tout nouveau droit aux ressortissants extra-communautaires. Réflexe démagogique ? « Il s’agit de tenir compte des inquiétudes diffuses mais bien réelles de la population », a justifié Françoise Saudan (PRD/GE). La gauche a pour sa part fustigé ce texte devenu à ses yeux une « loi contre les étrangers » et une « réglementation policière ».
Schaffhouse: des Eglises contre le durcissement de la loi
Les trois Eglises nationales du canton de Schaffhause (Suisse) s’opposent au durcissement de la loi sur l’asile convenu par le Conseil Fédéral, parce qu’à leurs yeux ces mesures remettent en cause l’Etat de droit et ses principaux acquis humanitaires depuis la Seconde Guerre Mondiale. Les Eglises s’élèvent contre cette entreprise de démolition programmée : rien ni personne ne justifient que l’on touche ainsi aux droits fondamentaux. L’asile demeure un droit de l’homme. Elles exigent une inflexion de la politique pour que le droit d’asile, en particulier en cas de calamités, demeure reconnu à part entière comme un droit de l’homme. Elles appellent les autorités à traiter les personnes concernées avec respect.
Europe : Les chrétiens préoccupés par la politique de migration et d’asile
L’Union Européenne cherche à établir un système de migration et d’asile commun en Europe. Avant 2010 seront établis une procédure européenne commune et un statut uniforme pour les personnes bénéficiant de l’asile ou d’une protection subsidiaire. Diverses associations chrétiennes *, tout en saluant ces efforts — c’est un pas en avant -, soulignent l’importance « d’orienter une telle politique autour de la dignité et des droits inaliénables de l’être humain ». Elles demandent donc que la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne « devienne dès que possible juridiquement contraignante, afin de garantir les droits d’asile », de façon à « éviter la détention des demandeurs d’asile ». Les six organisations signataires déplorent « la criminalisation de travailleurs irréguliers et la criminalisation ou la persécution qui s’ensuit envers les églises, leurs organisations et les ONG qui leur viennent en aide ».
*Ces six organisations sont « Caritas Europe », la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE), la Commission des Eglises pour les Migrations en Europe (CCME), la Commission internationale catholique pour les Migrations (ICMC), le Service jésuite des Réfugiés (JRS) et le Concile Quaker pour les Affaires européennes.