Crainte et espérance
Patrick Streiff, évêque
Le pouvoir de l’amour libère de la peur, sème joie et espérance et concourt au bien commun.
Quand le double commandement de l’amour devient le grand but de la vie et qu’une personne cherche à atteindre ce but parce qu’elle a personnellement fait l’expérience de l’amour que Dieu lui porte, le regard porté sur nombre d’aspects de la foi chrétienne change. Dans mon billet précédent, j’ai souligné la différence entre cette démarche-là et la recherche de la doctrine juste.
Nombre de chrétiens craignent qu’on n’attache pas assez d’importance à la doctrine et au style de vie si l’on ne souligne « que » l’amour. Mais n’est-ce pas - d’un point de vue biblique - juste le contraire ? La connaissance découle de l’amour, d’une relation confiante avec Dieu. La doctrine juste n’est utile que dans la mesure où elle conduit à un amour reconnaissant et libéré pour Dieu et pour ses semblables.
Quand on aime, on introduit l’espérance dans le monde et valorise ce qui contribue à édifier la communauté.
Sans se laisser intimider
Wesley avait redécouvert que la puissance de l’amour, qui est une conséquence de ce fondement biblique, permet de ne pas se laisser apeurer ni d’être dominé par la crainte, que ce soit dans l’église ou la société. Les événements politiques de ces jours (p.ex. les nouvelles reçues mi-juillet de l’Ukraine ou du Proche-Orient) ou les questions de société (p. ex. des questions éthiques au sujet du début et de la fin de la vie, du mariage et de la morale sexuelle) peuvent nous angoisser. Nous sommes exposés à bien des choses autour de nous auxquelles nous ne pouvons rien changer.
Semeurs d’espérance
Mais la puissance de l’amour ne cesse de découvrir dans les relations humaines des failles et des marges de manœuvre qu’elle utilise pour semer la joie et l’espérance ; elle est attentive au bien qu’elle sait promouvoir et fortifier. « De crainte, il n’y en a pas dans l’amour ; mais le parfait amour jette dehors la crainte. » (1Jn 4.18) Ce sont des paroles fortes, qui encouragent à découvrir et à utiliser l‘irrépressible puissance de l’amour. Qui s’est effectivement fixé le double commandement comme grand but de sa vie, parce qu’il se sait lui-même aimé de Dieu, introduit l’espérance dans le monde et valorise ce qui contribue à édifier la communauté. Je souhaite qu’il y ait encore beaucoup de gens de cette espèce dans nos églises.
Confiant dans la puissance de l’amour, je vous envoie mes salutations pleines d’espérance
Patrick Streiff, évêque
Traduction : Frédy Schmid
Calendrier de l’évêque pour septembre : 1-3 : Retraite du cabinet, Strasbourg ; 12-17 : Conseil des Églises méthodistes en Europe et Fond Mission en Europe, Dublin, Irlande.