CEPE : Non à l’euthanasie
« Un temps pour vivre, un temps pour mourir », document CEPE
La Communion des Églises Protestantes en Europe (CEPE) regroupant les églises luthériennes, réformées et méthodistes signataires de la Concorde de Leuenberg vient de publier en mai 2011 « Un temps pour vivre et un temps pour mourir », une étude concernant l’euthanasie et les décisions de fin de vie après consultation des 105 églises membres dans 30 pays. Elle se base sur un texte élaboré par le groupe d’experts en éthique de la CEPE. Le document représente la contribution des Églises protestantes en Europe à la discussion à propos d’une attitude digne face à la fin de vie.
« C’est une force du protestantisme en Europe de prendre les différences au sérieux et de les exprimer », a dit le président de la CEPE Thomas Wipf lors de la présentation de la brochure. Elle est le premier document commun des Églises protestantes de toute l’Europe abordant ce thème. « Le document étudie des questions urgentes et encourage les Églises à réfléchir plus fondamentalement à ce sujet dans leur contexte respectif ».
La CEPE s’oppose à une justification théologique et éthique de l’euthanasie et de l’aide au suicide : « Les Églises protestantes considèrent comme éthiquement problématique d’envisager l’euthanasie comme une solution au problème », l’euthanasie est difficilement conciliable avec la notion chrétienne de dignité humaine. Cette dignité « ne dépend pas de la capacité humaine d’autodétermination et d’action, mais de l’amour créateur et justificateur de Dieu pour les hommes ».
Par conséquent, « l’euthanasie n’est pas un problème de conscience individuel que l’État peut résoudre en légiférant. » Toute intervention de l’État « impliquerait une sorte de normalisation et l’approbation de l’euthanasie comme un élément ordinaire de la pratique clinique et médicale. » Les objections éthiques à l’euthanasie s’appliquent aussi au suicide assisté selon cette étude qui stipule la protection de la vie et s’engage pour une vie et une mort dans la dignité dans les cliniques et les hôpitaux.
Les Églises de la CEPE s’engagent en effet pour la protection des droits de l’Homme des mourants. Ceci inclut le droit à la vie jusqu’à la fin et le droit à renoncer à des traitements. Les Églises veulent éviter d’opposer le principe de l’autonomie à la solidarité, à l’empathie et aux soins prodigués aux malades et mourants. L’étude demande l’amélioration des conditions sociales et médicales ainsi que des soins pour une vie et une mort dans la dignité et recommande pour ce faire la construction ou l’agrandissement d’établissements hospitaliers et les soins palliatifs dans la théorie et dans la pratique.
Le document peut être téléchargé dans sa version anglaise, les versions allemandes et françaises sont annoncées pour l’automne 2011. Des textes de différents pays et contextes introduisent le thème et sont consultables sur le même site internet : www.atimetolive.eu.
La Croix/CEPE/Dieu TV