LE DEUXIEME MILLE
Bernard Lehmann, pasteur
Je veux réapprendre à rencontrer Jésus sur le chantier de la vie, et non pas dans un tête à tête sans effet, sans danger. Que la vérité de l’Évangile devienne exigence. Je vois bien que souvent, les chrétiens, répondront : impossible ! Et Dieu sait que notre UEEMF en fabrique de ces impossibilités. Mais ma foi-confiance va me dire de me lancer à la lumière du deuxième mille. Tout est là ! L’entrée dans la foi-confiance : chercher à vivre tout de suite un petit ou un grand impossible. Je veux cesser de jouer à croire !
Croire ou faire semblant de croire ?
Entre-temps, une lettre défi nous est parvenue de la part du CD de l’UEEMF écrite par le surintendant. Impossible ? !
« Je te suivrai partout où tu iras ! » Quelqu’un a dit cela dans Lc 9.57.
Membre ou ami de l’UEEMF, je lève les yeux, moi aussi sur le Seigneur, et je dis : « je veux te suivre ». Voilà que Jésus répond : « pour me suivre, il faut te rendre libre, car moi je ne suis lié par rien. Les renards ont leur tanière, les oiseaux ont leur nid. Le Fils de l’Homme n’a pas où poser sa tête ». Je crois comprendre à quel point il faut être libre pour s’engager de bonne humeur dans l’aventure du 2e mille. Je me sens du coup très lourd. Encombré par ce que je possède, par ce que je voudrais avoir, n’étant pas prêt à sacrifier quoi que ce soit. Je me découvre avoir besoin d’un tas de sécurités, d’un tas de choses devenues indispensables. « Je veux te suivre, Seigneur, mais j’ai ma tanière ».
À quelqu’un qui t’avait beaucoup plu, tu as dit : « Viens, suis-moi » (Lc 18.22). Il ne t’a pas suivi, ni sur un mille et encore moins sur un deuxième, parce qu’avant tu lui avais dit : « Une seule chose te manque : tout ce que tu as, vends-le, distribue-le aux pauvres ». Quand il a entendu une telle énormité, l’homme s’en alla tout triste, il était trop riche. Toi aussi, Seigneur, tu étais triste, et en le regardant s’éloigner, tu as dit : « qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu ! »
L’argent ! L’argent commande tout : pour se marier sans problème, élever convenablement les enfants, se sentir en sécurité, se maintenir en bonne santé, aménager de mieux en mieux « la tanière »…Confort et standing ! Ça coûte ! Même les pasteurs parlent de confort minimum, rémunérations et retraites.
Normal ? Raisonnable ?
« Mais alors comment t’écouter, Seigneur, quand tu parles de l’argent ?
Comment t’écouter quand tu demandes un deuxième mille de tes églises locales ?
Seigneur, toi seul peux nous préserver de l’obsession de manquer, toi seul peux nous donner assez d’amour pour construire un monde où grâce aux tiens ton église brille sur le chandelier. Pardonne-moi, Seigneur, quand je fais entrer l’Évangile dans le coffrage de mes prudences ! »
Oser le risque de la foi
Jésus va-t-il se heurter à des cœurs bétonnés ? L’Évangile n’est-il pas plein de ce pressant appel : « Donne ! Partage ! Il n’y a pas de signe plus certain de notre liberté par rapport à nos peurs de manquer. Pour connaître le bonheur du deuxième mille qui dépasse les craintes intestines, il faut essayer (pour ne pas dire obéir !).