Billets d'humeur

COLONIES DE VACANCES ET LAICITÉ

Daniel Nussbaumer

C'est l'été au plein milieu des vacances. Installé au QG de Tipi-Ardent (en fait, à la place de Robert Gillet), je domine la situation. Devant moi, en contrebas, s'étend le camp, les installations sanitaires. Dans ce qui tient lieu de cuisine, l'économe et son aide, à peine après avoir terminé le repas de midi, se sont attelées à la préparation du repas du soir. Il y a les petites tentes d'animation, la grande tente de réunion (prêtée par la Zeltmission ­ Mission sous tente de notre Eglise en Allemagne) ; plus loin les tentes des jeunes.
Alors que tout un groupe est parti faire une tournée en VTT, les autres viennent de rentrer de la piscine. Sous la surveillance d'un animateur, quelques enfants s'amusent sur le trampoline. Des haut-parleurs de la grande tente fusent les paroles et la mélodie d'un chanteur chrétien. Soudain, au son de la trompe, c'est le rassemblement. Les ordres claquent, mais en trente secondes la bande est rassemblée.
Bravo à ce directeur, à cette bande de jeunes animateurs, prêts à investir leurs vacances pour s'occuper d'enfants, leur permettre de vivre un temps hors du commun dans un cadre champêtre, leur apprendre à vivre en relation les uns avec les autres, leur communiquer l'Evangile, leur apprendre à prier, à découvrir et connaître ce Dieu qui est l'auteur et la source de toute vie.
Et dire que les caisses d'allocations familiales de certains départements refusent de verser les subventions que les familles sont en droit d'attendre, parce que ce sont des camps à caractère religieux ! C'est un scandale à mes yeux ! Les colonies et les camps ne font-ils pas partie de ces lieux d'apprentissage de la vie sociale, de la liberté de l'autre, du partage et de la prise des responsabilités ? Danger des sectes ? Il existe ! Séparation de l'Eglise et de l'Etat ? C'est une réalité. Faut-il pour cette raison, au nom de certaines lois mais aussi de l'ignorance de certains responsables politiques, empêcher, voire détruire certains fils ténus de notre société ?
Heureusement que des associations, chrétiennes aussi ­ à l'image de Tipi-Ardent - continuent à organiser de telles colonies et camps en tout genre pour nos enfants et nos jeunes.

INTERVENTION DÉCISIVE DE LA FPF

Après que plusieurs Caisses d'Allocations Familiales (CAF) aient refusé de rembourser les bons vacances à certains camps protestants (évangéliques), le Président de la Fédération Protestante de France, a été reçu à Matignon par une équipe technique interministérielle pour évoquer ce problème.
Les deux« parties » en présence ont estimé que rien ne permettait à une CAF de contester un moment spirituel ou biblique, dès lors qu'il s'inscrivait dans un projet pédagogique d'éducation populaire tel que l'accrédite la Jeunesse et les Sports. Les représentants des Ministères ont pourtant minimisé les incidents, limités à leur avis à quelques CAF isolées. Malgré cela, la FPF a demandé à tous ses membres de lui signaler toute difficulté qui éclaterait, que ce soit un refus à priori ou à posteriori du remboursement de bons vacances.
Chaque association concernée devra lui faire parvenir le plus vite possible l'avis de refus, le projet pédagogique du camp ou de la colonie de vacances, le programme, et tous papiers utiles afin que celle-ci les transmettent à la CNAF et à Jeunesse et Sports. Tout refus devrait être examiné et toute CAF responsable interrogée.
Sources : BIP/CPDH

ELOGE DE LA GRATUITÉ
Pierre Bertololy

Sauf à vivre sur une autre planète, vous n'êtes pas sans savoir qu'à la fin du mois d'août nous étions à l'heure des Jeux Olympiques en Grèce, à Athènes plus exactement. Qui dit Jeux Olympiques pense bien sûr esprit sportif, esprit de participation, beauté du geste, grandeur d'âme. Naïfs que nous sommes ! Les Jeux Olympiques sont une vaste affaire commerciale qui ferait se dresser les cheveux sur la tête du Baron Pierre de Coubertin.
Figurez-vous que, pendant mes vacances, j'ai lu que les spectateurs, ceux qui paient déjà une fortune pour se rendre sur place et pour ensuite aller encourager et applaudir les athlètes en « direct-live » dans les stades, piscines et autres lieux de compétitions, n'ont pas le droit d'y pénétrer avec leur propre casse-croûte, ni avec leur boisson favorite. Oui vous avez bien lu. Les grands « mécènes » des joutes sportives ont obtenu l'exclusivité de la nourriture et des boissons. Si bien que si vous voulez vous désaltérer ou manger un morceau, il vous faut passer à la caisse, sans même avoir le choix du produit Et je n'ose pas imaginer les prix pratiqués sur place. Vous me direz qu'ils nous abreuvent bien gratuitement de leurs publicités sur nos antennes dont un des présidents nous explique que sa chaîne a pour vocation de préparer nos cerveaux à recevoir la publicité de , vous savez la boisson américaine la plus connue et qui rend si facilement obèse.
À ce rythme, il faudra bientôt payer l'air que nous respirons. Nous vivons dans un monde où ce qui se paie, si possible cher, a plus de succès que ce qui est gratuit.
Est-ce pour cette raison que la vie offerte par le Christ ­ et que l'Eglise a pour tâche d'annoncer ­ est si difficilement reçue par nos contemporains ?