La vie de nos oeuvres

La congrégation des Sœurs en fête

Élisabeth Lehmann


Répondant à l’invitation : « Vocation, Qualification, Bénédiction… », la Congrégation des sœurs de Bethesda, l’église méthodiste de Strasbourg, les églises de Saint-Pierre-le-Vieux et Sainte-Aurélie ainsi que tous les amis de la congrégation ont entouré Sœur Anny Walz qui fête ses 65 ans de service et Sœur Marthe Wanner ses 50 ans, ce dimanche 17 octobre en l’église Sainte Aurélie. Elisabeth Lehmann retrace les temps forts de cette journée.

De l’inattendu

La fête fut précédée d’une semaine étoffée de surprises : changement du lieu de la fête, orgue défaillant. Nous remercions Luc Brinkert pour sa disponibilité de dernière minute. Avec le talent que nous lui connaissons, il a offert à cette fête un cadre musical inoubliable. Les accueils chaleureux de la pasteure Danielle Silberzahn et de Sœur Louise, les relations fraternelles, les cantiques rythmés ont eu raison du chauffage défaillant.

L’église aurait encore pu accueillir de nombreuses personnes, mais qui a dit que la joie des cœurs et la puissance de l’Évangile proclamé seraient proportionnelles au nombre des participants !

1. Vocation

Le pasteur Henri Bauer choisi par nos sœurs jubilaires pour apporter le message de ce culte de fête nous a conduits, s’appuyant sur l’épître aux Éphésiens, dans la grandeur et le prix de la vocation : « Chacun de nous a reçu un don particulier, conformément à ce que le Christ a donné… Il a donné aux uns d’être apôtres, à d’autres d’être prophètes… ». La liste citée n’est pas exhaustive. Être diaconesse est une vocation, c’est pourquoi nous fêtons notre Dieu pour la vocation donnée à Sœur Anny et à Sœur Marthe.

La vocation, l’appel n’est pas toujours accueilli avec enthousiasme dans un premier temps. Moïse, Jérémie sont des hommes qui ont cherché à résister à l’appel entendu. Sœur Marthe avait confié au pasteur H. Bauer : « je ne voulais pas être diaconesse… »

Jésus répond : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisis ! » Ainsi Dieu dépose des cadeaux entre nos mains. Pour Sœur Marthe, l’appel lui vint à travers la parole d’une autre sœur. Pour Sœur Anny, ce fut la vision de sa grand-mère : « Tu seras diaconesse !…. »

D’autres encore reçoivent ce ministère au milieu de beaucoup de doutes et de combats intérieurs. Un Jérémie témoigne : « Seigneur, tu m’as si bien séduit… Tu m’as forcé la main, tu as été plus fort que moi… ». Ainsi nous découvrons qu’une vocation conduit à un sacrifice librement assumé. H. Bauer explique la différence entre un sacrifice imposé à l’exemple d’un prisonnier dans sa cellule et un sacrifice librement assumé à l’exemple d’un moine dans sa cellule. Autre exemple cité, « le couple » : L’homme qui se marie renonce, par son amour, son engagement et sa vocation à toutes les autres femmes. 

2. Qualification

Lorsque Dieu nous appelle, il donne aussi la qualification avec le soutien de l’Esprit Saint. Seul vit vraiment, celui qui vit selon sa vocation ! Dieu fait de « l’appelé » une fenêtre ouverte, une lucarne vers les autres. Nous exprimons notre MERCI pour ces 115 années (65 + 50) vécues comme des fenêtres ouvertes communiquant l’amour et la présence de Dieu dans ce monde.

3. Bénédiction

Nos sœurs ont été fidèles dans les petites choses. H. Bauer évoque une lettre d’encouragement que Sœur Anny a fait parvenir à une détenue inconnue, seul signe d’amour que cette femme n’ait jamais reçu. Sœur Marthe, elle, est toujours présente et prête à servir. Dieu honore ces qualités de cœur.

Chaîne de bonheur

Prions le maître de la moisson d’envoyer des serviteurs dans la moisson. Les besoins sont si nombreux… Qui se rendra disponible ?

Pour symboliser cette lumière que personne ne peut éteindre, Henri Bauer offre aux deux sœurs une petite lampe tempête.

Luc Brinkert interprète en interlude « Jésus, que ta joie demeure ». La ferveur de ces instants touche en prière nos cœurs : « Oh, oui Jésus ! Que ta joie demeure la flamme de notre service à tous ! »

Bernard Lehmann adresse un message en langue allemande pour honorer aussi la famille venue d’Allemagne. Il décrit comment Asaph s’est laissé surprendre par la joie : « Tandis que mon bonheur à moi, c’est d’être toujours près de Dieu… » (Ps 73) Asaph malmené est un encouragement et une illustration de nos propres expériences. Toujours à nouveau, Dieu nous surprend par le bonheur de sa présence. La vie de nos diaconesses illustre l’histoire de cette chaîne de bonheur qui vient surprendre et encourager au bon moment afin qu’hommes et femmes continuent à répondre à l’appel de Dieu à son service.

Lumière et chaleur

Les Sœurs interprètent avec douceur un cantique qui exprime leur ministère reconnaissant : « Meine Seele ist Stille zu Gott… »

Bernard remet à chaque Sœur jubilaire un sous-verre rappelant cette fête et la bénédiction de Dieu sur leur vie au service de Dieu et des autres. Il ajoute une bougie pour rappeler… que nos vies au service du Seigneur brillent mais se consument aussi, c’est le prix à payer. Il souligne avec joie que beaucoup de bougies rassemblées en Congrégation communiquent une riche lumière et une douce chaleur. Il implore la bénédiction de notre Dieu sur chacune de nos jubilaires ainsi que sur toute la congrégation.

Sœur Marlène nous fait la lecture d’une lettre de salutation de Sœur Marlyse, la Sœur supérieure alitée et souffrante, mais bien présente de cœur et par ses prières. Elle présente aussi Lilla Lakatos la nouvelle postulante d’origine hongroise. Madame Silberzahn proclame la bénédiction de Dieu sur toute l’assemblée.

Après le postlude souligné par de vifs applaudissements, nous rejoignons l’église Emmanuel où une salle bien chaude nous accueille et nous savourons boissons et gâteaux. Nous nous réjouissons d'une convivialité riche en partages.

Merci à la Congrégation des Sœurs, à nos amis et à nos églises réunis pour cette fête.