ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
Un moment historique
Compte-rendu de l'Assemblée Générale Extraordinaire de l'UEEM du 5 octobre 2002.
Bernard LEHMANN ouvre la séance en saluant cordialement Grégoire CHAHINIAN qui représentait les Églises de l'EMF, le surintendant Daniel NUSSBAUMER, l'évêque Henri BOLLETER, les pasteurs et chaque membre des délégations des Églises.
Willy FUNTSCH introduit la séance par une méditation: "Je voudrais vous donner une parole non pas pour maintenant, mais pour plus tard, pour le chemin du retour. En Genèse au chapitre 45 et au verset 24 il est écrit: "Joseph recommanda à ses frères de ne pas se disputer en cours de route, puis les laissa partir". Puis il rajoute Philippiens 4 verset 2: "Évodie et Syntiche, je vous en supplie, mettez-vous d'accord comme des soeurs dans le Seigneur ""
W. FUNTSCH nous rapporte quelques paroles de Jean VANIER, fondateur des Communautés de l'Arche dont voici quelques extraits en vrac: "Qui sommes-nous, qui nous a choisis?", "Les plus belles communautés sont celles composées de cultures différentes, de tempéraments différents et de sensibilités différentes. Et ces communautés n'auraient certainement pas choisi de vivre ensemble humainement parlant. Mais plus c'est humainement impossible, plus tous reconnaîtront qu'elles sont de Dieu. Il n'existe pas de communauté idéale, mais aimez ceux que Dieu vous a donnés. Et c'est avec eux que nous voulons vivre l'alliance de grâce."
B. LEHMANN précise le cadre du travail: "Le vote d'aujourd'hui, comme celui qui aura lieu dans 3 ans, requiert une majorité des 2/3. Probablement que la journée d'aujourd'hui n'apportera pas une réponse à toutes vos questions, mais le comité veut être à votre écoute et nous prendrons en compte vos interrogations et vos remarques." B. LEHMANN parcourt rapidement le document de travail qui a été remis à chaque conseiller. Il relève une parole de P. GEISER (pasteur de l'EMF): "Nous croyons être acceptés tels que nous sommes dans une grande famille dans laquelle la diversité est admise et respectée". Il présente brièvement les Églises, les questions que l'EMF avait soumises à l'UEEM et quelques remarques personnelles.
Puis il cède le micro à G. CHAHINIAN qui nous partage d'abord une parole personnelle: "Il y a 3 axes dans le Nouveau Testament sur lesquels l'Église ne peut passer outre: l'unité, le sacrifice et la richesse des ministères. L'unité je l'ai prêchée, aujourd'hui je peux la mettre en pratique. Un événement comme celui d'aujourd'hui ne se présente qu'une ou deux fois dans la vie".
Quelques questions à G. CHAHINIAN
Quelle est votre démarche ?
Nous sommes partenaires dans ce processus. Il n'y a pas de nécessiteux ni de bienfaiteurs. Nous souhaitons rejoindre une structure plus grande, alors que vous, vous aspirez sans doute à davantage d'indépendance. Mais, nous nous considérons avant tout comme partenaires. En regardant la carte de France, nous pouvons ensemble couvrir une grande partie de ce pays au niveau de l'évangélisation. Mais je pense aussi que l'esprit méthodiste à quelque chose à apporter, entre autre au niveau des Églises de maison, de la sanctification, de la place et du rôle des femmes, des circuits qui peuvent être une réponse au manque d'argent. De plus il y a des valeurs dans le méthodisme qui, partagées entre frères et soeurs, peuvent toucher nos concitoyens.
- Est-ce que l'EMF veut intégrer notre union pour des raisons d'argent?
L'EMF ne demande pas à intégrer votre union pour des raisons d'argent. Nous étions il y a quelques années en contact avec les Églises Libres pour intégrer leur union. Mais après une période de dialogue on se sentait pris pour les nécessiteux et eux les bienfaiteurs. Notre synode a finalement voté non.
- Qu'est-ce qui vous a motivés à demander l'intégration et non la poursuite du processus tel qu'il était engagé?
Nous avons une structure plus ouverte me semble-t-il, votre structure est plus rigide et il nous a semblé que ce serait très difficile pour vous de changer votre structure et de vous adapter à autre chose. Il nous a semblé que ce serait plus simple d'intégrer votre union. Comme je l'ai dit votre structure est plus rigide, mais nous apprécions chez vous tout particulièrement le fait que votre union soit très sensible à l'Église la plus petite comme à la plus grande. Et cela rend votre union aimable.
- Est-ce que l'éloignement ne risque pas d'être un obstacle?
Quelle que soit l'union d'Églises à laquelle nous tentons d'adhérer, elle est dispersée sur toute la France. De ce fait il existe un problème, mais à mon sens il n'est pas majeur.
- Y a-t-il des craintes?
Oui, il y a des craintes ou des questions importantes qui subsistent comme la question financière, la structure, mais il y a aussi des choses nouvelles à découvrir. Une autre crainte, c'est le report de cette réunion, certains d'entre nous l'ont perçu avec interrogation. Mais nous sommes prêts, beaucoup attendent la réponse de ce vote.
D'autres questions ont été adressées aussi bien à G. CHAHINIAN qu'au comité directeur de notre Union. Ces questions portaient sur la structure future de l'union, sur le plan de travail, le calendrier des événements, sur le fait que les circuits pouvaient avoir un autre impact que de résoudre les problèmes financiers. Quand soudain une jeune dame se leva et déclara qu'elle "ressentait peu d'enthousiasme dans la salle pour ce projet". Vingt années d'âpres discussions sont passées par là. Il est vrai que pour l'instant le projet ne nous a pas vraiment fait vibrer. Sur ce, quelques blocs de glace se brisèrent. Et peut-être avons-nous aussi quelque chose à découvrir et le nougat de Montélimar est délicieux! Ce moment pourrait bien être historique, même plus, être un témoignage pour d'autres. Des questions restent en suspens. Néanmoins pour les trois années à venir, la décision qui allait être prise ne changerait rien au fonctionnement des deux unions. Le cadre juridique nous amènera à un vote définitif dans trois ans, un report n'est pas prévu. Trois ans pour crucifier le projet ou pour le déposer à la croix. Trois ans comme la durée du ministère de Jésus. Quatre séances de travail entre les deux unions sont prévues annuellement et des rapports seront envoyés régulièrement aux Églises. Les Églises de Suisse romande rappellent, une fois de plus, qu'elles aussi souhaiteraient d'une manière ou d'une autre intégrer le processus.
On passe au vote. Le projet a été adopté à une large majorité, sur 62 voix exprimées, 59 se sont portées en sa faveur. Applaudissements dans la salle.
C'est promis, cette foisci on ne se chamaillera pas sur le chemin du retour.
Fraternellement, P. PFEIFFER