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Sans doute pour diverses raisons, politiques et économiques, la famille s'est délitée et les pères se sont faits rares ou trop discrets. Mais aussi, la famille se construit d'étrange façon, nous enseigne la psychologie. Le père, c'est l'homme que la mère a confirmé à cette place. Rôle plus ou moins bien assumé qui pourtant se trouve inscrit à l'avance dans l'itinéraire secret de l'enfant, pôle d'attraction et témoin de la loi.
Des exemples empruntés à la longue histoire de la Bible illustreront
l'inévitable diversité des hommes qui furent pères chacun à sa mesure. Malgré tout chaque père s'est avéré capable de transmettre l'essentiel de l'insaisissable patrimoine dont il était dépositaire. En l'occurrence ce fut le destin d'une famille, puis d'un peuple obéissant à l'appel du Dieu qu'ils avaient rencontré et qui fondait l'autorité des pères. Quelque chose de cette tradition était resté sous-jacent à notre culture qui maintenant s'en éloigne, mais incapable de canaliser les forces obs-cures qui agitent l'âme humaine.
Existe t il aujourd'hui des attitudes ou des dispositions qui permettent de faire obstacle à cette lente érosion du rôle paternel? Par exemple les Églises chrétiennes sont-elles en mesure de conserver de la tradition ce qui est utile de l'être et de réparer les images indispensables de pères trop effacés ou défaillants?
Autant de questions qui invitent à une réflexion soigneuse à la fois du discours, de la pratique et de la finalité éducatrice des communautés chrétiennes.
Un mot sur l'auteur :
Tout psychologue et psychanalyste qu'il soit, Jean-Louis RICHARDEAU n'en est pas moins un chrétien convaincu et un connais-seur avisé de la Bible.
Il a exercé les fonctions de psychologue et de psychothérapeute dans un service psychiatrique d'un hôpital parisien. En outre, jusqu'à sa retraite, il était Maître de Conférences à l'Université de Paris V.
Son épouse est psychiatre. Ils ont deux fils et plusieurs petits enfants.