Méditation

“Et si l’origine de la crise mondiale était...” par le pasteur Claude Grunenwald

Et si la crise actuelle était partie liée à l’état de léthargie de l’Église de Jésus-Christ et à son indolence missionnaire ? Telle est l’hypothèse avancée par le pasteur Claude Grunenwald dans sa méditation.

L’Eglise ressent les premiers effets de la crise. Ici et là, on évoque des problèmes de soutiens financiers. Et ce n’est qu’un début. Alors, je m’interroge : pourquoi cette crise ? Tout en croyant que Dieu pourvoira à tous nos besoins, selon Sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ  (1). On dit que le règne de l’Antichrist approche. Internet pourrait nous en persuader. Exemple, ce titre évocateur : « Projet de Charte d’un gouvernement mondial : critères de représentation de l’ONU ».

Certes, discernons les signes des temps (2). Mais, sans minimiser ce scénario, un autre aspect me travaille.

Négligence du mandat missionnaire

Il est notoire que, globalement, l’Église d’Occident néglige son mandat missionnaire. Comment le Maître de la moisson réagit-Il ? L’aventure de Jonas nous le montre. Appelé par l’Éternel auprès des Ninivites, il s’embarque… Pour Tarsis, à l’opposé de la capitale assyrienne. Mais l’Éternel fit souffler un grand vent sur la mer (3). Tous en pâtissent à cause de Jonas. La « crise » aura raison du prophète récalcitrant, et Ninive sera sauvée.

Face à un monde sans gouvernance

Et nous ? Laïcité oblige, ne vaut-il pas mieux être prudent et éviter d’afficher ouvertement notre appartenance à Jésus-Christ ? Et puis, pour nous préserver, ne faut-il pas éviter « l’atmosphère Ninive », le monde impur, trompeur, méchant ? Mais ce sont justement les « Ninivites » qui ont besoin de nous. Jésus les voit : « languissants (gr. écorchés, déchirés, tourmentés, fatigués) et abattus (gr. jetés, rejetés, abandonnés), comme des brebis qui n’ont pas de berger » (4). Quelle souffrance ! Que Dieu nous remplisse des sentiments de Christ : Voyant la foule, Jésus fut ému de compassion pour elle.  Serions-nous devenus indifférents au « troupeau sans berger » ? L’envie de tranquillité, loin du monde, nous aurait-elle endormis ? Mais voilà qu’une tempête se lève, financière. Le monde en pâtit. Dieu l’aurait-Il déclenchée à cause de nous ? Nous qui, comme Jonas, négligeons notre service d’ambassadeurs de paix ? Le mot d’ordre 2009 dit : Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (5). Yes we can !

Yes we can

Deux jeunes chrétiens commandent une pizza dans un minuscule restaurant à Wissembourg. Sitôt servis, ils s’apprêtent à rendre grâces. Oui, mais… À côté, deux autres jeunes sont attablés. Et la patronne est toute proche. Alors l’un des frères, se tournant vers eux, demande : « Ca vous dérange qu’on prie à voix haute ? » Les jeunes à côté : « Non ». La patronne : « Non ». Sur ce, l’un des deux incline la tête et commence à murmurer une prière. La patronne l’interrompt : « A voix haute ! »

Encouragé, il prie. Et pour un instant, ce lieu devient sanctuaire. Trois « Ninivites » sont mis au contact du Sauveur, tout simplement, par ces ambassadeurs « témoins ».

L’Église confessante détiendrait-elle le secret de l’issue de la crise ? Se laissera-t-elle envoyer ? Et moi ?

(1) Ph 4.19 – (2) Mt 16.3 – (3) Jon 1.4 – (4) Mt 9.36 – (5) Lc 18.27