La COP21 et les jeunes
Notre part à nous
Amandine de Conninck, Église protestante, Aix-en-Provence
Du 28 au 30 août 2015 ont eu lieu à Saint-Étienne les Assises chrétiennes de l’écologie. La thématique de la COP21 était au centre. Sans négliger la part des puissants, Amandine de Conninck met l’accent sur la dimension spirituelle de la bataille en cours et notre nécessaire implication personnelle.
Dimension oubliée
Parmi les différentes interventions, je retiens finalement qu'il y a un lien entre relation avec la terre, relation avec Dieu et relation avec les autres. La première dimension est souvent oubliée. Et pourtant, il y a un rapport entre l'injustice envers la terre et l'injustice envers les autres. La dimension corporelle, charnelle, manque souvent dans notre spiritualité, et c'est à cette redécouverte que nous invite cette prise en compte de la terre, du terrestre. Nous sommes co-créatures, nous avons une communauté de destin avec la nature et avec les autres. Et la préservation de l'environnement (de la création de Dieu) est un acte d'adoration, car Dieu nous a confié cette terre.
La préservation de l'environnement n'implique pas uniquement des mesures politiques et techniques. Il y a une dimension spirituelle dans cette mobilisation. Elle permet de donner un sens au changement souhaité. C'est une occasion de repenser le développement de notre société, de lui redonner une dimension spirituelle et fraternelle.
Pardon
Nous louons Dieu notre créateur pour les merveilles de sa création.
Nous lui demandons aussi pardon
Car nous avons négligé de préserver ses richesses,
Et nous les avons parfois accaparées au détriment de nos frères humains.
Nous prions Dieu, source de tout amour, sagesse et justice,
Qu’il nous donne la force de changer ce qui doit être changé dans nos vies.
Nous prions qu'il donne amour, sagesse et courage à nos gouvernants, pour prendre des décisions qui servent le bien de tous les humains et de notre maison commune, la terre.
Petits gestes
N'est-ce pas à nous, chrétiens, de montrer qu'un mode de vie plus simple n'est pas un mode de vie « rétrograde » ? Nous avons l'exemple de Jésus qui, sans possessions, a eu une vie extrêmement riche! Et sans être aussi radical, peut-être pouvons-nous, chacun à notre échelle et à notre manière nous interroger sur ces petits gestes qui ont une importance.
Quand j'achète des légumes, des vêtements, viennent-ils de l'autre bout du monde ? Quand j'entretiens mon jardin, est-ce que je mets des pesticides ? Quand je mange du bœuf, est-ce que je pense à toute l'eau qu'il a fallu pour l'élever, et à tout le méthane produit ? Quand je mange dans un fast-food ou avec de la vaisselle jetable, est-ce que je pense à tout le plastique qui flotte dans l'océan ? Ces gestes n'ont pas l'air liés à la vie chrétienne, et pourtant, Dieu nous a demandé de prendre soin de la planète qu'il nous a confiée.
Prendre soin de la planète, c'est aussi et surtout prendre soin de nous et des autres. Et ce n'est pas seulement s'astreindre à des contraintes, et obéir à un discours moralisateur.
Moins pour plus
« La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n'est pas moins de vie, ce n'est pas une basse intensité de vie, mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu'offre la vie.» (Laudato Si)
Cet enjeu a de quoi nous réjouir! C'est une grande et belle mission qui nous est confiée!
Extrait d’un article publié dans le journal Christ Seul, novembre 2015 avec l’aimable autorisation de la rédaction.