“La paix, fichtre !”
par Jean-Philippe Waechter
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Les hommes politiques sont bien souvent accusés d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir, d’égoïsme et de corruption et l’opinion est assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral. Mais l’inconséquence de certains ne nous exonère pas pour autant de tout engagement dans la cité, pas plus que l’impiété des Chaldéens n’a exonéré les déportés israélites de tout engagement civique. Contre les désabusés de son temps, Jérémie se lève pour distiller du courage et de l’enthousiasme… À ses yeux, l’heure est à l’engagement dans l’action et la prière pour le bien général… Priez et agissez pour que les affaires prospèrent, tel est son leitmotiv… Votre propre bien être en dépend (Jr 29.7). Voilà qui fonde ici et maintenant notre participation à la « politique » : tous et chacun ont le droit et le devoir de participer à la politique pour la promotion du bien commun. Nous avons le droit et le devoir, comme tous les autres, de rechercher sincèrement la vérité, de promouvoir et de défendre par tous les moyens licites, les vérités morales sur la vie sociale, la justice, la liberté, le respect de la vie et les autres droits de la personne.
Cet appel trouve aujourd’hui un écho dans notre cœur d’exilés du ciel sur la terre et de pèlerins et voyageurs. Le 2e Congrès protestant évangélique européen d’éthique du 23 au 25 mai 2008 à Strasbourg relaie à sa façon cet illustre appel. La quintessence des discours est dans l’article de Daniel Husser comme dans la Déclaration finale.
Par respect pour le Dieu qui nous a confié le soin de la nature et par amour pour les hommes qui y vivent, nous participerons aussi aux plans de sauvetage de la création pour améliorer sa situation et notre environnement, même si sauvetage de la création et salut de l’humanité ne se confondent pas. La question de l’eau potable et du traitement des eaux usées sont d’actualité en 2008, comme le souligne notre évêque Patrick Streiff dans son billet Actu.
C’est une histoire d’amour... élémentaire : notre foi nous invite à être attentifs à ce qu’est l’autre et à ses besoins fondamentaux : nous sommes là pour évangéliser, enseigner, éclairer et aimer au nom du Christ. « Nous avons à vivre la seigneurie du Christ dans notre engagement social : par le service et un amour prêt au sacrifice. Dieu a dit aux exilés à Babylone de « rechercher la paix de la ville » (Jr 29.7) ... ».*
« Oui, je crois que l’univers est mon village
et que mon bonheur dépend du bonheur de mes semblables.
Dieu a dit : « Recherchez la paix de la ville où je vous ai menés en captivité… parce que votre paix dépend de la sienne » Jr 29.7**
* Tim Chester, La responsabilité du chrétien face à la pauvreté, Éditions Farel, 2006
** Pasteur Tshipanda Sy. Mutungilayi : http://acat-nord-picardie.viabloga.com/60_beauvais.shtml
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