“Motivation, quand tu nous tiens” par le pasteur Pascal Maurin
Tous au loto ou au ciné
Tout proche de chez nous à Alès, se trouve une salle polyvalente où sont organisés des lotos tous les vendredi, samedi et dimanche soir. Régulièrement, je passe devant et je suis toujours surpris que, quelle que soit la météo, qu’il pleuve ou qu’il vente, le parking de plus de 200 places est toujours bondé. Des cars y stationnent même. Ceux – ci ont la charge d’aller chercher les futurs joueurs. Le plus incroyable est de voir tant de personnes âgées et moins âgées sortir le soir pour se rendre au loto.
Le dimanche vers 9 h 15 en nous rendant au culte nous passons devant le marché aux puces. Malgré le froid hivernal et la pluie, là encore, je constate un réel engouement pour celui-ci. Je citerai aussi la sortie du film des « Ch’ties » où de longues files d’attente de personnes arrivées une heure avant la représentation étaient là présentes au rendez-vous pour ne pas manquer la première.
Devant toutes ces manifestations, je me suis interrogé. Comment se fait-il que des personnes âgées aient le courage de sortir le soir pour aller au loto malgré les conditions météo parfois peu favorables ? Comment se fait-il que les Français, dont on nous dit qu’ils ont besoin de leur matinée du dimanche pour se reposer répondent autant présents pour aller faire le marché aux puces ? Comment se fait-il que les gens du sud réputés pour être toujours en retard soient à l’avance lors de la première d’un film ? Quel est leur secret ? Quelle est leur force ? Quel est leur dénominateur commun ?
Motivés
J’en conclus qu’ils ont attrapé le virus de la motivation ; celui-ci leur procure un zèle à toute épreuve pour se rendre au loto ; c’est ce virus encore qui leur donne le désir de se lever tôt le dimanche matin malgré une semaine chargée ; c’est encore lui qui leur donne la patience d’attendre pour découvrir un nouveau film. Dire que la motivation est un virus, est un grand mot. Je pense plutôt que c’est un état d’esprit, mais un état d’esprit synonyme de passion, de prise de conscience et d’amour produisant une dynamique.
Un but au bout
L’origine étymologique du mot motivation nous aide à comprendre sa signification. Il vient du latin « moveo/motivus » et amène l’idée de mouvement : motiver, c’est mouvoir quelque chose ou quelqu’un vers un but.
Dans la motivation, le but est primordial. En tant que chrétien, notre but est clairement défini par l’apôtre Paul dans la première lettre aux Corinthiens (9.24-25) : Ne savez-vous pas que les coureurs, dans le stade, courent tous, mais qu’un seul gagne le prix ? Courez donc de manière à le remporter.… Moi donc, je cours ainsi : je ne vais pas à l’aveuglette…
C’est une course traduite par le comment et le pourquoi par les modèles d’anthologie d’Hébreux 11. L’auteur nous donne une magnifique liste d’« héros de la foi » constitués de toutes sortes d’hommes et de femmes avec des expériences différentes, mais ayant tous en commun la foi agissante en Dieu.
Un modèle à suivre
Remarquons que l’auteur de l’épître aux Hébreux termine : Ainsi donc, nous aussi, qui avons autour de nous une telle nuée de témoins [de modèles]… [gardons] les regards fixés sur Jésus qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement… (Hb 12.1-2). Christ est donc en même temps notre but et notre modèle suprême. C’est pour cette raison qu’Il doit être la motivation centrale de nos vies en tant que chrétiens.
En lisant l’épître aux Hébreux, nous découvrons que leur motivation venait donc de leur vie intérieure. Tous partageaient quelque chose en commun : la foi en l’Éternel produisant une force agissante, une motivation. Cette relation vivante avec leur Dieu venait de leur gratitude, car ils avaient saisi le sens profond de l’amour de Dieu. Leur plaisir était dans la loi de l’Éternel et la parole de Dieu devenait leur lampe à leurs pieds (Ps 119.105). Désormais, ils ne pouvaient plus vivre de pain seulement mais de la parole de Dieu (Lc 4.4).
«La prise de conscience de l’immense sacrifice de Christ produit une gratitude se transformant en zèle dévorant»
Le Christ, notre référent
Pour nous chrétiens, la prise de conscience de l’immense sacrifice de Christ produit une gratitude se transformant en zèle dévorant. Je parle de cette prise de conscience qu’a expérimentée la femme pécheresse (Lc 7.47). Le moteur de leur motivation était donc l’amour pour Dieu, (pour Christ). Si nous prenons conscience de l’amour du Christ, nous saurons prendre du plaisir lors de nos rencontres hebdomadaires. Nous serons dans la joie pour nous rendre au culte et nous arriverons à l’heure pour honorer le Roi des rois. Si la motivation nous manque (on pourrait dire la perte du premier amour) ou si elle nous menace, faisons tout pour la reconquérir.
Besoin de remotivation
Le seul moyen de combattre la perte de motivation consiste à demander au Seigneur de nous remotiver (retrouver le premier amour), car si les non chrétiens sans l’Esprit de Dieu savent se motiver ou se remotiver pour ce qu’ils aiment, à plus forte raison aurons-nous alors la motivation nécessaire pour tout ce qui concerne le Corps de Christ si nous demandons à Dieu d’augmenter notre amour.
Nous avons tout à gagner, car le constat est clair, toute motivation intérieure galvanise ; elle est d’un apport inestimable pour la santé psychologique, physique et spirituelle de la personne et de l’église. Elle est un antidote contre le vieillissement intérieur, car elle nous plonge dans une dynamique de vie pour la gloire de Dieu quel que soit notre âge.
Seigneur ranime en moi et en nous la flamme du premier amour.