“Du bon usage du GPS, par le pasteur Jean-Ruben Otge
Pour qui en a fait l’expérience, la Bible conduit sur le chemin de la vie ; elle est comme une boussole ou un GPS qui permet de marcher dans la bonne direction. Ta Parole est comme une lumière éclairant mon chemin (Ps 119.105). Mais, la partie n’est pas gagnée d’avance, comme le laisse entendre le pasteur Jean-Ruben Otge.
Bien connaître son maniement
Pour qu’une boussole soit utile, il est nécessaire de savoir s’en servir ! Sinon, la conclusion sera qu’elle est détraquée, bonne qu’à rester dans un tiroir. Il est nécessaire donc d’apprendre à maîtriser quelques règles pour son maniement. Connaître la Bible demande des efforts, du temps ; l’inné, en ce domaine, ne peut remplacer l’acquis. De plus, le psalmiste, en ayant conscience de ses limites, s’en remet à Dieu pour connaître le bon apprentissage : Donne-moi du discernement et j’obéirai à ta loi (Ps 119.34) ; accorde-moi l’intelligence pour que j’apprenne tes ordonnances (v73 ; voir également v66, 125, 144).
Être persuadé qu’elle indique la bonne direction, même qu’elle a permis de sauver des vies, ne suffit pas : il faut s’en servir ! Bien sûr, en se positionnant d’après le soleil, le randonneur peut déterminer (plus ou moins justement) sa position ; mais quand les nuages le cachent, la boussole est bien utile. Si Dieu a doté l’être humain de certaines capacités pour savoir se diriger, l’usage de la Parole divine est bien plus efficace ; sauf que, dans les moments où les épreuves obscurcissent la route, il fait plus confiance à ses capacités qu’au GPS du divin guide.
Il ne suffit pas non plus de suivre la direction de l’aiguille d’une boussole (qui indique le nord), mais il faut calculer, d’après cette indication, la direction pour le but visé. De la même manière, il est nécessaire de comprendre la direction donnée par l’Écriture par rapport à une situation nouvelle (la Bible ne dit rien sur la cigarette, sur le choix de certaines professions ; mais elle donne des orientations essentielles) ; et cela demande une connaissance et une sagesse que relèvent de… l’inaccessible… ? Mais ce défi ne peut pas ne pas être relevé.
Pourquoi ? Parce que la vérité est le fondement de ta Parole ; tous tes décrets sont justes et éternels (v160) (Charles Wagner disait : « La Bible est fourmillante de paroles de vie comme le ciel d’étoiles ; et comme les étoiles, ces paroles sont des mondes ») ; également pour des raisons qui se traduisent dans la vie : le Psaume 119 commence par affirmer que celui qui suit la loi de l’Éternel connaît une vie épanouie (« Heureux… »), une vie de pureté (non par des efforts avant tout mais en suivant la Parole ; v9, 133), une joie (v14) et une paix profondes (v165). Si le psalmiste l’a vécu, beaucoup d’autres en ont fait l’expérience.
Choisir sa source de direction
Les chercheurs de champignons, dans les Cévennes, sont nombreux. Un de ces amateurs de cèpes me disait il y a quelques jours qu’il préférait emporter une boussole, parce qu’il reconnaissait risquer de se perdre après quelques heures de recherche dans les forêts. Le seul problème (qui rend réticente sa femme à le suivre), c’est que lorsqu’il y a litige entre ce qu’indique la boussole et ce que lui pense quant au chemin, il privilégie… sa boussole intérieure. On comprend son épouse.
Nous pouvons afficher notre adhésion évangélique et pourtant réagir selon nos envies, nos émotions ou selon les modes de notre société ; celles-ci orientent notre comportement et nos décisions, bien plus que la Bible ne le fait peut-être.
On peut se réfugier derrière le fait d’avoir le GPS dans le sac à dos… sans s’en servir. Le réflexe humain me fait m’appuyer sur ma perception en mettant de côté l’enseignement de l’Écriture Sainte ; et cela devient ma vérité, ma norme.
Éternel, veuille incliner mon cœur vers tes enseignements plutôt que vers mes intérêts (v36) ; réellement et pas seulement à travers ma confession de foi ou mon étiquette dénominationnelle. Et cela passe par une (nouvelle) traduction du mot GPS : « Garder la Parole Sainte ».